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Une journaliste suspendue pour un tweet liant une attaque terroriste à Ben Gvir

Hadas Shtaif, correspondante de la police à la radio de l'armée, a suggéré que les visites du chef d'Otzma Yehudit sur le mont du Temple pourraient déclencher de nouvelles attaques

La journaliste israélienne, Hadas Shtaif, au tribunal de première instance de Lod, le 12 décembre 2019. (Crédit : Flash90)
La journaliste israélienne, Hadas Shtaif, au tribunal de première instance de Lod, le 12 décembre 2019. (Crédit : Flash90)

Une célèbre journaliste israélienne a été suspendue de la radio de l’armée après avoir publié un tweet reliant les attaques terroristes de mercredi à Jérusalem aux récents commentaires du présumé futur ministre, Itamar Ben Gvir.

Peu après les attaques de mercredi matin dans la capitale, Hadas Shtaif, une journaliste expérimentée, correspondante de la police à la radio de l’armée, a publié un tweet semblant lier les attentats à la promesse de Ben Gvir de continuer à visiter le mont du Temple.

« Nous avons commencé la journée par deux attaques terroristes à Jérusalem. Il semble que les explosifs reviennent sur le devant de la scène ainsi que les couteaux, les jets de pierres et les fusillades », a tweeté Shtaif. « Une escalade. La prévision ? Une série d’attaques. »

Shtaif a joint au tweet une capture d’écran montrant un gros titre sur Ben Gvir disant au Likud qu’il continuera à se rendre sur le mont du Temple.

« Monsieur le ministre désigné de la Sécurité intérieure, cette annonce de votre part ce matin ? Vous aurez les policiers et les agents de la police des frontières qui seront blessés sur votre conscience », a-t-elle ajouté, semblant utiliser un langage intentionnellement vague.

S’exprimant à la radio peu après l’attentat, Shtaif a déclaré avoir entendu de sources policières que l’attentat pourrait être lié à des informations en cours « sur le désir de nommer telle ou telle personne à tel ou tel poste », une référence aux pourparlers de coalition en cours, mais sans nommer qui que ce soit.

La radio de l’armée a rapidement publié une déclaration indiquant que les commentaires de Shtaif « sont en cours de clarification » et qu’elle ne ferait pas de reportage sur l’attaque terroriste « jusqu’à la fin de l’enquête ».

Policiers et secouristes sur les lieux d’une attaque terroriste à Jérusalem, le 23 novembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussil/ Flash90)

Shtaif a plus tard tweeté qu’elle n’avait pas été licenciée, et qu’elle avait simplement été suspendue de tout reportage sur les attaques terroristes pour le reste de la journée.

« Tous ceux qui s’en prennent à moi peuvent faire la fête – n’oubliez pas de m’inviter », a tweeté Shtaif, qui est connue pour son franc-parler. Elle a ajouté qu’elle avait reçu un message de quelqu’un lui disant : « Tweet. Rappelle-toi qu’un gouvernement de droite est en route. Crève. »

Le Premier ministre désigné, Benjamin Netanyahu, tente de former une coalition gouvernementale suite aux élections législatives du 1er novembre. Le chef du parti d’extrême-droite Otzma Yehudit, Ben Gvir, a demandé le poste de ministre de la Sécurité intérieure, qui travaille avec la police ; il pourrait vraisemblablement l’obtenir.

A LIRE : Profondes inquiétudes alors que Ben Gvir voudrait avoir du pouvoir sur la police

Après la suspension de Shtaif, Ben Gvir a tweeté qu’il espérait que son interdiction temporaire devienne permanente.

« Hadas Shtaif a utilisé le micro que la radio de l’armée lui a donné pour soutenir le terrorisme, pour inciter contre moi, et même pour relayer de fausses informations », a tweeté Ben Gvir. « Je suis le premier à me battre pour la liberté d’expression des journalistes, mais toute personne qui encourage les terroristes à commettre des attentats et qui cherche des justifications ne devrait pas être diffusée sur la radio de l’armée. »

Itamar Ben Gvir, député d’Otzma Yehudit, sur les lieux d’une explosion à Jérusalem, le 23 novembre 2022. (Crédit : Otzma Yehudit)

La probabilité que la figure d’extrême-droite occupe le poste de ministre de la Sécurité intérieure a inquiété de nombreux membres de l’establishment de la sécurité d’Israël ainsi qu’une série d’alliés étrangers.

Des responsables américains ont indiqué qu’ils boycotteraient Ben Gvir et qu’il était peu probable qu’ils le rencontrent. Ben Gvir qui a des antécédents de comportement incendiaire, y compris plusieurs condamnations pour incitation, s’est vu interdire l’année dernière de visiter le mont du Temple – alors que Netanyahu était Premier ministre – par crainte de déclencher de nouveaux épisodes de violences.

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