Détails de l’accord de trêve, selon un média libanais
Selon al-Akhbar, le Hamas proposerait 33 otages sur 40 jours ; le 34e jour, le groupe terroriste serait tenu de fournir une liste de tous les otages restants qui répondent aux critères de libération
Un article publié mercredi prétend détailler une proposition israélienne pour un accord avec le Hamas qui verrait la libération d’au moins 33 otages dans le cadre d’une trêve de 40 jours et d’un retrait échelonné des troupes de l’armée israélienne de Gaza, alors que Jérusalem attend une réponse du groupe terroriste palestinien à son offre.
L’article du journal libanais al-Akhbar, le dernier organe de presse à revendiquer des détails sur la proposition, a été publiée telle que transmise par les médiateurs égyptiens à une délégation du Hamas au Caire, mardi.
Selon al-Akhbar, la première phase de l’accord, qui doit durer 40 jours, prévoit un retrait progressif des troupes israéliennes de certaines parties de la bande de Gaza afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et le retour des civils dans leurs foyers.
L’accord prévoit l’entrée dans la bande de 500 camions, dont 50 camions de carburant, par jour, y compris des fournitures destinées à la réhabilitation de la bande de Gaza. Chaque jour, la moitié des camions serait destinée au nord de la bande de Gaza, qui a été largement privé de l’aide entrant par le sud de l’enclave depuis le début de l’opération terrestre d’Israël.
Dans le même temps, Israël cesserait sa surveillance aérienne de la bande de Gaza huit heures par jour, et dix heures les jours de libération des otages.
En contrepartie, le groupe terroriste palestinien serait tenu de libérer au moins 33 captifs vivants – des femmes civiles et des soldates, des enfants de moins de 19 ans, des personnes âgées, des malades et des blessés.
Les offres précédentes rejetées par le Hamas comprenaient une demande de libération de 40 otages selon les mêmes critères, mais ce nombre a été ramené à 33 au cours du dernier cycle de négociations, après qu’Israël a estimé que certains des 40 otages précédemment recherchés étaient morts en captivité aux mains du groupe terroriste palestinien.
Pour chaque femme civile et enfant relâchée, Israël libérera 20 mineurs et prisonnières palestiniennes incarcérées pour atteinte à la sécurité en Israël. Pour chaque otage âgé, malade ou blessé libéré, Israël libérera 20 prisonniers de plus de 50 ans également malades ou blessés, pour autant qu’ils ne purgent pas une peine de plus de 10 ans.
Pour chaque soldate relâchée, Israël libérera 20 prisonniers condamnés à perpétuité et 20 autres condamnés à 10 ans au plus, qui pourront être libérés à Gaza ou à l’étranger.
Si le Hamas accepte l’offre, il sera autorisé à fournir une liste de 20 prisonniers de sécurité au maximum qu’il souhaite qu’Israël libère au cours de la première phase de 40 jours de l’accord, bien qu’Israël conserve un droit de veto.
Selon l’article, le Hamas libérerait trois femmes captives le premier jour de l’entrée en vigueur de l’accord, puis trois autres otages tous les trois jours, jusqu’au 33e jour, Israël libérant dans le même temps le nombre correspondant de prisonniers de sécurité palestiniens.
Le 34e jour de l’accord, le groupe terroriste palestinien serait tenu de fournir une liste de tous les otages restants qui répondent aux critères de libération.
La trêve initiale de 40 jours pourrait alors être prolongée, avec l’accord des deux parties, en échange de la libération d’otages supplémentaires.
Un plan similaire avait été mis en œuvre lors d’une trêve à la fin du mois de novembre – la seule de la guerre – qui devait initialement durer quatre jours, mais qui a été prolongée à sept jours, ce qui avait permis la libération de 105 otages au total.
Selon le texte de l’offre élaborée en Égypte, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas reprendraient au 16e jour de la trêve, afin de définir un accord visant à rétablir un calme durable à Gaza au cours des deuxième et troisième phases de l’accord.
Les détails exacts de ces deux dernières étapes n’ont pas encore été définis et n’ont été décrits que dans les grandes lignes dans l’article du média libanais.
La deuxième phase de l’accord durera également 42 jours. Elle consistera à achever les arrangements convenus pour un calme durable. Elle verra la libération des derniers civils et soldats israéliens, en échange d’un certain nombre de prisonniers palestiniens et du retrait total des troupes de Tsahal de Gaza.
La troisième et dernière étape de l’accord durerait à nouveau 42 jours et le Hamas serait tenu de remettre les corps des personnes tuées le 7 octobre ou décédées en captivité, en échange des corps des prisonniers de sécurité palestiniens décédés dans les prisons israéliennes.
La guerre a éclaté lorsque des terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, tout en prenant 253 otages de tous âges, en commettant de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Il resterait 129 otages qui avaient été enlevés par les hommes du Hamas, le 7 octobre, dans la bande de Gaza – tous ne seraient plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils en novembre. Quatre captives avaient été relâchées auparavant. Trois otages, encore en vie, ont été secourus par les troupes et les dépouilles de douze captifs ont aussi été rapatriées, notamment celles de trois hommes qui avaient accidentellement été tués par les militaires après avoir échappé à la vigilance de leurs geôliers.
L’armée a confirmé la mort de 34 personnes encore détenues par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et autres informations obtenues par les troupes sur le terrain, à Gaza. Des responsables israéliens et américains ont toutefois reconnu, en privé, que ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé.
Une personne est portée-disparue depuis le 7 octobre, et le sort qui lui a été réservé reste indéterminé.
Le Hamas détient également les corps sans vie de deux soldats tués au combat en 2014 dans la bande, Oron Shaul et Hadar Goldin. Il garde aussi en captivité deux civils, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie. Ils avaient été capturés après être entrés dans la bande de leur propre gré, en 2014 et en 2015 respectivement.
En ce qui concerne les capacités du groupe terroriste, l’accord proposé par l’Égypte stipule que le Hamas doit s’abstenir de reconstruire des infrastructures ou des installations de guerre à l’avenir, et qu’aucun des équipements ou des matières premières importés pour la réhabilitation de Gaza ne peut être utilisé à des fins armées.
Le texte ne précise toutefois pas les modalités d’application de cette disposition.
La réhabilitation de la bande de Gaza commencerait au cours de la première phase de l’accord, en commençant par la remise en état des routes, de l’électricité, de l’eau, de l’assainissement et des infrastructures de communication de la bande de Gaza.
Les préparatifs d’un plan quinquennal de reconstruction des habitations et des infrastructures civiles de Gaza seraient achevés au cours de la deuxième phase de l’accord, et la construction commencerait au cours de la troisième phase.
L’article d’al-Akhbar concorde largement avec les informations précédentes sur les détails du possible accord, notamment la structure par étapes de l’accord et l’exigence de pourparlers visant à mettre fin à la guerre et à permettre aux civils de Gaza de retourner dans le nord du pays, deux demandes sine qua non du groupe terroriste palestinien.
S’adressant au Times of Israel mardi, un fonctionnaire israélien a déclaré que l’un des délais en cours de discussion était une pause de 10 semaines dans les combats en échange de 33 otages vivants.
Israël serait également en train d’examiner la possibilité que l’Égypte, et non Israël, soit chargée d’effectuer les contrôles de sécurité pour les habitants de Gaza qui retournent dans le nord de la bande de Gaza.
Un fonctionnaire israélien a déclaré mardi au Times of Israel qu’Israël attendait une réponse du Hamas à son offre d’ici mercredi soir.