Frappes israéliennes à Gaza après un tir de roquette du Hamas
L'armée a annoncé que les avions ont bombardé deux sites souterrains après qu'un missile tiré depuis l'enclave côtière est tombé dans un champ israélien
Les militaires israéliens ont frappé des cibles dans le nord de Gaza samedi en réponse au tir d’une roquette lancée vers le territoire israélien, mettant un terme à un week-end marqué par des violences meurtrières le long de la frontière.
« Les avions de l’armée israélienne ont touché deux structures souterraines dans la bande de Gaza », a fait savoir l’armée dans un communiqué.
« Nous continuerons nos opérations de défense des civils israéliens », ont-ils ajouté.
Deux cibles, à Gaza City, ont été détruites par les frappes israéliennes et il n’y a pas eu de blessés, ont déclaré des sources proches des services de sécurité à Gaza.
Le Hamas disposerait d’un vaste réseau de tunnels traversant la bande et proches de la frontière avec l’Etat juif, ou passant en-dessous.
Cette attaque a menée en représailles à un tir de roquette survenu préalablement dans la nuit, a noté l’armée.
Les militaires tiennent le Hamas, gouvernant de facto de Gaza, pour responsable de toutes les activités dans la bande.
La roquette s’est abattue dans une zone non-peuplée d’Israël, déclenchant les sirènes dans les communautés du sud de Sdot Negev et de Shaar Hanegev. L’armée n’a pas évoqué d’éventuels dégâts ou d’éventuels blessés.
Tamir Idan, chef du conseil régional de Sdot Negev, a appelé le gouvernement à répondre de manière plus dure aux lancements de roquettes depuis le territoire gouverné par le Hamas.
Ce tir est venu conclure un autre week-end de violences le long de la frontière avec Gaza où environ 13 000 Palestiniens ont participé, vendredi, aux émeutes, jetant des pierres, des bombes artisanales ou des grenades sur les soldats israéliens, tentant également d’ouvrir des brèches dans la frontière et faisant brûler des pneus. Les militaires ont répondu à l’aide de gaz lacrymogènes et, dans certains cas, par des tirs à balles réelles, a indiqué l’armée.
Une Palestinienne a été tuée pendant ces émeutes massives, a fait savoir le ministère de la Santé dirigé par le Hamas dans la bande, alors que le groupe terroriste brandit la menace d’une recrudescence des violences en raison de nouveaux conflits l’opposant à Israël et à l’Autorité palestinienne.
Le ministère a identifié la défunte comme étant une femme de 43 ans, Amal Tramsi, qui serait la troisième à avoir perdu la vie en plusieurs mois d’affrontements.
Les forces aériennes ont attaqué deux postes du Hamas dans le nord de Gaza en réponse aux violences, a noté l’armée vendredi.
Au moins 15 autres Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens pendant ces échauffourées, a dit le ministère. Un journaliste aurait notamment été blessé, touché lorsqu’une ambulance a été frappée.
Du côté israélien, un soldat a été légèrement blessé par une pierre, a fait savoir l’armée.
L’armée israélienne s’était préparée à des éclats de violences le long de la frontière alors que les tensions entre Jérusalem, l’Autorité palestinienne et le groupe terroriste du Hamas qui gouverne la bande ne cessent d’augmenter.
L’armée égyptienne a envoyé une délégation au sein de l’enclave palestinienne jeudi, avec à sa tête le vice-directeur des services des renseignements généraux Ayman Badia, avec pour objectif de négocier des accords sur certaines questions et d’empêcher une escalade.
La délégation a quitté Gaza vendredi après-midi et elle est partie pour Ramallah, en Cisjordanie, pour s’entretenir avec l’AP.
Pendant toute la matinée, les Palestiniens, le long de la frontière, ont lancé des ballons transportant des dispositifs incendiaires vers le territoire israélien. Aucun dégât significatif n’était à signaler vendredi après-midi.
Toutefois, des affrontements plus grave avec les militaires israéliens ont commencé dans l’après-midi, après la prière – comme cela a été le cas le cas depuis le mois de mars 2018 avec le début de la « marche du retour », un mouvement de protestation qui avait été à l’origine organisé par des civils mais qui a été rapidement détourné par le Hamas. Groupe terroriste islamiste ayant pris le contrôle de Gaza en 2007, le Hamas cherche à détruire Israël.
