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Une ex-geôlière de Yahya Sinwar taxe le chef du Hamas de « lâcheté »

Betty Lahat dit que lorsqu'il était en prison, le leader terroriste n'a jamais assumé la responsabilité des actes qu'il initiait et chargeait les autres des basses besognes

Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, prononçant un discours lors d'une réunion avec la population dans une salle sur le bord de mer de la ville de Gaza, le 30 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP)
Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, prononçant un discours lors d'une réunion avec la population dans une salle sur le bord de mer de la ville de Gaza, le 30 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP)

L’ancienne responsable des services israéliens des prisons qui avait la charge du leader du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya Sinwar, a qualifié de « lâche » le chef terroriste, disant qu’il était un homme cruel et insensible qui préférait laisser les autres se charger des basses besognes.

Au début des années 2000, Betty Lahat, ancienne directrice de la prison Hasharon et responsable du département des renseignements du service pénitentiaire israélien, avait les prisonniers sécuritaires les plus en vue sous sa coupe, avec parmi eux Sinwar, Salah Shehade, Saleh al-Arouri, Marwan Barghouti et d’autres.

Dans un nouvel entretien accordé cette semaine à Maariv, Lahat a déclaré que son sentiment personnel sur Sinwar n’avait pas grand-chose à voir avec l’image de leader de la résistance à Gaza qu’il cultive actuellement.

Lahat a décrit Sinwar comme « un lâche » qui était souvent à l’origine de violences et d’agitations dans la prison, mais qui n’assumait jamais sa responsabilité dans ce type d’incident.

Sinwar avait été condamné en 1989 pour avoir été à l’origine de l’enlèvement et du meurtre de deux Israéliens, des soldats, et aussi de la mort de quatre Palestiniens qui, selon lui, travaillaient pour Israël. Il avait écopé de quatre peines de prison à vie mais il avait été libéré après 22 années d’incarcération dans le cadre de l’accord qui avait entraîné la libération du soldat capturé Gilad Shalit.

Lahat a indiqué qu’il était « contradictoire et cruel… Avant son arrestation, il gouvernait en utilisant la peur et la terreur. Il faisait creuser des trous, il y faisait jeter des gens qui, soupçonnait-il, lui étaient défavorables et il faisait ensuite cimenter ces trous alors qu’il étaient encore en vie. Il faisait aussi mettre des gens en prison pour blesser des personnes qu’il n’aimait pas. Ce n’est jamais lui qui a fait les basses besognes, il n’a jamais eu lui-même les mains sales. »

Elle a dit que Sinwar utilisait souvent les gens et les exploitait avant de les abandonner.

Yahya Sinwar, le plus haut responsable du Hamas dans la bande de Gaza, dans la ville de Gaza, le 1er mai 2017. (Adel Hana / AP)

« Il envoyait des prisonniers poignarder les gardiens et créer des tensions fortes, mais toujours depuis les coulisses. Il allait voir un détenu plus faible mentalement pour lui dire de poignarder un gardien, puis il disait de lui ‘Ce type est fou, il n’a rien à perdre’. Jamais il n’a pris ses responsabilités à ce niveau-là. Au contraire. Quand il y avait des enquêtes après certains incidents, il tremblait de peur. Il se cachait derrière les autres ».

« Aujourd’hui, quand je constate ses fanfaronnades à Gaza, je me demande comment ce lâche a pu devenir un héros ».

Lahat s’est souvenue de « la peur terrible » qui avait assailli Sinwar lorsqu’une tumeur à la tête lui avait été diagnostiquée.

« L’homme s’est tout simplement effondré », a-t-elle raconté. « Je suis venu le voir après l’intervention chirurgicale. Je lui ai dit : ‘Vous voyez bien, en fin de compte, l’État d’Israël auquel vous vous opposez de manière si forte vous a sauvé la vie’. L’homme a commencé à pleurer. Il pleurait vraiment, et il me suppliait de lui dire qu’il s’en était sorti et qu’il ne mourrait pas ».

Betty Lahat en 2019 (Capture d’écran vidéo)

Lahat a indiqué que Sinwar n’était pas très aimé par les autres prisonniers palestiniens, et elle s’est souvenue qu’il formait des commissions dont la mission était d’examiner la fiabilité des autres détenus.

« La plus grande partie des prisonniers n’aimaient pas Sinwar parce qu’ils savaient qu’il ne se préoccupait que de lui-même, mais ils avaient peur de sa cruauté et ils respectaient son statut », a-t-elle continué.

Lahat a aussi souligné que Sinwar avait utilisé le temps qu’il avait passé en détention pour en apprendre le plus possible sur les Israéliens.

« C’est un homme très intelligent qui a investi dans son développement personnel et dans sa compréhension en profondeur de la société israélienne, » a-t-elle dit. « Il avait nommé des équipes, en prison, qui écoutaient toutes les radios israéliennes et qui regardaient toutes les chaînes de télévision, qui suivaient les politiciens. Ils écoutaient les analyses politiques, les évaluations diplomatiques. »

Sinwar a été choisi pour diriger le Hamas à Gaza en 2017, succédant à Ismail Haniyeh quand celui-ci a pris la direction générale du groupe.

Il est connu pour sa rhétorique féroce et pour ses éloges des attentats terroristes en Israël et en Cisjordanie. Des informations parues récemment dans les médias israéliens, qui n’ont pas cité leurs sources, ont indiqué que l’État juif envisageait son assassinat ciblé en riposte à la vague terroriste actuelle – il l’avait encouragée depuis l’enclave côtière.

Le leader du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, au centre, scande des slogans avec des manifestants durant sa visite à la frontière avec la bande de Gaza, le 20 avril 2018 (Crédit : AP Photo/Khalil Hamra)

En réponse, le groupe terroriste a menacé de commettre des attentats-suicides et « d’incendier » les villes israéliennes si Israël devait reprendre sa politique d’assassinats ciblés.

Les renseignements israéliens ont commis de nombreux assassinats de ce type au cours des 74 années qui se sont écoulées depuis la fondation d’Israël. L’usage de cet outil avait atteint un maximum pendant la Seconde intifada, quand les forces israéliennes avaient tué des leaders du Hamas pour tenter de mettre un terme à une vague d’attaques dans les villes israéliennes.

Au mois d’avril, Sinwar a déclaré que le groupe « n’hésitera pas à prendre les initiatives nécessaires » si Israël devait continuer à « violer » la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple, à Jérusalem.

« Notre peuple doit se préparer à une grande bataille si l’occupation ne cesse pas ses agressions contre la mosquée Al-Aqsa », avait dit Sinwar. « Ces violations à Al-Aqsa et Jérusalem signifient le lancement d’une guerre religieuse régionale ».

Le Hamas a continué à émettre des menaces en amont des événements organisés dans la capitale, dimanche, à l’occasion de Yom Yeroushalaim, avec notamment « la marche des drapeaux » annuelle » qui traversera le quartier musulman de Jérusalem.

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