Helen Mirren défend le faux-nez de Bradley Cooper dans le biopic « Maestro »
L'actrice britannique de "Golda" déclare qu'il existe un équilibre "délicat" entre l'offense raciale et la représentation fidèle d'un personnage historique
L’actrice britannique Dame Helen Mirren a défendu la prothèse de nez allongé de Bradley Cooper dans le biopic « Maestro » contre les accusations d’antisémitisme, affirmant que des accessoires sont parfois nécessaires pour obtenir l’exactitude de l’apparence réelle d’un personnage.
Cooper, qui n’est pas juif, a été accusé sur les réseaux sociaux d’alimenter les stéréotypes antisémites en portant un nez aux proportions excessives, qui semble plus grand que celui du vrai Leonard Bernstein
Mirren, 78 ans, a déclaré à l’émission « Sunday With Laura Kuenssberg » de la BBC qu’il existe un « équilibre très délicat » dans la représentation de personnes d’origine différente et que l’utilisation de prothèses pouvait être une « bonne idée ».
« Je pense que toute la question de l’adoption d’une certaine physionomie parce que vous jouez une race particulière est offensante. Il y a là quelque chose d’offensant », a-t-elle déclaré. « D’un autre côté, si vous jouez Leonard Bernstein et que c’est vraiment à cela que Leonard Bernstein ressemblait, vous savez, c’est peut-être une bonne idée. Comme je l’ai dit, il s’agit d’un équilibre très délicat. »
Selon Mirren, le sujet se doit d’être débattu. « C’est tout à fait légitime. » « Mais si quelqu’un qui n’est pas juif ne peut pas jouer un Juif, quelqu’un qui est juif peut-il jouer quelqu’un qui n’est pas juif ? », a-t-elle ajouté.
L’Anti-Defamation League (ADL) a convenu avec la famille de Bernstein que le faux-nez de Cooper n’était pas une représentation antisémite du célèbre chef d’orchestre juif.
Mirren a également été interrogée sur son rôle principal dans « Golda », qui met en scène la première et unique femme Première ministre d’Israël, Golda Meïr, pendant la période fatidique de la Guerre de Kippour de 1973.
L’actrice de renom a également eu besoin de prothèses pour tenir son rôle, et le Daily Mail avait rapporté qu’il lui fallait deux à trois heures par jour pour se préparer au tournage.
Elle a déclaré avoir été confrontée à des critiques « tout à fait légitimes » de la part de ceux qui pensent que le rôle de Meïr aurait dû être interprété par une actrice juive plutôt que par Mirren, qui ne l’est pas.
« C’est une question que je me suis évidemment posée avant d’accepter le rôle », a-t-elle déclaré, précisant qu’elle en avait parlé avec le réalisateur Guy Nattiv. « Ecoutez Guy, je ne suis pas juive, et si vous voulez y réfléchir et décider d’aller dans une autre direction, ce sera sans rancune. Je comprendrai tout à fait. »
Kuenssberg a demandé à Mirren si elle trouvait « inacceptables » certaines des remarques faites par Meïr, comme lorsque l’ex-Première ministre avait déclaré qu’il n’y avait pas de « Palestiniens ».
« Je pense clairement que c’est vrai dans le contexte du monde d’aujourd’hui », a répondu Mirren. Mais, « je n’ai pas besoin de me réconcilier avec cela », a-t-elle précisé.
« Nous sommes tous le produit de la société dans laquelle nous avons grandi, du monde qui nous entoure, de notre éducation et de tout le reste », a-t-elle souligné. « Tout ce que je fais, c’est jouer Golda pendant la période de la Guerre de Kippour. C’est tout. Je ne l’explique pas, je ne la rationalise pas, je ne la réévalue pas. Je joue simplement le rôle d’une femme de cet âge, confrontée à cette situation. »
Mirren a assisté à la première de « Golda » au Picturehouse Central à Londres jeudi soir.