Washington dément avoir demandé à l’AP de créer une équipe pour négocier
Un haut fonctionnaire du département d'État déclare que les informations d'un reportage israélien sur la question sont fausses, le timing n'étant pas propice à des pourparlers
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
NEW YORK – L’administration Biden a démenti ce week-end avoir demandé à l’Autorité palestinienne de constituer une équipe de négociation en vue de la reprise des pourparlers de paix avec Israël.
La semaine dernière, la Douzième chaîne a rapporté que l’Autorité palestinienne avait constitué une équipe de négociation à la demande de Washington et a déclaré que Ramallah était prête à demander une extension de son autorité en Cisjordanie dans le cadre des pourparlers négociés par les États-Unis.
« Les prémisses de cette histoire ne sont pas vraies. Nous n’avons pas demandé aux Palestiniens de former une équipe de négociation », a déclaré un haut fonctionnaire du département d’État au Times of Israël.
Une autre source au fait de la question a déclaré que les États-Unis avaient mené des discussions séparées avec Jérusalem et Ramallah sur les mesures à prendre pour améliorer l’économie palestinienne et que les responsables de Biden avaient simplement recommandé à chaque partie de constituer une équipe intra-ministérielle pour mieux se coordonner sur la question.
Néanmoins, l’AP aurait commencé à prendre des mesures pour reconstituer son équipe de négociation de paix. Selon le site d’information Darhaya, le ministre des Affaires civiles de l’AP, Hussein al-Sheikh, a été désigné pour diriger cet effort, en remplacement de Saeb Erekat, décédé, à la tête du département des négociations de l’OLP.
Un responsable palestinien a déclaré au Times of Israël que le reportage était basé sur des rumeurs et qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet.
Al-Sheikh est un proche confident du président de l’AP Mahmoud Abbas et a été le principal contact à Ramallah pour le secrétaire adjoint américain pour les affaires israéliennes et palestiniennes Hady Amr, selon des sources familières avec la question.
Selon le reportage de la Douzième chaîne de la semaine dernière, la nouvelle équipe de l’AP demandera à ce que les soldats de Tsahal soient interdits d’accès à la zone A de la Cisjordanie, en plus de l’extension de son autorité dans les zones B et C. Les accords d’Oslo accordent à l’AP un contrôle civil et sécuritaire sur la zone A, mais les troupes israéliennes pénètrent régulièrement sur le territoire pour procéder à des arrestations. Dans la zone B, l’AP a le contrôle civil, tandis qu’Israël a le contrôle de la sécurité, et dans la zone C, Israël garde le contrôle des questions civiles et sécuritaires.
L’AP prévoit également d’exiger d’autres « mesures de confiance » non spécifiées visant à maintenir la viabilité d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien, selon la Douzième chaîne.
L’effort de Ramallah avait commencé avant que l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu ne soit remplacé par Naftali Bennett au début du mois, et s’est intensifié depuis, selon la chaîne.
L’administration Biden a été catégorique sur le fait que les parties ne sont pas prêtes pour des négociations de haut niveau visant à atteindre une solution à deux États.
Au lieu de cela, les États-Unis se sont concentrés sur le soutien de mesures plus modestes qui maintiennent les perspectives d’une solution à deux États, tout en décourageant les mesures unilatérales – à savoir la construction d’implantations, les démolitions de maisons et les expulsions par les Israéliens, ainsi que l’incitation et les paiements aux terroristes condamnés par les Palestiniens – qui rendent le résultat plus difficile à atteindre.
Une source familière de la question a déclaré au Times of Israël lundi que si l’administration Biden n’est pas particulièrement optimiste quant à ses chances, elle espère que le nouveau gouvernement israélien offrira une nouvelle occasion de prendre des mesures positives. Les commentaires de Bennett au début du mois en faveur de la « réduction du conflit » ne sont pas passés inaperçus à Washington, a ajouté la source.