France : Une victoire du RN aux législatives « débriderait les haines », selon Attal
"La liste est longue" de candidats RN "dont le vernis craque vite derrière les discours policés", a jugé le chef du gouvernement, en citant nommément plusieurs candidats controversés
Gabriel Attal a jugé jeudi qu’une « victoire de l’extrême droite » aux élections législatives « débriderait les haines », énumérant une liste « longue » de candidats du Rassemblement national controversés « dont le vernis craque vite derrière les discours policés ».
« Le jour d’après, ce seraient les violences qu’ils attisent qui s’exprimeraient à visage découvert. Ce seraient les haines qu’ils défendent qui se débrideraient », a déclaré le Premier ministre lors d’une conférence de presse.
M. Attal a fait référence au cas de quatre militants d’ultradroite récemment condamnés pour leur participation à une agression homophobe à Paris après la victoire du RN aux élections européennes. Pendant leur garde à vue, l’un d’eux a déclaré aux enquêteurs, selon Libération : « Vivement dans trois semaines, on pourra casser du pédé autant qu’on veut. »
« Combien sont-ils dans le pays à attendre une victoire de l’extrême droite pour pouvoir libérer cette haine contre une partie de nos concitoyens ? », s’est demandé M. Attal.
« La liste est longue » de candidats RN « dont le vernis craque vite derrière les discours policés », a jugé le chef du gouvernement, en citant nommément plusieurs candidats controversés.
Il a énuméré les cas de Virginie Joron (Bas-Rhin), « antivax complotiste partie en déplacement en Syrie pour soutenir Assad », Gilles Bourdouleix (Maine-et-Loire) pour des propos sur les gens du voyage, Frédéric Boccaletti (Var) « condamné pour violences en réunion et ancien propriétaire d’une librairie négationniste », mais aussi « des anciens du GUD » (Groupe union défense), un syndicat étudiant d’ultradroite que l’exécutif veut dissoudre ou encore « un ancien porte-parole de la campagne de Donald Trump en France » (Nicolas Conquer dans la Manche).
M. Attal a également fait référence à Louis-Joseph Pecher (Meurthe-et-Moselle) pour des propos antisémites sur les réseaux sociaux. Le RN et Eric Ciotti lui ont retiré leur soutien mais c’est bien « sous cette étiquette qu’il se présentera et que ses bulletins de vote ont été imprimés », a fait remarquer le Premier ministre.