Halevi : Le Hamas « tente de dissimuler » le résultat de la frappe sur Mohammed Deif
Le chef de d'état-major a assuré que Tsahal saura "revenir et combattre" le Hamas, même après un cessez-le-feu qui pourrait être décrété dans le cadre des pourparlers
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a déclaré ce dimanche qu’il était encore trop tôt pour déterminer si Mohammed Deif, le chef de l’aile armée du Hamas, avait été tué lors de la frappe aérienne effectuée la veille dans le sud de la bande de Gaza, mais que le groupe terroriste palestinien tentait de dissimuler le bilan de l’attaque.
« Nous ne nous arrêtons pas, nous ne cessons pas de nous battre. Nous opérons dans toute la bande de Gaza avec différentes méthodes de combat », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à la base aérienne de Palmachim.
« Hier [samedi], lors d’une opération conjointe de Tsahal et [de l’agence de sécurité intérieure] du Shin Bet, nous avons attaqué un complexe à Khan Younès où se cachait Mohammed Deif, le commandant de l’aile armée du Hamas. C’est lui qui a planifié et donné l’ordre de commettre le pogrom du 7 octobre. À ses côtés, Rafaa Salameh, le commandant de la brigade de Khan Younès, et d’autres terroristes », a déclaré Halevi.
« Il est encore trop tôt pour dresser le bilan de cette attaque, que le Hamas tente de dissimuler », a-t-il ajouté. « Nous sommes déterminés à poursuivre les hauts responsables du Hamas, ceux qui ont planifié et exécuté les massacres du 7 octobre et qui ont consacré leur vie à l’assassinat d’innocents. »
« Mohammed avait peur de mourir, il s’est donc caché d’une manière qui a nui à sa capacité de commander. Il s’est caché et a sacrifié avec lui ses hommes et les civils qui se trouvaient à proximité […] quelques-uns ont été blessés, a déclaré Halevi. « Nous l’avons localisé, nous trouverons aussi les prochains. »
« Ces assassinats [ciblés] font partie de la pression militaire continue et évolutive que Tsahal exerce dans toutes les parties de la bande de Gaza. Chaque jour, il y a de nombreux morts du Hamas […] C’est important pour le démantèlement systématique du groupe terroriste du Hamas. C’est également très important pour créer les conditions d’un accord pour le retour des otages », a ajouté Halevi.
Halevi a par ailleurs affirmé que l’armée serait en mesure de reprendre les combats dans la bande de Gaza après une trêve avec le Hamas, quels que soient les termes d’un tel accord.
« Un accord pour le retour des otages est un impératif moral urgent pour sauver des vies. Tsahal exerce toute la pression nécessaire pour créer les meilleures conditions pour un tel accord, et c’est ainsi que nous avons agi depuis la fin du précédent accord [de trêve conclu fin novembre]. Tsahal saura respecter tout accord approuvé par l’échelon politique et, même après un cessez-le-feu, revenir se battre avec une grande intensité », a souligné Halevi lors de sa conférence de presse.
« L’armée ne cessera pas de travailler à la libération des otages, ceux pour qui le temps passe avec beaucoup de difficulté, et nous ne renoncerons pas à continuer d’attaquer le Hamas jusqu’à ce que cet objectif soit atteint, et bien sûr nous ne renoncerons pas à assurer la sécurité des citoyens de l’État d’Israël », a-t-il ajouté.
Lors d’une conférence de presse tenue samedi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que « des mois durant, il n’y a pas eu de progrès [en vue de la conclusion d’un accord sur la libération des otages] parce que la pression militaire n’était pas assez forte » et que cela n’a changé que lorsqu’il a insisté pour que les troupes de Tsahal entrent dans Rafah.
Interrogé sur son intention de démissionner à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, le chef d’état-major de Tsahal a répondu qu’il prendrait une décision une fois que « les tâches seraient achevées ».
« Je sers dans les forces de défense israéliennes depuis près de 40 ans. À aucun moment de mon service, je ne me suis accroché à une chaise. Je suis actuellement occupé par les tâches à accomplir : démanteler le Hamas, ramener les otages, assurer la sécurité des résidents aux frontières. »
« J’ai exprimé ma responsabilité à maintes reprises, et ces mots ont également une signification pratique, c’est très clair pour moi », a déclaré Halevi.
« Nous ne laissons pas les tâches en suspens ; lorsque nous les aurons achevées, je prendrai mes décisions. »
Abordant les enquêtes en cours sur les échecs avant, pendant et après le 7 octobre, Halevi a déclaré qu’il n’y a aucun aspect de l’activité de Tsahal qui ne fera pas l’objet d’une enquête approfondie, y compris celle « des hauts responsables de Tsahal et de mon propre comportement ».
Le chef militaire a déclaré que les enquêtes menées jusqu’à présent ont révélé un certain nombre d’échecs ainsi que la grande bravoure des soldats de Tsahal : « Chaque acte d’héroïsme qu’ils ont accompli est le leur, et dans chacune de leurs erreurs, j’ai un rôle à jouer. »