Une frappe aérienne, imputée à Israël, près de Damas fait plusieurs morts
Un drone aurait tiré des missiles sur un entrepôt d'armes et causé une forte explosion ; 11 personnes pourraient avoir péri ; Tsahal ne s'est pas encore exprimé
Selon les médias arabophones, ce dimanche, une frappe aérienne imputée à Israël près de Damas a touché un entrepôt d’armes et tué plusieurs personnes.
Selon certaines informations, une explosion s’est produite à Adra, dans la banlieue Est de la capitale. Un drone aurait tiré deux missiles sur l’entrepôt situé dans une zone commerciale.
Selon les premières informations des médias, deux personnes au moins auraient été tuées, mais il ne s’agit pas là du bilan définitif.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), un groupe de veille sur la guerre basé en Grande-Bretagne parle de onze victimes, essentiellement des civils. Selon lui, il y aurait eu une explosion dans un dépôt d’armes appartenant à l’ancien régime syrien, « probablement le résultat d’une attaque israélienne ».
Selon l’OSDH, les Syriens qui vivent dans des zones connues pour abriter des entrepôts d’armes font parfois en sorte que ces lieux explosent dans le but de s’épargner des frappes aériennes israéliennes susceptibles de faire des victimes collatérales. Toutefois, toujours selon l’observatoire, personne ne connaissait l’existence de cet entrepôt d’armes des environs d’Adra, là où l’explosion a eu lieu.
Avec à sa tête une seule et unique personne, l’OSDH est fréquemment accusée par les analystes de la guerre syrienne de diffuser de fausses informations et de gonfler le nombre de victimes lorsqu’il ne les invente pas de toutes pièces.
#عاااجل
????مقتل شخصين جراء انفجار بمستودع أسلحة يرجح أنه ناجم عن قصف إسرائيلي قرب مدينة عدرا بريف دمشق pic.twitter.com/9h2xh70HHf— المرصد أبو أمين 80 (@Najdat567) December 29, 2024
L’armée israélienne n’a pas fait de commentaires sur cette frappe présumée.
Une vidéo non confirmée publiée sur les réseaux sociaux prétend montrer les conséquences de l’attaque, avec un bâtiment en ruines jonché de corps sans vie.
Début décembre, lorsque les rebelles islamistes ont pris le contrôle de Damas à l’issue d’une offensive éclair, Israël a lancé une opération de grande ampleur dans le but de détruire les capacités militaires stratégiques de la Syrie – armes chimiques, missiles, défenses aériennes, forces aériennes et cibles de la Marine – et empêcher qu’elles ne tombent entre les mains d’éléments hostiles.
Par ailleurs – et cela lui a attiré des condamnations de la part de la communauté internationale -, Israël est également entré dans une zone tampon surveillée par les Nations unies sur le plateau du Golan.
Israël a fait savoir qu’il ne s’immiscerait pas dans le conflit en Syrie et que la prise de la zone tampon établie en 1974 était une mesure défensive temporaire, jusqu’à ce que les conditions de sécurité à la frontière soient garanties.
Israël a par ailleurs indiqué vouloir entretenir des « relations normales » avec le nouveau régime, comme l’a lui-même déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, début décembre.
Le nouveau dirigeant de facto de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, également connu sous son nom de guerre Abu Mohammed al-Jolani, a déclaré que le nouveau régime était « attaché aux termes de l’accord de 1974 et prêt à rendre les [observateurs] de l’ONU » – allusion aux soldats de maintien de la paix qui occupaient la zone démilitarisée aux côtés des troupes syriennes. Il a par ailleurs précisé qu’il ne voulait pas de conflit avec Israël.
Israël et la Syrie n’entretiennent pas de relations diplomatiques et sont officiellement en guerre depuis qu’Israël a déclaré son indépendance en 1948.
La fin du régime Assad, qui aura duré une cinquantaine d’années, pourrait être l’occasion d’une reconnaissance mutuelle entre Israël et son voisin, mais la vacance de pouvoir en Syrie pourrait également conduire au chaos et se faire le terreau du terrorisme dans la région.