Une start-up israélienne lance un hamburger à base de protéines de pois chiches
MTE, qui a mis au point le Veggie Whopper pour Burger King Israël, lance un burger à base de protéines de pois chiches texturées qui a le goût, l'odeur et la texture de la viande
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La start-up israélienne spécialisée dans la FoodTech – ou technologie alimentaire – Meat.The End (MTE) a annoncé jeudi le lancement de ce qu’elle appelle le premier hamburger végétal texturé au monde, composé uniquement de protéines de pois chiches, qui, selon elle, imite le goût, l’odeur et la texture du vrai steak haché.
Fondée en 2020, MTE développe des ingrédients protéiques pour le marché des substituts de viande, en mettant l’accent sur l’amélioration de la texture. Le lancement du hamburger à base de protéines de pois chiches texturées intervient après que la start-up a conclu l’année dernière un accord pour développer des Whoppers à base de plantes pour Burger King Israël, basés sur des protéines de soja texturées.
MTE utilise un concentré de protéines de pois chiche à 100 % sous forme de poudre ou de granulés, qui subit un processus d’extrusion avancé pour transformer la texture des plantes en texture de viande. Les produits à base de protéines de pois chiches de la start-up sont prêts à être commercialisés.
« Le changement climatique et son impact sur l’agriculture et les cultures, la hausse continue des prix du bœuf et, plus récemment, d’autres crises telles que la guerre en Ukraine exercent une pression énorme sur la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale et la nécessité de repenser et de rechercher diverses sources de protéines », a déclaré le fondateur et PDG de MTE, le Dr. Yishaï Mishor, au Times of Israel. « Grâce à notre travail scientifique et technologique unique, nous présentons un hamburger texturé à base de protéines de pois chiches qui, une fois en bouche, imite la texture, la fermeté et la jutosité d’un ‘vrai’ hamburger à base de viande, sans aucune concurrence à notre connaissance. »
Mishor note qu’au cours des dix dernières années, l’industrie des substituts de viande d’origine végétale s’est principalement concentrée sur les protéines de soja et, plus récemment, sur les protéines de pois. Le pois chiche est une riche source de protéines, sans OGM et sans allergènes.
« Ce que nous introduisons, c’est une nouvelle source de protéines : la protéine de pois chiche texturée, qui n’était pas connue dans l’industrie des substituts de viande », a déclaré Mishor.
Le marché des protéines alternatives ayant connu une croissance rapide, un certain nombre d’entreprises de la FoodTech en Israël et ailleurs se sont concentrées sur la production de concentré ou de poudre de protéines de pois chiche. La start-up israélienne ChickP a mis au point un isolat de pois chiche – une poudre qui contient 90 % de protéines et qui peut être utilisée dans une large gamme de produits végétaliens tels que les puddings, les crèmes glacées et les mayonnaises végétaliennes afin d’améliorer leur teneur en protéines.
InnovoPro est une autre start-up israélienne de FoodTech qui a mis au point un concentré de protéines de pois chiches à 70 % grâce à un processus d’extraction exclusif, alors que les pois chiches contiennent naturellement 20 % de protéines.
« Nous utilisons la technologie de l’extrusion avancée pour transformer des flocons de protéines de pois chiches à 100 % en viande alternative qui a la structure, le mordant et le jus que l’on attend d’une viande », a déclaré Mishor.
Alors que d’autres entreprises de FoodTech alternative, telles que Impossible Foods et Beyond Meat, investissent dans le facteur goût, MTE estime que la texture est essentielle à la « satisfaction » des consommateurs désireux de manger quelque chose de plus proche de la viande.
MTE utilise la technologie de l’extrusion existante, le processus de fabrication d’un objet façonné comme une steak haché type hamburger, et lui insuffle des étapes exclusives déployant l’intelligence artificielle et la technologie d’apprentissage automatique basée sur les données tout au long de la chaîne de production pour produire un ingrédient protéique texturé ou une protéine végétale texturée, les éléments constitutifs des hamburgers à base de plantes.
L’extrusion, une technologie couramment utilisée dans la production commerciale de céréales de petit déjeuner, de chips, de barres avec ajouts d’inclusions (éclats de chocolat, …) et de pâtes alimentaires, nécessite moins de ressources telles que l’énergie et l’eau, et a donc un coût inférieur par rapport à d’autres processus de production, selon MTE.
À ce jour, la start-up a obtenu environ 4 millions de dollars de la part d’investisseurs en phase d’amorçage et espère lever 10 millions de dollars dans le cadre d’un financement de série A dans les semaines à venir, car elle espère conclure des accords commerciaux en Europe et en Asie.
En décembre, MTE a annoncé un accord de 1,5 million d’euros avec une entreprise européenne de machines pour améliorer les opérations de R&D et augmenter la capacité de production de substituts de viande à base de plantes.
« Au cours des mois d’été, nous prévoyons d’établir la première usine pilote d’extrusion en Israël, avec un investissement de plus de 3 millions d’euros, afin de développer une ligne industrielle d’ingrédients protéiques texturés utilisant le processus de l’extrusion », a déclaré Mishor. « Nous espérons pouvoir faire d’Israël une capitale non seulement pour le développement d’ingrédients protéiques, mais aussi pour leur production. »
En 2022, Israël s’est classé deuxième après les États-Unis en matière d’investissements dans les protéines alternatives, les start-ups locales dans ce domaine ayant levé quelque 454 millions de dollars de capitaux, selon un rapport annuel du Good Food Institute Israel (GFI), une organisation à but non lucratif qui promeut la recherche et l’innovation en matière de FoodTech. Dans le secteur des protéines alternatives d’origine végétale, les start-ups israéliennes ont attiré 200 millions de dollars de capitaux, soit 16 % des investissements mondiaux.