Washington accuse Israël d’avoir tiré sur un convoi humanitaire, exige une « rectification »
L'envoyé américain dit que Tsahal a attribué l'incident qui n'a pas fait de blessés à une erreur de communication ; le PAM a suspendu ses activités à Gaza
Les Etats-Unis ont demandé jeudi à Israël de « rectifier immédiatement » sa conduite, affirmant qu’Israël avait admis être à l’origine des tirs de mardi soir contre un convoi d’aide humanitaire du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies (ONU) à l’intérieur de Gaza, que Jérusalem aurait attribué à une erreur de communication entre des unités de l’armée.
« Les travailleurs humanitaires sont là pour aider les civils innocents, et Israël doit veiller à leur protection », a écrit Matthew Miller, porte-parole du Département d’État américain, sur X.
Le représentant adjoint des États-Unis auprès des Nations unies, Robert Wood, a déclaré que Jérusalem avait informé Washington qu’un premier examen avait révélé que les coups de feu avaient été tirés à la suite d’une erreur de communication au sein de Tsahal.
Nous les avons exhortés à remédier immédiatement aux problèmes au sein de leur système », a indiqué Wood lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à Gaza, jeudi.
Ni l’armée ni aucun responsable israélien n’a encore commenté l’incident.
Mercredi, le PAM a suspendu les déplacements de ses employés dans la bande de Gaza, déclarant qu’au moins dix balles avaient touché l’un de ses véhicules clairement identifiés alors qu’il s’approchait d’un poste de contrôle militaire israélien au pont de Wadi Gaza, dans le nord de la bande de Gaza. L’incident n’a fait aucun blessé.
Par ailleurs, Tsahal a annoncé mercredi avoir frappé un groupe de terroristes armés qui avaient détourné un convoi d’aide dans le sud de la bande de Gaza.
L’armée a indiqué qu’un convoi de camions d’aide de l’organisation American Near East Refugee Aid (Anera) était entré dans la zone sud de Rafah avec la coordination de Tsahal.
Pendant le trajet, « des hommes armés ont pris le contrôle d’un véhicule à l’avant du convoi et ont commencé à le rediriger », a déclaré Tsahal.
L’armée a indiqué que des représentants de l’unité de coordination des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) se sont entretenus avec des membres d’Anera, qui ont « confirmé que tous les membres de l’organisation qui faisaient partie du convoi, ainsi que l’aide humanitaire, étaient sains et saufs et qu’ils étaient arrivés à destination sans encombre ».
Ces frappes surviennent alors que l’ONU se prépare à vacciner quelque 640 000 enfants de Gaza contre la poliomyélite, après la découverte du premier cas de cette maladie dans la bande de Gaza en 25 ans, chez un garçon de 10 mois non vacciné.
Le cabinet du Premier ministre a confirmé mercredi soir la tenue de trêves humanitaires localisées dans la bande de Gaza afin de faciliter la campagne de vaccination.
Israël a déjà fait l’objet de critiques pour avoir attaqué des convois humanitaires dans la bande de Gaza. En avril, Tsahal avait frappé par erreur un convoi d’aide clairement identifié de la World Central Kitchen (WCK) près de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, tuant sept travailleurs humanitaires.
La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre, avec le pogrom perpétré par des milliers de terroristes dirigés par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël, au cours duquel ils ont assassiné près de 1 200 personnes et pris 251 otages.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes auraient été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié, ne fait aucune distinction entre les civils et terroristes. Israël affirme avoir tué quelque 17 000 membres de groupes terroristes dans les combats et 1 000 autres terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.