Une mère de famille condamnée après des tags antisémites à Rueil-Malmaison
La femme de 44 ans, docteure en littérature, a été condamnée à dix mois de prison avec sursis, à une indemnisation des victimes et à une interdiction d’enseigner

Une femme de 44 ans, mère de famille de quatre enfants, titulaire d’un doctorat en littérature à la Sorbonne, a été condamnée mardi 9 janvier par le tribunal de grande instance de Nanterre suite à des tags antisémites à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) en novembre.
La justice a prononcé une peine de dix mois de prison avec sursis – une peine qui va au-delà des réquisitions de six mois. Sa peine s’accompagne d’une obligation de travailler, de soins psychologiques et d’une indemnisation des victimes, à hauteur de 4 500 € pour le préjudice matériel et 10 000 € pour le préjudice moral. Elle se voit également interdite d’exercer une fonction publique et d’enseigner.
« Mes clients et moi-même sommes extrêmement satisfaits et soulagés de cette décision, tant sur le plan pénal que civil », s’est réjoui l’avocat des victimes. « La justice envoie un signal fort aux auteurs d’actes antisémites. »
La coupable avait été interpellée le 21 novembre dernier, suite à des inscriptions « Juif », « Gaza », « Stop génocide » et des étoiles de David sur des murs, trottoirs, et en particulier devant l’épicerie casher Story Kash, tracées à la peinture blanche les nuits des 2, 4 et 13 novembre.
Lors de l’audience le 12 décembre, la prévenue avait exprimé des excuses et avait reconnu les faits, mais avait réfuté le caractère antisémite de ses inscriptions.
« Bien sûr, qu’il y a un caractère antisémite, c’est le seul commerce touché alors qu’il y en a plein d’autres autour. Et elle n’écrit pas Israël ou Sioniste », avaient déclaré les avocats du propriétaire de l’épicerie Story Kash, maîtres Avner Doukhan et Anaïs Ayache.
L’avocat de la mère de famille, maitre Sébastien Ronphé, avait lui déclaré : « Elle est seule, sa famille est éloignée, elle a été victime de violences conjugales, elle ne travaille pas alors qu’elle a un doctorat. Alors qu’est-ce qu’elle fait ? Elle navigue sur Internet, voit des images de plus en plus violentes. Puis, il y a cette réaction physique et psychologique. Mais aujourd’hui, elle est envahie de honte. »
De nombreux tags antisémites n’ont cessé de proliférer dans toute la France depuis le début de la guerre entre Israël et les terroristes palestiniens du Hamas le 7 octobre. Les articles de la presse locale française rapportant de tels faits semblent cependant en baisse depuis le début de la nouvelle année, ce qui pourrait indiquer une baisse du nombre de tags antisémites dans le pays.