Première rencontre publique entre Isaac Herzog et l’émir du Qatar
La rencontre a lieu alors que le cessez-le-feu conclu avec le Hamas est rompu ; le président rencontre le roi Charles et d'autres dirigeants en marge de la COP28 à Dubai
Le président Isaac Herzog a rencontré vendredi l’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani à la COP28, le sommet des Nations unies sur le climat, qui se tient aux Émirats arabes unis, alors même que le cessez-le-feu négocié par Doha qui a tenu 7 jours est rompu et que les combats entre Israël et le Hamas ont repris dans la bande de Gaza.
Une photo, la première sur laquelle figurent l’émir du Qatar et un responsable israélien, montre les deux dirigeants se serrant la main et s’entretenant longuement. Aucun détail sur les échanges n’a été fourni par le bureau du président.
Israël et le Qatar n’ont pas de relations diplomatiques, mais des canaux de communication non officiels ont été établis avec le pays du Golfe, principal médiateur entre Israël et le groupe terroriste du Hamas. Ils ont été particulièrement efficaces dans les négociations qui ont mené à la trêve d’une semaine qui a abouti à la libération par le Hamas de 105 otages civils, dont 81 Israéliens, 23 ressortissants thaïlandais et un Philippin. Il resterait toutefois encore 137 otages dans la bande de Gaza.
En contrepartie, Israël a libéré 210 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité de l’État, tous des femmes et des mineurs.
Le Qatar est un canal de communication crucial pour le Hamas, car il héberge le bureau politique du groupe terroriste et c’est le lieu de résidence principal de son chef en exil, Ismail Haniyeh, ainsi que de son ancien chef, Khaled Mashaal. Le pays est l’un des principaux bailleurs de fonds du Hamas et transfère chaque année des centaines de millions de dollars au groupe terroriste.
Le chef du Mossad, David Barnea, s’est rendu à Doha en début de semaine, à la suite d’une visite de responsables qataris en Israël.
De nombreux médias ont indiqué vendredi que, malgré la reprise des hostilités, des pourparlers étaient en cours pour rétablir la trêve et libérer d’autres otages. Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré qu’il « exprimait son profond regret face à la reprise de l’agression israélienne contre Gaza », ajoutant que la nouvelle offensive « compliquait » les efforts diplomatiques.
Israël a déclaré avoir repris les opérations de combat après la rupture des termes de la trêve par le Hamas, qui a tiré des roquettes sur Israël et la non-communication d’une liste d’otages qu’il était prêt à libérer.
Herzog a également rencontré d’autres dirigeants mondiaux, dont le roi Charles III de Grande-Bretagne, en marge de la conférence de Dubaï, pour leur demander d’intensifier leurs efforts en vue d’obtenir la libération des otages.
Le bureau de Herzog a déclaré que le président avait « insisté sur le devoir humanitaire de libérer les otages détenus par le groupe terroriste du Hamas », ajoutant qu’il avait exhorté le monarque à profiter de sa position internationale pour œuvrer en faveur de leur libération.
Le président a ensuite rencontré le Premier ministre indien Narendra Modi, qui a « condamné fermement les activités terroristes du Hamas », selon un communiqué du bureau d’Isaac Herzog.
Herzog a également insisté auprès de Modi sur l’importance de restituer les otages détenus à Gaza.
Herzog est présent à la COP28 pour des entretiens en marge du sommet avec des responsables sur les efforts visant à libérer les otages israéliens à Gaza.
Jeudi, il a rencontré son homologue émirati, le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, dans le cadre de cette initiative diplomatique.
Herzog a souligné « la nécessité d’agir par tous les moyens possibles pour libérer les otages israéliens retenus en captivité par l’organisation terroriste meurtrière du Hamas », selon un communiqué de presse de son bureau.
Il a « demandé » à son homologue émirati « d’user de tout son poids politique pour encourager et accélérer le retour des otages chez eux », ajoute le communiqué.
Plus de 140 chefs d’État et de gouvernement, dont Herzog, doivent s’adresser à la COP28 vendredi et samedi.
Le dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, devait également s’exprimer lors de la COP28, mais son bureau a indiqué qu’il ne s’y rendrait finalement pas et que son ministre des Affaires étrangères le remplacerait.
La guerre a repris après une pause de sept jours vendredi, suite à la non-présentation par le Hamas d’une liste d’otages qu’il était prêt à libérer avant 7 heures du matin, et aux roquettes qu’il a tirées sur Israël, violant ainsi le cessez-le-feu temporaire qui a permis la libération de 105 civils en échange de 210 prisonniers palestiniens.
Israël a lancé son offensive pour éliminer le Hamas après l’assaut meurtrier lancé par le groupe terroriste le 7 octobre, au cours duquel 3 000 terroristes ont infiltré des communautés du sud d’Israël, massacrant 1 200 personnes – pour la plupart des civils assassinés dans leurs maisons et lors d’un festival de musique – et au cours duquel ils ont pris en otage près de 240 personnes.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a indiqué que plus de 15 000 personnes avaient été tuées depuis le 7 octobre, la plupart d’entre elles étant des civils. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés et incluraient des terroristes du Hamas ainsi que des civils tués par des roquettes palestiniennes mal tirées.
La guerre a jeté une ombre sur les négociations des Nations unies sur le climat à Dubaï, les militants exigeant un cessez-le-feu permanent et la fin du blocus de la bande de Gaza imposé par Israël et l’Égypte.
Les Émirats arabes unis sont l’un des rares États arabes à reconnaître Israël. Ils ont établi des liens avec ce pays en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis. Bien qu’ils se soient efforcés de montrer leur solidarité avec les Palestiniens, ils n’ont pas rappelé leur ambassadeur d’Israël comme l’ont fait d’autres pays arabes et musulmans.
Le pays a envoyé un hôpital de campagne de 150 lits à Gaza et s’est engagé à accueillir 2 000 Palestiniens, dont 1 000 enfants et autant de malades du cancer, pour qu’ils y soient soignés.