Israël en guerre - Jour 465

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Analyse

Vers une reprise du conflit à Gaza ?

Deux semaines après la fin des combats, sans progrès dans la reconstruction de Gaza ou reprise des négociations, Abbas et le Hamas trépignent

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Hommes armés palestiniens masqués du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), pendant un rassemblement pour célébrer une semaine de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, à Gaza, le 2 septembre 2014. (Crédit : AFP/Mahmud Hams)
Hommes armés palestiniens masqués du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), pendant un rassemblement pour célébrer une semaine de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, à Gaza, le 2 septembre 2014. (Crédit : AFP/Mahmud Hams)

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a débuté sa visite en Egypte, samedi, avec une déclaration dramatique.

Devant des journalistes égyptiens, il a déclaré : « Sans un gouvernement, une autorité habilitée à porter des armes, et un Etat ​​de droit en Cisjordanie et à Gaza, il n’y aura pas de partenariat ou de discussion avec le Hamas. »

Abbas envoyait ainsi un message au Hamas disant que si son aile militaire persistait à conserver ses armes et à défier les directives du gouvernement « d’union » palestinien dirigé par Abbas, la réhabilitation de Gaza sera menacée.

Abbas a déclaré que dimanche qu’il présentera à la Ligue arabe ses plans en vue des négociations avec Israël pour la création d’un Etat palestinien. Si Israël refuse de coopérer, dit-il : « Toutes les options sont ouvertes. »

Un haut responsable de l’AP à Ramallah a déclaré au Times of Israel la semaine dernière que si l’Etat juif ne coopérait pas avec Abbas sur le programme diplomatique, la coordination sécuritaire avec l’AP serait interrompue – peut-être pas dans les prochains mois, mais au cours de l’année 2015.

La tendance d’Israël ces dernières années est d’ignorer les initiatives diplomatiques d’Abbas. Abbas a manifestement été écarté comme partenaire, et a même été traité (par le ministre des Affaires stratégiques Yuval Steinitz) de plus grand antisémite du Moyen Orient.

Mais le gouvernement israélien ferait mieux de bien assimiler le fait que les dernières menaces d’Abbas ne sont pas creuses.
Lui et son peuple sont déterminés à prendre des mesures spectaculaires vis-à-vis du Hamas et d’Israël. Pour le Hamas, un ultimatum : un partenariat à Gaza et le désarmement de son aile militaire, sinon, Abbas annoncera l’échec de la réconciliation palestinienne, et Gaza ne sera pas reconstruite.

Parallèlement, une date sera fixée pour une réponse israélienne à l’initiative diplomatique de l’AP, et si elle n’est pas acceptée, l’AP rejoindra les divers forums internationaux et cessera toute coopération sécuritaire avec l’Etat juif.

C’est une année décisive pour Abbas, et des mesures cruciales ont déjà été prises à la Muqata [résidence officielle de Mahmoud Abbas]

Défi pas moins important pour Israël : dans un peu plus de deux semaines, un mois se sera écoulé depuis le début du cessez-le feu entre Israël et le Hamas, et rien ne bouge. Cela semblerait être un problème, surtout pour le Hamas, avec des implications importantes pour Israël.

La reconstruction de Gaza n’a pas encore commencé. Les salaires du Hamas n’ont pas été payés – et Abbas a précisé qu’il n’a pas l’intention de les payer dans un avenir proche.

Les matériaux de construction n’entrent pas dans la bande de Gaza en grande quantité – il y a de nouvelles restrictions sur les livraisons de fer. Les différents points de passage fonctionnent de façon limitée, comme dans la période précédant le conflit. En bref, la situation est telle qu’il y a deux mois, si ce n’est pire.

En outre, l’idée d’« unité » palestinienne s’avère vide de sens. Les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie continuent d’arrêter des militants-clés du Hamas. Les célébrations de la victoire organisées par le Hamas en Cisjordanie et à Gaza après le cessez-le-feu font figure de mauvaise blague aux yeux de la population palestinienne.

Qu’est-ce que cela signifie pour le Hamas ? L’ancien Premier ministre de Gaza, Ismail Haniyeh, a donné un indice de la réponse dans son discours vendredi dans une mosquée à moitié détruite dans le camp de réfugiés de Shati, où il vit. « Notre conflit avec l’ennemi n’était pas le dernier », a-t-il assuré.

Selon des sources palestiniennes à Gaza, en effet, l’aile militaire du Hamas a clairement informé la direction politique que si rien ne changeait et aucune mesure n’était prise pour alléger le blocus de Gaza le 25 septembre, ses hommes renouvelleraient les tirs de roquettes sur Israël – malgré l’opposition de la branche politique du mouvement.

Difficile de dire si cette menace de l’aile militaire du Hamas est réelle.

Mais compte tenu de la crise dans les relations Hamas-Fatah, l’impasse diplomatique entre l’AP et Israël et l’absence de tout signe de réhabilitation de Gaza, si dans un peu plus de deux semaines, le Hamas reprenait le conflit, ce ne sera pas une grande surprise.

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