Isaac Herzog revient sur la mort d’Omar Asad
Le président a dit que cette mort devait servir de "feu de détresse" et que "rien ne doit être négligé" dans l'enquête militaire en cours

Le président Isaac Herzog a dénoncé, lundi, la mort récente d’un ressortissant américano-palestinien de 78 ans, mort d’une attaque cardiaque après avoir été menotté et abandonné par les soldats israéliens sur un chantier de construction au beau milieu de l’hiver.
Une enquête menée par Tsahal sur cet incident survenu le 12 janvier a évoqué un « manquement moral » de la part des militaires impliqués dans l’incident. Deux officiers ont été limogés de leur poste et un troisième a écopé d’un blâme officiel.
S’exprimant à la conférence de BSheva, Herzog a estimé que la mort d’Asad devait servir de « feu de détresse pour nous tous ».
« Mes amis, ce dossier va bien au-delà des divisions politiques ; il va bien au-delà des groupes identitaires, il va bien au-delà de la société israélienne dans son ensemble », a-t-il déclaré.
Citant le Deutéronome, « Ton camp devra donc être saint », Herzog a dit que cet incident contrevenait aux valeurs avec lesquelles grandissent les Israéliens.
« Au cas où il y ait un doute, je souhaite le dire clairement : Les soldats de l’armée israélienne sont les meilleurs parmi les meilleurs », a-t-il affirmé.
« Mais c’est précisément pour cette raison, et parce que nos attentes sont élevées s’agissant d’eux, qu’à chaque fois qu’il y a un échec en termes d’éthique – en particulier s’il coûte une vie humaine – qu’il ne faut rien négliger lors de l’enquête, de l’examen des faits, et qu’il faut faire tout ce qui est notre pouvoir pour éviter qu’un tel échec ne se répète ».
Ces propos de Herzog sont survenus alors qu’une enquête de la police militaire sur la mort d’Asad est actuellement en cours. Une fois terminée, les conclusions des investigations seront transmises à l’avocat-général militaire, qui décidera de la suite de la procédure.

La mort d’Asad a entraîné une réponse forte de l’administration Biden. Le département d’État a souligné dans de multiples communiqués émis dans le cadre de ce dossier qu’il prenait très au sérieux la sécurité de ses ressortissants à l’étranger.
Même après l’enquête menée en interne par l’armée, les États-Unis ont continué à réclamer « une enquête criminelle minutieuse » et l’ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a rencontré la semaine dernière le chef d’État-major de l’armée israélienne, Aviv Kohavi, pour s’enquérir de nouvelles informations sur les investigations.
Kohavi avait fait écho à un communiqué antérieur transmis par l’armée, disant à Nides qu’il s’agissait « d’un manquement moral grave qui est contraire aux valeurs de l’armée israélienne ».
Un groupe de démocrates s’est également insurgé suite à la mort d’Asad, réclamant une enquête et faisant part de ses inquiétudes sur les pratiques militaires des soldats israéliens en Cisjordanie plus largement.