Abbas reconnaît que Trump lui a crié dessus pour ses incitations à la violence (média)
S’exprimant en arabe pendant une réunion d’un comité de l’OLP, le chef de l’AP, “tendu”, a dit que le président américain avait exprimé sa colère pendant une réunion “inconfortable”
Après les démentis palestiniens catégoriques du fait que le président américain Donald Trump a crié sur Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne (AP) en raison des incitations palestiniennes à la violence contre Israël pendant leur rencontre la semaine dernière, Abbas a reconnu, en arabe, que l’information était vraie, selon un article du site d’information qatari basé à Londres al-Araby al-Jadid.
La Deuxième chaîne avait annoncé cette semaine que pendant leurs discussions à Bethléem, Trump avait crié sur Abbas et l’avait accusé d’être directement impliqué dans les incitations contre Israël.
« Vous m’avez piégé à [Washington] DC ! Vous y avez parlé de votre engagement pour la paix, mais les Israéliens m’ont montré votre implication dans l’incitation [à la violence contre Israël] », aurait crié Trump à Abbas, choqué.
La chaîne a indiqué que cette explosion avait été suivie de plusieurs minutes de silence de la part des Palestiniens choqués, et que la réunion avait été très tendue avant que les deux parties ne réussissent à revenir au programme original.
Des sources palestiniennes avaient démenti ces informations, affirmant que la réunion avait été bonne et efficace.
Selon des sources palestiniennes, Abbas aurait cependant dit pendant une réunion du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) qui a eu lieu récemment que sa rencontre avec Trump avait été « inconfortable ».
Abbas a confirmé que le dirigeant américain avait exprimé sa colère à son encontre, l’accusant d’inciter à la violence contre Israël, et lui avait montré des vidéos, dont une montrant Abbas dire « Nous incitons [à la violence] et les Israéliens incitent [à la violence]. »
Abbas aurait alors dit à Trump que les vidéos ne montraient que des extraits qui avaient été coupés et sortis de leurs contextes.
Il a dit avoir dit au président américain: « vous avez la CIA, demandez leur d’analyser les vidéos vous découvrirez qu’elles ont été sorties de leur contexte ou fabriquez pour inciter [à la haine] contre les Palestiniens. »
La colère de Trump est la conséquence des incitations du gouvernement israélien contre les Palestiniens, a affirmé Abbas au président américain, selon les sources.
Le 3 mai, à Washington, pendant la première rencontre entre les deux hommes, Trump avait appelé Abbas à cesser les incitations à la violence, à réprimer le terrorisme, et à « résoudre » la politique de son gouvernement, qui verse un salaire mensuel aux terroristes et à leurs familles.
Abbas avait pour sa part répondu à Trump pendant leur conférence de presse commune à la Maison Blanche « que nous élevons nos jeunes, nos enfants, nos petits-enfants, dans une culture de paix. »
Après cette déclaration, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fustigé Abbas, disant que ce n’était « malheureusement pas vrai », et avait accusé l’AP « de donner à ses écoles les noms de meurtriers d’Israéliens et de payer les terroristes. »
Israël accuse les Palestiniens, y compris le Fatah d’Abbas, d’attiser la haine sur les réseaux sociaux et d’appeler aux violences contre les Israéliens.
Les responsables palestiniens répliquent généralement que ce sont les mesures israéliennes draconiennes et les décennies d’occupation qui instillent la haine et inspirent le terrorisme.
Le mois dernier, un rapport publié par l’Institut de suivi de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire (IMPACT-se) avait montré que les manuels des écoles primaires de l’AP diabolisent Israël et glorifient le « martyre ». Le document citait une « détérioration alarmante » du contenu des manuels depuis les années précédentes.
Ce sujet a récemment pris de l’importance, car des membres du Congrès américain ont menacé de diminuer l’aide versée aux Palestiniens si l’incitation à la violence organisée par l’AP ne diminuait pas.
Mercredi, il a été annoncé que le ministre danois des Affaires étrangères avait ordonné un examen des dons de son pays aux ONG de l’Autorité palestinienne, apparemment après une demande de Netanyahu pendant leur rencontre à Jérusalem le mois dernier pour cesser les financements danois aux ONG palestiniennes impliquées dans l’incitation à la violence contre Israël ou la promotion du boycott de l’Etat juif.
Dimanche, les Nations unies avaient annoncé avoir retiré leur soutien à un centre palestinien pour les femmes qui porte le nom d’une terroriste tristement célèbre, déclarant que ce geste était « offensant » et glorifiait le terrorisme.
Le centre de Cisjordanie porte le nom de Dalal Mughrabi, qui a participé au massacre de la route côtière de 1978. Mughrabi et d’autres terroristes du Fatah ont atterri sur une plage proche de Tel Aviv, ont détourné un bus sur la route côtière d’Israël et ont tué 38 civils, dont 13 enfants, et fait plus de 70 blessés.
« La glorification du terrorisme, ou des auteurs des actes terroristes haineux, est inacceptable, en toutes circonstances, a déclaré l’ONU dans son communiqué. Les Nations unies ont appelé à plusieurs reprises à la fin des incitations à la violence et à la haine puisqu’elles sont l’un des obstacles à la paix. »
Deux jours avant les Nations unies, le ministre norvégien des Affaires étrangères avait condamné l’Autorité palestinienne pour avoir baptisé ainsi ce centre, demandant que le nom de son pays soit enlevé du bâtiment et que les financements donnés pour sa construction par la Norvège soit rendus.
Dans l’article d’al-Araby al-Jadid, les sources citées ont décrit la réunion du comité de l’OLP comme tendue, et ont indiqué qu’Abbas avait explosé de colère en réponse à plusieurs questions des participants.
Pendant cette même réunion, Abbas aurait fustigé ce qu’il a appelé une « conspiration » de ses rivaux politiques du Fatah et d’autres organisations pour exploiter la récente grève de la faim des prisonniers palestiniens détenus en Israël pour réduire son autorité.