Israël en guerre - Jour 472

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Le nouveau régime syrien dit ne pas « avoir de problème avec Israël »

S’exprimant au nom d’al-Sharaa, le gouverneur de Damas assure ne pas vouloir "se mêler de ce qui pourrait menacer la sécurité d’Israël" et dit comprendre l’inquiétude de Jérusalem

Le gouverneur de Damas, Maher Marwan, parle à AFPTV des défis auxquels est confronté le gouvernement de transition de la Syrie, le 15 décembre 2024. (Crédit : BAKR ALKASEM / AFPTV / AFP)
Le gouverneur de Damas, Maher Marwan, parle à AFPTV des défis auxquels est confronté le gouvernement de transition de la Syrie, le 15 décembre 2024. (Crédit : BAKR ALKASEM / AFPTV / AFP)

Lors d’une interview accordée jeudi à la chaîne publique américaine NPR, le gouverneur de Damas, s’exprimant apparemment au nom du dirigeant syrien Ahmed al-Sharaa, a déclaré que le gouvernement récemment formé aspirait à établir des relations cordiales avec Israël.

« Nous n’avons aucune crainte envers Israël, et notre problème n’est pas avec Israël », a affirmé Marwan à NPR. « Il existe un peuple qui aspire à la coexistence. Il veut la paix. Il ne souhaite pas de conflits. »

« Et nous ne voulons pas nous mêler de quoi que ce soit qui puisse menacer la sécurité d’Israël ou de tout autre pays », a-t-il ajouté. « Nous voulons la paix et nous ne pouvons pas être un adversaire d’Israël ni de quiconque. »

Marwan a également estimé que l’appréhension initiale d’Israël après la chute de l’ancien président Bashar al-Assad était « naturelle ».

« Israël a probablement ressenti une forme de peur », a-t-il expliqué. « Il a donc avancé quelque peu, mené quelques bombardements, etc. »

Au début du mois de décembre, à la suite de la prise de contrôle de Damas par les rebelles lors d’une offensive éclair, Israël a lancé une vaste opération pour détruire les capacités militaires stratégiques de la Syrie, y compris les sites d’armes chimiques, les missiles, les défenses aériennes, ainsi que les infrastructures de l’armée de l’air et de la marine, afin d’éviter qu’elles ne tombent entre des mains hostiles.

Les forces de sécurité syriennes, affiliées au gouvernement de transition, montent la garde dans une rue de la capitale Damas, le 24 décembre 2024. (Crédit : OMAR HAJ KADOUR / AFP)

Israël a également pris le contrôle d’une zone tampon administrée par les Nations unies (ONU) sur le plateau du Golan, provoquant la condamnation de la communauté internationale.

L’État hébreu a toutefois déclaré n’avoir aucune intention de s’impliquer davantage dans le conflit syrien. Il a précisé que la saisie de cette zone tampon, établie en 1974, était une mesure défensive et temporaire jusqu’à ce que la sécurité soit garantie le long de la frontière.

Israël a également exprimé son souhait d’entretenir des « liens corrects » avec le nouveau régime syrien. Début décembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a toutefois précisé que « si ce régime permet à l’Iran de se réinstaller en Syrie, autorise le transfert d’armes iraniennes ou de toute autre arme au groupe terroriste chiite libanais Hezbollah, ou s’en prend à nous, nous répondrons avec force, et le prix à payer sera très élevé ».

Netanyahu a également adressé un avertissement aux rebelles islamistes que « quiconque suivra les traces d’Assad finira comme lui. Nous ne permettrons pas à une entité terroriste islamique extrémiste d’agir contre Israël depuis l’extérieur de ses frontières… nous ferons tout pour éliminer la menace. »

Cette photo diffusée par l’agence de presse officielle syrienne (SANA) montre le ministre d’État qatari Mohammed bin Abdulaziz al-Khulaifi (C-L) reçu par le chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Ahmed al-Sharaa (également connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Jolani) (C-R), à Damas, le 23 décembre 2024. (Crédit : SANA / AFP)

Le nouveau dirigeant de facto de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, également connu sous son nom de guerre, Abou Mohammed al-Jolani, a assuré que son nouveau régime était « engagé à respecter l’accord de 1974 et nous sommes prêts à permettre le retour des [observateurs] de l’ONU », en référence aux forces de maintien de la paix chargées de superviser la zone démilitarisée aux côtés des troupes syriennes.

« Nous ne voulons pas de conflit, ni avec Israël ni avec qui que ce soit d’autre, et nous ne laisserons pas la Syrie servir de rampe de lancement pour des attaques. Le peuple syrien a besoin d’une pause, les frappes doivent cesser et Israël doit se retirer sur ses positions antérieures », avait-il déclaré au média britannique The Times au début du mois.

Al-Sharaa a également réaffirmé qu’Israël avait le droit de cibler les forces soutenues par l’Iran avant la chute du gouvernement syrien plus tôt ce mois-ci, mais qu’il n’avait désormais « aucune raison légitime » de poursuivre ses opérations en Syrie.

Israël et la Syrie n’ont pas de relations diplomatiques et restent officiellement en état de guerre perpétuelle depuis la déclaration d’indépendance d’Israël en 1948.

La Syrie fait partie des pays arabes ayant attaqué le nouvel État juif après sa création en 1948. Bien qu’un accord d’armistice ait été signé en 1949, établissant une frontière entre les deux pays, la Syrie n’a jamais reconnu officiellement l’existence d’Israël.

Des soldats de Tsahal se tiennent à côté d’un véhicule blindé avant de franchir la clôture de sécurité, se dirigeant vers la ligne dite Alpha qui sépare le plateau du Golan contrôlé par Israël de la Syrie, dans la ville de Majdal Shams, le 20 décembre 2024. (Crédit : Matias Delacroix/AP)

En 1967, lors de la guerre des Six Jours, la Syrie a attaqué l’État hébreu jusqu’à ce que Tsahal écrase ses forces et prenne le contrôle du plateau du Golan, annexé unilatéralement par Israël par la suite. En 1973, pendant la guerre du Kippour, la Syrie a lancé une nouvelle offensive, réalisant une percée majeure sur le plateau du Golan avant d’être repoussée. Un accord de désengagement a été signé en 1974, établissant des zones démilitarisées le long de la frontière israélo-syrienne.

Si la chute du régime Assad, en place depuis plus de cinquante ans, ouvre la possibilité d’une reconnaissance historique entre Israël et son voisin, elle risque également de plonger la région dans un chaos accru et de fournir un terreau fertile pour la résurgence du terrorisme.

Lazar Berman a contribué à cet article.

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