Israël en guerre - Jour 572

Rechercher

En Tunisie, des « jardins suspendus » résistent à la sécheresse

Ces "jardins suspendus" qui bénéficient aussi d'un système d'irrigation efficace satisfont aux besoins alimentaires des communautés locales tout au long de l'année mais le manque d'eau les menace

Un étudiant tunisien participe à la cueillette de figues dans la ville tunisienne de Djebba, au sud-ouest de la capitale Tunis, le 19 août 2022. (Crédit : FETHI BELAID / AFP)
Un étudiant tunisien participe à la cueillette de figues dans la ville tunisienne de Djebba, au sud-ouest de la capitale Tunis, le 19 août 2022. (Crédit : FETHI BELAID / AFP)

Au moment où la sécheresse met en péril les récoltes en Tunisie, des « jardins suspendus » dans un village à 700 mètres d’altitude dans le nord-est du pays résistent grâce à un système unique inscrit au patrimoine agricole mondial.

Connu surtout pour ses figuiers, Djebba fait partie depuis 2020 des « Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) », une appellation gérée par l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui l’a décernée à quelque 70 sites dans 22 pays différents depuis 2005.

A Djebba, les agriculteurs ont réussi à façonner le paysage montagneux à leur avantage en intégrant l’agriculture sur les terrasses naturelles ou construites en pierres sèches. Ces « jardins suspendus » qui bénéficient aussi d’un système d’irrigation efficace satisfont aux besoins alimentaires des communautés locales tout au long de l’année.

Si les jardins de Djebba produisent de nombreux autres fruits et légumes, la figue reste le fruit fétiche du village qui organise depuis 2017 son festival annuel de « Karmous » (figue en dialecte tunisien) pour promouvoir ce produit phare et principale source de revenus pour la majorité des habitants de cette région.

Djebba produit plus de 13 variétés de figues dont celle de « Bouhouli » qui ne pousse que dans cette région et qui est protégée par une Appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis 2012.

Un ouvrier trie des figues destinées à l’exportation dans la ville tunisienne de Djebba, au sud-ouest de la capitale Tunis, le 19 août 2022. (Crédit : FETHI BELAID / AFP)

« Richesses naturelles »

Les jardins suspendus dans la partie haute de Djebba, sont irrigués par l’eau de cinq sources au sommet de la montagne qui s’écoulent jusqu’aux canaux traditionnels qui traversent les fermes.

Les agriculteurs se répartissent l’eau en ouvrant et en fermant des canaux pendant des heures précises selon un système de partage basé sur la taille de chaque jardin et le nombre de ses arbres.

Pour tirer profit des « richesses naturelles » de sa région, Farida Djebbi, 65 ans, a fondé en 2016 une coopérative regroupant une dizaine de femmes pour valoriser et encourager le retour aux méthodes traditionnelles dans la production de la confiture, des figues séchées et de l’eau distillée de plusieurs plantes et fleurs sauvages.

Mais la région n’est pas totalement à l’abri des aléas climatiques, met en garde le militant local Taoufik Rajhi, 60 ans, qui alerte sur une baisse du niveau d’eau dans les sources ces dernières années, ce qui fait peser « une menace sur le système agricole ».

Un étudiant tunisien participe à la cueillette de figues dans la ville tunisienne de Djebba, au sud-ouest de la capitale Tunis, le 19 août 2022. (Crédit : FETHI BELAID / AFP)

Si « la zone supérieure proche des sources d’eau » reste à l’abri, les jardins situés en contrebas, où les feuilles de certains arbres sont jaunissantes, risquent de pâtir de la rareté de l’eau, ajoute-t-il.

M. Rajhi estime que la baisse du niveau des sources est principalement dû au « changement climatique et à la mauvaise pluviométrie ».

« Maintenir l’équilibre »

Mais il pointe aussi une tendance à privilégier l’agriculture commerciale avec une plantation intensive de figuiers, plus rentables, au détriment d’autres variétés moins consommatrices d’eau.

D’où, selon lui, la nécessité de « maintenir l’équilibre et la diversité » des jardins de Djebba. Selon le FAO, une telle diversité permet en effet une utilisation efficace de l’eau, maintient la richesse du sol et rend le modèle « résilient ».

Malgré la baisse du niveau de l’eau et son potentiel impact sur leurs cultures, les agriculteurs de Djebba se vantent de la spécificité de leur territoire, qui compte selon la presse pas moins de 25 000 figuiers.

En pleine saison de récolte dans sa ferme, Lotfi Al-Zermani, 52 ans, se félicite que les figues de Djebba soient « très demandées » en Tunisie mais aussi à l’export, grâce au label AOC.

« L’exportation est devenue plus facile et se fait en plus grande quantité, et le prix des figues a augmenté », se réjouit-il.

« La figue n’est pas un simple fruit à Djebba. Nous sommes nés et nous grandissons parmi les figuiers. Nous apprenons à prendre soin d’eux depuis l’enfance », dit Shaïma Rajhi, étudiante de 20 ans, en récoltant le fruit emblématique dans la ferme familiale.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.