Abdallah II appelle à des pressions américaines sur Israël pour un cessez-le-feu
Le roi de Jordanie a aussi mis en garde contre les "répercussions catastrophiques" d'une poursuite des hostilités, en recevant le secrétaire d'État américain Antony Blinken à Amman
Le roi Abdallah II de Jordanie a appelé dimanche les États-Unis à faire pression sur Israël pour obtenir un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza et mis en garde contre les « répercussions catastrophiques » d’une poursuite des hostilités, en recevant le secrétaire d’État américain Antony Blinken à Amman.
Arrivé samedi soir, Blinken effectue une nouvelle tournée au Moyen-Orient pour tenter d’éviter un débordement du conflit et prévenir « un cycle sans fin de violences ». Il doit également visiter un centre du Programme alimentaire mondial, selon un haut responsable américain dans son entourage.
Selon un communiqué du palais royal à Amman, Abdallah II a également souligné la nécessité de mettre fin à la « tragique crise humanitaire dans la bande de Gaza ».
Il a réaffirmé que « la région ne connaîtrait pas la stabilité sans une solution juste à la question palestinienne et sans la réalisation d’une paix juste et globale basée sur la solution à deux États », palestinien et israélien.
Il a également répété « le rejet total par la Jordanie du déplacement forcé des Palestiniens » et « des tentatives de séparer Gaza de la Cisjordanie », deux territoires qui font partie intégrante d’un futur État palestinien, selon lui.
Le roi de Jordanie a aussi dénoncé « les actes de violence commis par des colons [résidents d’implantations] extrémistes contre les Palestiniens et les violations des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem », mettant en garde contre le danger d’une « explosion de la situation dans la région ».
« Le secrétaire d’État Antony J. Blinken a rencontré Sa Majesté le roi Abdallah II de Jordanie et le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des expatriés Ayman Safadi à Amman. Le secrétaire a remercié le roi Abdallah II pour le rôle et le leadership de la Jordanie dans la fourniture d’une aide vitale aux civils palestiniens à Gaza. Ils sont tous deux convenus de poursuivre une coordination étroite pour une aide humanitaire soutenue. Le secrétaire a également souligné l’opposition des États-Unis au déplacement forcé des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza et la nécessité cruciale de protéger les civils palestiniens en Cisjordanie contre la violence extrémiste des colons. Le secrétaire d’État a souligné l’engagement des États-Unis à parvenir à une paix et une sécurité durables pour les Israéliens et les Palestiniens grâce à la création d’un État palestinien indépendant, » lit-on dans le compte-rendu américain.
Blinken avait affirmé samedi soir lors d’une escale en Crète l’importance de « s’assurer que le conflit ne se propage pas ».
« L’une des véritables préoccupations est la frontière entre Israël et le Liban et nous voulons faire tout notre possible pour nous assurer qu’il n’y ait pas d’escalade », avait-il ajouté.
Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a tiré des dizaines de roquettes samedi sur une base militaire dans le nord d’Israël, une attaque présentée comme sa première riposte à l’élimination, attribuée à Israël, du numéro deux du Hamas mardi près de Beyrouth.
« On veut s’assurer que les pays qui pensent de même utilisent leurs liens, leur influence, leurs relations avec certains des acteurs qui pourraient être impliqués pour garder le contrôle des choses, afin de s’assurer que le conflit ne s’étende pas », a encore dit Blinken.
Il a cité en particulier le « rôle vital » que peut jouer la Turquie à cet égard, après s’être entretenu samedi à Istanbul avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.
La guerre sans répit entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, entrée dimanche dans son quatrième mois, suscite les craintes d’un débordement avec la multiplication des violences, non seulement à la frontière israélo-libanaise, mais aussi en Irak, en Syrie et en mer Rouge avec les attaques des Houthis du Yémen, soutenus par l’Iran.
Le Hamas a indiqué que plus de 22 000 personnes sont mortes depuis le début de la guerre. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël a juré d’éliminer le Hamas après les massacres barbares du 7 octobre, au cours desquels des terroristes palestiniens ont pris d’assaut la frontière de Gaza et sauvagement assassiné 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris plus de 240 otages.
Après la Jordanie, Blinken s’envolera pour le Qatar, qui a joué un rôle de médiateur dans la trêve entre Israël et le Hamas palestinien fin novembre. Il achèvera la journée à Abou Dhabi, avant de se rendre lundi en Arabie saoudite, puis en Israël où il s’attend, de son propre aveu, à avoir des conversations qui ne seront « pas faciles ».
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.