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Israël nie toute négociation avec le Hamas

Il n'y a eu "aucune réunion avec le Hamas, que ce soit directement ou par l'intermédiaire d'autres pays", a assuré le bureau du Premier ministre

Ismael Haniyeh. (Crédit : Abd Rahim Khatib/Flash90)
Ismael Haniyeh. (Crédit : Abd Rahim Khatib/Flash90)

Israël a nié lundi toute négociation avec le Hamas, après une avalanche d’informations sur des pourparlers engagés entre les deux parties en vue d’une levée du blocus israélien sur la bande de Gaza en échange d’une trêve à long terme.

« Israël clarifie officiellement qu’il ne tient aucune réunion avec le Hamas, que ce soit directement ou par l’intermédiaire d’autres pays », a annoncé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Ce communiqué officiel pour nier les négociations avec le Hamas a été publié peu de temps après qu’un responsable de Jérusalem a lui aussi nié l’existence de toute négociation dans un communiqué rédigé des termes similaires.

« Il n’y a pas de négociation sur un cessez-le-feu à long terme avec le Hamas, pas par le biais de la Turquie, non pas par le Qatar, et non plus par le biais de [l’ancien émissaire de paix du Quartette] Tony Blair ou de toute autre manière », a affirmé le fonctionnaire anonyme cité par le site web d’informations Walla.

S’il y a eu des personnes privées en contact avec le Hamas, a ajouté le responsable, ils n’ont pas agi à la demande du Premier ministre.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a affirmé lundi que des pourparlers directs entre les représentants israéliens et ceux du Hamas avaient eu lieu récemment dans un pays africain, selon le site Walla. Abbas n’a pas donné davantage de précisions.

Certaines factions palestiniennes envisagent la possibilité d’un tel accord comme une menace pour l’unité politique de la bande de Gaza et de la Cisjordanie comme le stipule les accords d’Oslo.

« Cet accord n’est plus que des [simples] rumeurs ou du blabla mais sera signé d’une minute [à l’autre] », a déclaré Walid Awadh, un membre du bureau politique du Parti du peuple palestinien (PPP), anciennement le parti communiste à Gaza.

Les fonctionnaires des factions de l’OLP, tout comme le PPP, ont reçu des informations du Hamas sur les avancées des négociations avec Blair au cours du mois passé, a déclaré Awadh au Times of Israel.

Il a indiqué que son parti, comme toutes les autres factions de l’OLP, est sur le principe opposé à l’accord conclu entre le Hamas et Israël.

L’accord, mis en place unilatéralement par le Hamas, sans consultation de l’Autorité palestinienne, renforce la fracture politique avec le Fatah et finira par détacher complètement Gaza de la Cisjordanie et de Jérusalem, a-t-il soutenu.

« Gaza fait face à un avenir inconnu », a-t-il dit. « Cet accord nous conduit à une fracture politique à la sécession [de Gaza], ce qui rend impossible pour Gaza de faire partie du futur Etat palestinien ».

Des médias arabes et turcs ont rapporté ces dernières semaines des informations reprises par les médias israéliens, évoquant des rencontres entre Israël et le mouvement terroriste palestinien qui contrôle la bande de Gaza.

Selon ces informations, les rencontres ont porté sur les moyens de parvenir à une trêve de 8 ou 10 ans et la levée du blocus imposé par Israël à l’enclave palestinienne.

Ces informations ont été alimentées par de récentes visites en Arabie saoudite et en Turquie du dirigeant en exil du Hamas Khaled Meshaal.

Selon les articles des médias publiés par les journaux affiliés au Hamas et en Turquie, ainsi que par le papier arabe basé à Londres Al-Hayat, Gaza sera autorisé à importer des marchandises à travers un « port flottant » situé à 3 kilomètres au large de la côte. Un port intermédiaire sera établi à Chypre, où toutes les marchandises à destination de Gaza seront examinées par les représentants de l’OTAN.

Le quotidien du Hamas, al-Resalah, a déclaré qu’Israël aimerait voir un ensemble de stipulation plus vaste dans cet accord qui inclurait l’échange de « prisonniers israéliens vivants et morts » détenus par le Hamas – probablement une référence au citoyen éthiopien-israélien Avraham Abera Mengistu et un Bédouin qui sont tous deux volontairement entrés dans la bande de Gaza, ainsi que les restes des soldats israéliens tués lors de l’opération Bordure protectrice de l’été dernier – en échange de prisonniers du Hamas emprisonnés par Israël.

Pour Israël, un tel cessez-le-feu renforcerait ses liens avec la Turquie, mais pourrait potentiellement porter préjudice à la coopération sécuritaire avec l’Egypte, qui accuse le Hamas d’aider les militants islamistes dans la péninsule du Sinaï.

En outre, un cessez-le-feu solidifierait le pouvoir du Hamas sur la bande de Gaza, cimentant ainsi la déconnexion de longues années entre le Hamas et le Fatah, qui contrôle la Cisjordanie.

Pendant ce temps, le leader du Hamas dans la bande de Gaza, Ismail Haniyeh, a déclaré dans un discours lundi que son mouvement ne pouvait pas accepter un Etat palestinien séparé à l’intérieur des frontières de Gaza, selon un article publié par l’agence de presse palestinienne Maan.

Gaza ne représente que 2 % de la terre palestinienne, a ajouté Haniyeh, et comme tel, il serait inacceptable de créer un Etat palestinien dans l’enclave côtière.

Le Hamas ne reconnaît pas l’Etat d’Israël, et considère le territoire israélien dans les frontières de 1967 comme faisant partie de la terre palestinienne, avec Jérusalem-Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

La stratégie du Hamas, a expliqu » Haniyeh, est de libérer l’ensemble du « territoire palestinien occupé ».

« Même si la bande de Gaza subit la douleur de siège et la destruction, il n’arrive pas à abandonner Jérusalem et la mosquée al-Aqsa », a conclu Haniyeh.

En juin, des sources du Hamas avaient fait état de contacts indirects avec Israël pour « échanger des idées » sur une trêve à long terme. L’existence de ces contacts avait été confirmée de sources israéliennes.

Un cessez-le-feu informel négocié par l’entremise de l’Egypte avait mis fin en août 2014 à une guerre de 50 jours déclenchée par une offensive israélienne qui a ravagé la bande de Gaza. 

Elhanan Miller a contribué à cet article.

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