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Violences contre les manifestants : les « incitations » de Netanyahu pointées du doigt

Un homme aurait projeté sa voiture sur des manifestants à Herzliya, un homme en moto aurait fait de même à Givatayim et de multiples autres incidents de violences ont été signalés

Des activistes du Likud manifestent à Tel Aviv, le 18 mars 2023. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)
Des activistes du Likud manifestent à Tel Aviv, le 18 mars 2023. (Crédit : Erik Marmor/Flash90)

Le mouvement de protestation contre le gouvernement de samedi soir qui a été organisé dans tout le pays a donné lieu à une escalade notable des violences et de la rhétorique utilisée contre les protestataires par les contre-manifestants. Les partisans de la coalition en place ont ainsi agressé, insulté, harcelé et attaqué les critiques du plan de refonte judiciaire avancé par le gouvernement.

Ces attaques ont amené les leaders de l’opposition et les organisateurs du mouvement de protestation à pointer du doigt le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, selon eux, attise la haine parmi ses soutiens et reste dans l’incapacité de condamner clairement les violences commises à l’encontre des manifestants.

Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a écrit sur Twitter que « les incitations du gouvernement contre les manifestants sont à l’origine de tout ce qui se passe aujourd’hui… Des voyous violents se comportent avec sauvagerie dans tout le pays. J’appelle le Likud à retenir ces voyous et le Premier ministre à les condamner avec force ».

Dans un communiqué conjoint, les responsables des manifestations ont indiqué que « cette hausse des violences est le résultat direct des incitations lancées par Netanyahu. Quand le fils du Premier ministre qualifie de nazis les manifestants, c’est comme ça que ça se passe ».

Yair Netanyahu avait comparé vendredi les protestataires à la force paramilitaire nazie des SA (Sturmabteilung).

Le responsable de la formation HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a pour sa part fait savoir que « les violences contre les manifestants bouillonnent dans tout le pays et la guerre civile est en jeu. Monsieur Netanyahu, la responsabilité vous en incombe. Appelez à cesser ces violences, mettez le frein dès maintenant… Arrêtez tout. Nous nous rapprochons de l’abîme ».

La police arrête un activiste de droite qui s’est heurté aux manifestants lors d’un rassemblement contre la réforme judiciaire du gouvernement dans la ville côtière de Tel Aviv, le 18 mars 2023. (Crédit : Gili Yaari /Flash90)

Pour sa part, la cheffe d’Avoda, Merav Michaeli, a fait référence à l’assassinat, en 1995, de feu le Premier ministre Yitzhak Rabin en disant : « Cette haine à l’encontre des manifestants, de la gauche, du système de la justice, de la démocratie, n’est pas née toute seule chez les activistes. Elle est alimentée depuis le plus haut de la hiérarchie et elle s’infiltre… Netanyahu, tout ça c’est déjà terminé dans le sang dans le passé. Stoppez vos milices avant que ça ne se reproduise ».

Depuis des années, de nombreuses personnalités de gauche accusent Netanyahu, qui était le leader de l’opposition au moment de l’assassinat de Rabin, d’avoir vivement encouragé les incitations à la violence contre ce dernier qui avaient finalement entraîné sa mort – une accusation que le chef du Likud rejette avec véhémence.

Des incidents violents contre les manifestants ont été enregistrés à de multiples endroits dans la journée de samedi.

La police a fait savoir qu’elle avait placé en détention un homme de 57 ans qui aurait projeté son véhicule en direction d’un groupe de manifestants à Herzliya, entraînant un blessé léger qui a été évacué par les secours vers l’hôpital Meir de Kfar Saba.

La police a aussi annoncé avoir placé en détention un homme de 24 ans qui avait lancé son deux-roues en direction d’un groupe de protestataires à Givatayim. Il est soupçonné d’avoir menacé et agressé les participants au rassemblement.

Il n’y a pas eu de blessés.

Plusieurs activistes de droite – certains étaient masqués – ont été vus en train d’agresser les manifestants à Tel Aviv.

Des contre-manifestants, soutenant les changements proposés par le gouvernement, ont ainsi brandi des panneaux sur lesquels était écrit « les gauchistes sont des traîtres » dans la ville.

Rami Ben Yehuda, agitateur bien connu du Likud entretenant des relations amicales avec de nombreux députés du parti et qui est fréquemment invité aux événements organisés par la formation, a été aperçu en train de crier à des femmes, à Tel Aviv, qui étaient vêtues du costume de la servante écarlate – un costume devenu un symbole du mouvement de protestation – qu’elles étaient « les servantes méprisables de Hitler ».

Il les a aussi qualifiées de « Bolchéviques rouges, méprisables et damnées », de « danseuses du terrorisme islamique » et de « racistes blanches aigries ».

Alors que des centaines de manifestants défavorables à la refonte judiciaire se rassemblaient pour la première fois à Or Akiva, une ville du nord du pays qui penche à droite, les partisans du Likud ont lancé des œufs sur les manifestants. Dans ce contexte, les forces de l’ordre ont arrêté trois personnes.

Alors qu’un couple tentait de quitter le secteur de la manifestation en voiture, le véhicule a été entouré d’activistes de droite qui l’ont bloqué. Ils ont insulté ses occupants et ils ont donné des coups de poing sur la carrosserie.

Le mouvement de protestation de samedi soir a suivi un rassemblement féroce qui avait eu dans la journée – des heurts avaient ainsi éclaté entre les manifestants, la police et les résidents du village où le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, passait le Shabbat.

Avi Issacharoff, analyste du Moyen-Orient, a noté que les agitations en Israël n’échappaient pas aux ennemis d’Israël, publiant sur Twitter le post écrit par un partisan du Hezbollah : « Ce soir, des jets d’œufs, des attaques à la voiture-bélier et des rixes, et nous le disons encore : L’entité temporaire (Israël) n’est plus qu’à une seule balle de la guerre civile ».

Dan Halutz, ancien chef d’état-major de Tsahal, a encouragé les manifestants à faire venir un plus grand nombre d’Israéliens aux manifestations et il a qualifié le combat contre les réformes du système de la justice en Israël de « guerre de libération de l’État d’Israël ».

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