Ahed Tamimi parmi les 30 prisonnières libérées dans le cadre de l’accord d’échange
15 femmes et 15 adolescents libérés, dont la mère de 2 frères auteurs d'une fusillade en 2018 qui avait grièvement blessé Shira Ish-Ran entrainant la perte de son bébé à naitre
Ahed Tamimi fait partie des 30 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, tous des femmes ou des mineurs, libérés des prisons israéliennes dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le cadre d’un accord permettant au groupe terroriste palestinien du Hamas de libérer 10 Israéliens supplémentaires parmi ceux qu’il retient captifs dans la bande de Gaza.
« Au cours de la nuit, 30 prisonniers de sécurité, hommes et femmes, ont été libérés d’un certain nombre d’établissements pénitentiaires », a déclaré l’administration pénitentiaire israélienne dans un communiqué.
L’agence de presse Wafa a cité la Commission des prisonniers palestiniens qui a déclaré que 15 femmes et 15 adolescents ont été libérés des prisons israéliennes. Le Qatar a donné une répartition légèrement différente : 14 femmes et 16 mineurs.
Tous les prisonniers libérés, à l’exception d’un seul, ont été arrêtés après le 7 octobre, date à laquelle le Hamas a mené une attaque dévastatrice contre Israël qui a fait plus de 1 200 morts. Les terroristes ont également enlevé au moins 240 personnes qui sont retenues en otage à Gaza. Israël a répondu par une opération militaire visant à éliminer le groupe terroriste palestinien et à le chasser du pouvoir dans la bande de Gaza.
Tamimi, une Palestinienne de Cisjordanie âgée de 22 ans, a été arrêtée il y a environ trois semaines après avoir posté sur les réseaux sociaux que les Palestiniens allaient « massacrer » les colons et « boire votre sang ».
« Notre message aux troupeaux de colons est que nous vous attendons dans toutes les villes de Cisjordanie, de Hébron à Jénine », écrivait alors Tamimi. « Nous vous massacrerons et vous direz que ce qu’Hitler vous a fait est une blague, nous boirons votre sang et mangerons vos crânes. Venez, nous vous attendons. »
Un cessez-le-feu temporaire a commencé la semaine dernière et a été prolongée lundi. Conformément aux dispositions de l’accord, Israël libère quotidiennement trois fois plus de prisonniers palestiniens que le nombre de femmes et d’enfants que le Hamas relâche, ces derniers étant des civils innocents retenus en otage
Sept des Palestiniens libérés sont des femmes arabes israéliennes, a rapporté l’article d’Ynet, citant une liste publiée par le Hamas.
Tamimi est devenue une icône de la cause palestinienne à l’âge de 16 ans après avoir été emprisonnée pour avoir giflé un soldat israélien. Elle a purgé une peine de huit mois dans une prison israélienne et, après sa libération, a entamé une tournée de la victoire, sillonnant l’Europe et le Moyen-Orient.
Suhir Ismaïl Musa Barghouti, 64 ans, terroriste du Hamas en Cisjordanie, détenue depuis le 26 octobre pour des motifs non précisés, a également été libérée mercredi. C’est la femme la plus âgée parmi les centaines de prisonniers de sécurité palestiniens qui pourraient être libérés en échange d’otages.
Ses deux fils, Asem et Salih Barghouti, ont perpétré un attentat par balle en décembre 2018 à la jonction d’Ofir, en Cisjordanie, blessant grièvement Shira Ish-Ran et modérément son mari Amichaï. À la suite de l’attaque, Ish-Ran, alors à un stade avancé de sa grossesse, avait perdu son petit garçon à naître.
Salih a été tué par Tsahal une semaine après l’attaque et Asem a été arrêté un mois plus tard.
Au moins une des femmes arabes israéliennes qui ont été ajoutées à la liste des prisonniers s’y est fortement opposée et a déclaré que ni elle, ni sa famille, ni son avocat n’avaient été informés qu’elle était inscrite sur la liste.
La femme, qui n’a pas souhaité être identifiée dans les médias, a été inculpée pour avoir exprimé son soutien et s’être identifiée à une organisation terroriste, suite aux commentaires qu’elle a faits sur les réseaux sociaux après le 7 octobre, mais elle n’a pas encore été jugée et nie que ses commentaires ont violé les lois antiterroristes portées contre elle.
« En raison de l’opposition de ma cliente à être incluse dans la liste, et en raison de la forte inquiétude qu’elle subisse un préjudice grave du fait d’être libérée dans de telles circonstances alors qu’elle a toujours droit à la présomption d’innocence, je vous demande de clarifier la signification juridique de l’inclusion de ma cliente dans cette décision et les implications sur le processus juridique en cours contre elle », a écrit un avocat de l’organisation d’aide juridique Adalah dans une lettre adressée au procureur de l’État Amit Aisman et à la procureure générale Gali Baharav-Miara.
Jusqu’à présent, le Hamas a libéré un total de 73 otages israéliens et 23 ressortissants thaïlandais et 1 Philippin au cours des six jours de la trêve temporaire. L’accord initial stipulait que la pause dans les combats pouvait être prolongée jusqu’à un total de 10 jours – si le groupe terroriste palestinien libère au moins 10 otages supplémentaires chaque jour, et si Israël libère davantage de détenus palestiniens à raison de trois prisonniers pour chaque otage.
Israël avait déjà libéré 180 femmes et mineurs palestiniens purgeant une peine dans les prisons israéliennes pour des délits liés à la sécurité, avant les 30 libérés mercredi, dont Tamimi.
Le gouvernement a approuvé lundi les noms de 50 autres prisonnières dont la libération pourrait être envisagée si le Hamas libérait 20 autres otages israéliens dans les jours suivants.
Nombre de ces prisonnières sont affiliées au Hamas, au Fatah ou au Jihad islamique palestinien, mais certaines n’ont aucune affiliation connue avec un groupe terroriste.
La nouvelle liste porte à 350 le nombre de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël sélectionnés pour une éventuelle libération anticipée dans le cadre de l’accord.