Emilie Gomis bientôt entendue pour « apologie du terrorisme »
L'ex-basketteuse et ambassadrice des JO-2024 de Paris est visée par une enquête pour apologie du terrorisme après une publication polémique sur Israël sur Instagram
L’ex-basketteuse et ambassadrice des JO-2024 de Paris Emilie Gomis est visée par une enquête pour apologie du terrorisme après une publication Instagram à propos d’Israël et devrait être entendue la semaine prochaine, a appris l’AFP vendredi auprès du parquet de Paris et de ses avocats.
Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a indiqué « qu’une plainte a été déposée le 8 décembre 2023 par le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme » (BNVCA) à la suite du post litigieux sur Instagram.
« Une enquête du chef d’apologie du terrorisme en ligne a été confiée à la direction de la police judiciaire de Paris, par le pôle national de lutte contre la haine en ligne du parquet de paris, le 14 décembre 2023 », a ajouté le ministère public.
D’après une source proche du dossier, Gomis sera entendue la semaine prochaine par les enquêteurs, en audition libre.
« Cette convocation est proprement ahurissante et totalement fantaisiste. Mme Gomis s’est longuement, et plusieurs fois, expliquée sur une maladresse, sans le début du commencement d’une infraction pénale » ont dénoncé ses avocats, Me Vincent Brengarth et William Bourdon.
« Que faut-il de plus ? Elle fait face à un véritablement acharnement qui non seulement ne s’explique pas mais qui nuit plus généralement à la cause de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », ont ajouté les deux avocats.
« On peut également s’étonner des moyens subitement trouvés pour entendre inutilement Mme Gomis quand la justice en manque cruellement », critiquent-ils encore.
Deux jours après les attaques perpétrées par le groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël le 7 octobre dernier, Gomis avait publié brièvement un message dans lequel on voyait des cartes de France de 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles le drapeau tricolore recouvrant le territoire français était progressivement remplacé par le drapeau israélien, avec cette question : « Que feriez-vous dans cette situation ? »
Gomis avait quitté le 10 janvier son poste d’ambassadrice des JO-2024 de Paris après les critiques liées à cette publication.
« Les membres du conseil d’administration (COJO) et de l’assemblée générale », qui avaient entendu Gomis et ses avocats le 10 janvier, avaient « constaté qu’Emilie Gomis condamnait les attentats du 7 octobre en Israël, toute forme d’antisémitisme ou de discrimination, contraires à ses valeurs. »
Gomis avait « également partagé ses regrets concernant sa publication et présenté ses excuses », avait indiqué le COJO.