Herzog présente sa vision de la coopération régionale pour le climat
Lors de la conférence organisée par Haaretz et l'Université hébraïque, le président s'est engagé à travailler avec les pays voisins autour de l'eau et de l'énergie solaire
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le président Isaac Herzog a exposé mercredi matin une vision audacieuse d’un partenariat régional visant à créer un « Moyen-Orient renouvelable. »
« Je parle de coopération régionale dans la lutte contre le changement climatique », a-t-il déclaré à Jérusalem lors de l’ouverture de la conférence sur le changement climatique organisée par Haaretz et l’Université hébraïque. « Pour reprendre une expression familière, je crois qu’il est temps de créer un « Moyen-Orient renouvelable ».
Herzog a parlé des menaces environnementales communes à tous, notamment en ce qui concerne les ressources en eau, qui ne peuvent être résolues que par la coopération.
« Imaginez une collaboration avec nos voisins du Moyen-Orient, avec les deux prochains hôtes des sommets mondiaux sur le climat », a déclaré le président, faisant référence à l’Égypte et aux Émirats arabes unis.
« Imaginez une collaboration avec eux, mais aussi avec la Jordanie, le Bahreïn, le Maroc, l’Arabie saoudite et bien d’autres encore, et bien évidemment aussi avec nos voisins palestiniens », a-t-il poursuivi.
Herzog s’est également exprimé publiquement pour la première fois sur sa visite très attendue en Turquie, considérée comme un premier pas prudent vers le rétablissement de liens diplomatiques complets entre les anciens partenaires.
« Le mois prochain, je vais visiter nos voisins du littoral méditerranéen – la Grèce, Chypre et la Turquie – et rencontrer leurs dirigeants », a-t-il déclaré. « En plus d’eux, je suis en contact étroit et chaleureux avec les dirigeants de l’Égypte, de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Autorité palestinienne. J’ai l’intention de les rallier tous à un partenariat régional pour faire face à la crise climatique. »
M. Herzog doit partir jeudi pour un voyage d’une journée en Grèce et effectuera une visite similaire à Chypre la semaine prochaine.
Bien qu’aucune date n’ait été confirmée pour son voyage en Turquie, des responsables à Ankara ont indiqué la mi-mars comme date probable.
Le président a dressé un tableau alarmant du futur du climat au Moyen-Orient, garantissant que les implications du changement climatique « seront dramatiques ».
Il a prédit « une catastrophe pour tout le monde, pour tous ceux qui vivent près de la mer, pour les habitants des zones qui se transformeront en déserts, pour les victimes d’inondations et de canicules mortelles. »
Le United Nations Intergovernmental Panel on Climate Change utilise un langage plus modéré en ce qui concerne les scénarios futurs probables, notamment sur les tentatives de prédiction du climat futur de certaines régions à court terme. « Il ne s’agit pas d’une catastrophe future, ce ne sont pas des statistiques futures », a prévenu Herzog. « Nous parlons de l’ici et maintenant. Il s’agit d’une menace existentielle à part entière. »
Le discours combine deux domaines dans lesquels le président a cherché à jouer un rôle important au-delà des fonctions essentiellement symboliques de son poste.
En octobre, Herzog a annoncé la création du Forum israélien pour le climat, dirigé par l’ancien député Dov Khenin, qui a siégé à la Knesset sur la Liste arabe unie et dans la faction communiste du parti Hadash.
Le président a également endossé un rôle diplomatique de premier plan, un atout important pour une large coalition gouvernementale dont la tête devrait changer l’année prochaine.
« Les dirigeants étrangers en ont pris note », écrit Tal Schneider du Times of Israël, « parlant avec Herzog de sujets qui seraient normalement réservés au Premier ministre ou au ministre des Affaires étrangères, transformant ainsi la présidence d’une figure de proue peu considérée en une force diplomatique significative. »
Dans son discours, Herzog a également évoqué la possibilité de coopérer un jour avec la Syrie et le Liban – qui considèrent tous deux Israël comme un ennemi redoutable – au sujet des ressources en eau.
M. Herzog a évoqué le potentiel du soleil, qui pourrait « être une source d’énergie, et en fait une source de vie, non seulement pour toute notre région, mais aussi au-delà – pour l’Europe, l’Asie et l’Afrique ».
« Nous sommes tous concernés par le défi régional, et la solution sera profitable à tous », a-t-il déclaré.
Israël est bien placé pour mener les recherches en matière d’innovation environnementale, a déclaré le président.
« Dans un monde d’intérêts et de peurs, dans un monde de paranoïa internationale – les crises mondiales sont le meilleur et le plus important moteur de partenariats », a-t-il déclaré. « Nous devons nous battre pour cela de toutes nos forces et continuer à travailler jusqu’à ce que nous donnions jour à ce Moyen-Orient renouvelable. »