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Yémen : sept jours d’offensive sur Hodeida

Hodeida, ville portuaire qui abrite 600 000 habitants, contrôlé depuis 2014 par les Houthis, est le point d'entrée d'une grande partie des importations et de l'aide humanitaire

Des forces progouvernementales yéménites se rassemblent au sud de l'aéroport d'Hodeida, le 15 juin 2018. (Crédit : AFP)
Des forces progouvernementales yéménites se rassemblent au sud de l'aéroport d'Hodeida, le 15 juin 2018. (Crédit : AFP)

Retour sur sept jours d’offensive sur la ville portuaire de Hodeida menée par les forces gouvernementales yéménites, soutenues par une coalition emmenée par Ryad et Abou Dhabi.

Hodeida, grand port sur la mer Rouge qui abrite avec sa région quelque 600 000 habitants, contrôlé depuis 2014 par les rebelles Houthis, est le point d’entrée d’une grande partie des importations et de l’aide humanitaire en territoire yéménite.

L’assaut

Le 13 juin, les forces progouvernementales, appuyées par les Emiratis et les Saoudiens, lancent l’assaut sur le port de Hodeida (ouest). Les Emirats arabes unis avaient donné jusqu’au 12 juin à l’ONU pour trouver une solution et contraindre les Houthis à abandonner Hodeida sans combattre.

Les forces pro-gouvernementales yéménites soutenues par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre les rebelles Houthis dans la région de l’aéroport d’Hodeida, le 18 juin 2018. (Crédit : AFP/NABIL HASSAN)

Une quinzaine d’ONG internationales estiment que l’assaut « aurait probablement des conséquences catastrophiques sur la population civile », dans une lettre au président français Emmanuel Macron. Elles jugent « inconcevable » de maintenir la conférence humanitaire prévue fin juin à Paris.

La France appelle « à une solution politique négociée ».

L’Arabie saoudite et les Emirats affirment avoir pris des dispositions pour assurer la continuité du flot de l’aide humanitaire en dépit de l’opération militaire.

« Bourbier »

Le 14 juin, le président Abd Rabbo Mansour Hadi se rend à Aden (sud), la capitale provisoire de l’autorité internationalement reconnue, pour « superviser » les opérations militaires.

A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU « répète son appel à laisser ouverts les ports de Hodeida et Salif », au nord de Hodeida, pour assurer la continuité de l’approvisionnement.

Une structure Houthis bombardée par la coalition saoudienne, dans la région de l’aéroport d’Hodeida, le 18 juin 2018. (Crédit : AFP/ NABIL HASSAN)

« Nous ne sommes pas en train de nous approcher du port » et « nous n’avons pas l’intention de détruire l’infrastructure », dit le ministre yéménite des Affaires étrangères. Le port reste ouvert en dépit de l’assaut, indique son directeur.

Le chef des rebelles pro-iraniens, Abdel Malek al-Houthi, appelle ses combattants à faire face aux « forces de la tyrannie ». Il faut « transformer la côte ouest en bourbier pour les envahisseurs », dit-il.

Aux portes de l’aéroport

Le 15 juin, les forces progouvernementales engagent des combats pour prendre l’aéroport. Des combats ont lieu à 2 km au sud de l’aéroport, selon un correspondant de l’AFP. Les Houthis réussissent à couper la route côtière à 100 km au sud de Hodeida, au niveau de la localité de Tuhaita.

Le 17 juin, les troupes progouvernementales et les rebelles échangent des tirs près de l’aéroport de Hodeida et sur la route côtière. L’aviation saoudienne continue ses raids sur les positions rebelles.

Le Premier ministre de l’administration rebelle, Abdel Aziz ben Habtour, affirme devant l’émissaire de l’ONU Martin Griffiths, arrivé la veille à Sanaa, qu’il n’est pas question d’accepter une trêve dans les conditions actuelles.

Martin Griffiths (au centre), l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, à Sanaa, le 16 juin 2018. (Crédit : AFP/ MOHAMMED HUWAIS)

« Sans condition »

Le 18 juin, les Emirats affirment que les Houthis doivent se retirer « sans condition ».

La coalition a maintenu ouverte la route reliant Hodeida à Sanaa afin de permettre aux « Houthis de se retirer », précise le ministre d’Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash.

Le secrétaire général adjoint de l’ONU pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock, estime que « l’impact humanitaire des combats à Hodeida reste limité car la grande bataille n’a pas encore commencé ». Environ « 5 200 familles » ont quitté leur maison dans la province de Hodeida depuis le 1er juin, selon l’ONU.

Des familles yéménites déplacées d’Hodeida, dans un abri éphémère, dans la province d’Ahajjah, le 19 juin 2018. (Crédit AFP/ ESSA AHMED)

L’émissaire onusien dit espérer une reprise en juillet des négociations.

Les loyalistes dans l’aéroport

Le 19, les forces progouvernementales pénètrent, au milieu d’intenses combats, dans l’aéroport de Hodeida.

L’opération s’est accompagnée de raids aériens de la coalition, selon des sources militaires sur place.

L’émissaire de l’ONU pour le Yémen quitte Sanaa sans faire la moindre déclaration.

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