Comme elles le font chaque semaine, les troupes israéliennes se sont déployées le long de la frontière avant les émeutes du vendredi. Aucune instruction de sécurité particulière n’a été transmise aux communautés israéliennes vivant dans la zone.
Ces derniers jours, le Hamas a renforcé ses menaces de reprise de violences le long de la frontière israélienne après que l’Etat juif a mis un terme au transfert de 15 millions de dollars de fonds qataris au groupe terroriste, après un échange de tirs survenu au début de la semaine.
Ces fonds entrent dans le cadre d’une série de six versements autorisés par l’Etat juif au sein de l’enclave côtière suite à un accord de cessez-le-feu très controversé passé entre les deux parties. L’argent doit servir a rémunérer les fonctionnaires du groupe terroriste, même si certains responsables israéliens – et parmi eux l’ex-ministre de la Défense Avigdor Liberman — affirment qu’il ne servira qu’aux activités terroristes du Hamas.
Des sources palestiniennes à Gaza ont fait savoir, cette semaine, que le groupe terroriste prévoit de reprendre ses attaques aux ballons incendiaires, ainsi que les tactiques offensives mises en place dans les semaines qui avaient précédé l’entrée de ces liquidités qataries.
Il y a une semaine, des responsables du Hamas ont rencontré les chefs de « l’unité des cerfs-volants », ceux de « l’unité des pneus » et les dirigeants d’une unité à la tête d’une grande variété d’opérations le long de la frontière menées sous couvert de l’obscurité – notamment des manifestations et des tentatives de destruction de la barrière de sécurité.
Lors de cette rencontre, les responsables des différentes unités auraient reçu un nouveau budget pour se préparer pour la prochaine série de violences.
En plus des tensions à Gaza, la lutte pour le pouvoir entre le Hamas et l’Autorité palestinienne s’est renforcée. Cette semaine, l’AP a pris la décision spectaculaire de retirer ses hommes du point de passage frontalier de Rafah avec l’Egypte, le fermant dans les faits, affirmant que le Hamas intimidait et harcelait ses représentants.
Le Hamas a rapidement envoyé ses hommes pour rouvrir le poste. Le Caire a néanmoins refusé d’autoriser les Palestiniens à entrer par le point de passage frontalier. Le ministère de l’Intérieur dirigé par le Hamas, à Gaza, a noté dans un communiqué émis lundi soir que les autorités l’avaient informé que la circulation sur le poste « se limitera à l’arrivée des individus et à l’entrée des produits » dans la bande.
La délégation de Badia à Gaza a œuvré, jeudi et vendredi, à résoudre la question entre le Hamas et l’AP.
Khalil al-Hayya, vice-président du Hamas, a dit jeudi aux journalistes que les Egyptiens « nous ont assuré qu’il n’y aura pas de changement au poste-frontière de Rafah et qu’il restera ouvert » malgré les changements de personnel.
Il n’y a eu aucune confirmation officielle de l’Egypte qui a accueilli jeudi le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo.
La date de la reprise de toutes les activités au point de passage frontalier reste indéterminée.
L’AP avait repris le contrôle du poste de Rafah – entièrement fermé depuis le mois d’août 2017 après qu’il l’a également largement été pendant des années – au mois de novembre de la même année, dans le cadre d’un accord de réouverture de la frontière conclu avec l’Egypte.
Les responsables israéliens auraient exercé des pressions sur le Caire en faveur de la reprise des activités au point de passage frontalier, craignant que sa fermeture ne puisse entraîner un trop-plein de coercition sur Gaza susceptible de se retourner contre l’Etat juif.
De hauts-responsables égyptiens auraient dit jeudi que l’establishment israélien de la Défense « s’inquiète de ce que les pressions dans la bande de Gaza ne détournent l’attention des factions palestiniennes vers » Israël, des propos cités dans le quotidien qatari al-Araby al-Jadid.
Hayya a expliqué qu’il s’attendait à ce que toutes les parties s’en tiennent à un accord de trêve informel passé avec Israël.
Avi Issacharoff et l’AFP ont contribué à cet article.
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