Une start-up israélienne d’IA signe un contrat de 18 M de $ avec AstraZeneca
Le géant de la pharmacie va utiliser le modèle d'IA du système immunitaire et l'apprentissage automatique développé par Immunai dans le cadre d'essais de médicaments contre le cancer
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La licorne israélo-américaine de biotechnologie Immunai a signé jeudi un contrat de 18 millions de dollars avec le géant pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca en vue d’améliorer l’efficacité et les taux de réussite d’essais cliniques sur le cancer.
Fondée en 2018, Immunai a développé une plateforme d’IA pour cartographier et décoder l’intégralité du système immunitaire humain avec l’aide de la biologie unicellulaire, des capacités d’apprentissage automatique et de calcul d’un très grand nombre de données afin de favoriser la découvertes de nouveaux traitements et d’accélérer le développement de médicaments.
« L’intelligence artificielle est en train de transformer radicalement l’expérience de la découverte et du développement clinique de médicaments contre le cancer », explique Iker Huerga, scientifique en chef dans le service des données chez AstraZeneca.
Huerga explique que le fabricant de médicaments va travailler avec Immunai pour déployer sa plateforme d’IA dans le cadre de sa stratégie de R&D axée sur les données et « trouver de nouvelles informations sur les mécanismes d’action des immunothérapies ».
Dans le cadre de ce partenariat, AstraZeneca va donc se servir de la modélisation du système immunitaire par l’IA et des capacités d’apprentissage automatique d’Immunai pour prendre des décisions cliniques, à commencer par le choix du bon dosage, l’explication des mécanismes d’action, l’analyse des patients répondant aux traitements et l’identification des biomarqueurs.
« La mise sur le marché d’un médicament est incroyablement difficile, longue et coûteuse », explique Noam Solomon, PDG d’Immunai. « Grâce à notre collaboration avec AstraZeneca, nous allons nous servir de notre moteur basé sur l’IA pour rendre ce processus plus efficace et trouver de nouvelles thérapies pour les malades. »
En moyenne, le développement d’un nouveau médicament ou la découverte d’un médicament à succès implique la dépense de milliards de dollars sur une dizaine d’années en raison de la longueur des essais et des travaux de laboratoire. Malgré ces investissements et ces efforts, plus de 90 % des médicaments en cours d’essais cliniques n’obtiennent pas les autorisations requises pour leur commercialisation, essentiellement en raison d’un manque d’efficacité et de sécurité.
Immunai explique avoir beaucoup recruté, ces dernières années, pour réunir au total 170 employés, parmi lesquels 85 experts en génomique, apprentissage automatique, bio-informatique, immunologie et génie logiciel. Installée à New York, Immunai a des bureaux à Tel Aviv, Zurich et Prague.
À ce jour, la société a levé près de 270 millions de dollars auprès de bailleurs de fonds tels que Koch Disruptive Technologies, la société de capital-risque de Koch, Talos VC, 8VC, Alexandria Venture Investments, Piémont et ICON.
Immunai a conclu une trentaine de contrats avec des entreprises pharmaceutiques du Fortune 100 et des institutions universitaires de tout premier plan, comme Harvard, Stanford, Memorial Sloan Kettering ou le Baylor College of Medicine.
Ces dernières années, les plus grandes entreprises pharmaceutiques du monde se sont servi des technologies d’IA développées par des startups israéliennes pour les aider dans la découverte et le développement de médicaments.
L’an dernier, CytoReason, start-up israélienne qui utilise l’IA pour développer des modèles de maladies en vue de découvrir de nouveaux médicaments, a obtenu des fonds de la part du géant pharmaceutique Pfizer.
En 2022, Pfizer a annoncé une prise de participation de 20 millions de dollars dans la société israélienne dans le cadre d’un accord sur cinq ans d’un montant maximal de 110 millions de dollars pour obtenir la licence de la plateforme et des modèles de maladie de CytoReason. La start-up travaille également avec le fabricant français de médicaments Sanofi, les sociétés pharmaceutiques suisses Ferring et Roche, ainsi que le britannique GSK.