Israël se classe au premier rang mondial pour la qualité de vie numérique
L'indice annuel classant 117 pays montre que l'accessibilité à Internet en Israël est excellente, mais que la qualité et l'infrastructure doivent être améliorées
Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël

En Israël, Internet est très abordable, mais la qualité est douteuse et l’infrastructure a besoin d’être améliorée, comme en atteste l’indice annuel « Digital Quality of Life Index 2022 », qui a classé Israël au premier rang mondial en matière de bien-être numérique, parmi 117 pays.
Israël est passé de la quatrième place dans l’enquête de l’année dernière, et de la huitième en 2020, à la première place, détrônant ainsi le Danemark, en tête depuis deux ans.
L’enquête est compilée chaque année par le fournisseur de réseaux privés virtuels Surfshark, sur la base de facteurs tels que l’accessibilité et la qualité de l’Internet, l’infrastructure et les services numériques gouvernementaux.
Le Danemark est passé à la deuxième place, l’Allemagne, la France et la Suède complétant le top 5 de l’indice 2022. Les Pays-Bas, la Finlande, le Japon, le Royaume-Uni et la Corée du Sud figurent ensuite dans le top 10. Les États-Unis sont passés de la cinquième à la douzième place, derrière la Lituanie, l’année dernière.
Le Congo, le Yémen, l’Éthiopie, le Mozambique et le Cameroun ont obtenu les pires résultats et figurent parmi les cinq derniers pays dans le classement annuel.
L’enquête annuelle, qui en est à sa quatrième édition, évalue les pays sur la base de cinq facteurs – le coût, la qualité, l’e-infrastructure, l’e-sécurité et l’e-gouvernement – et de 14 indicateurs tels que la vitesse, le PIB par habitant, le coût de l’Internet mobile et le coût de l’Internet à haut débit. L’étude est basée sur des informations fournies par les Nations unies, la Banque mondiale, la Freedom House, l’Union internationale des communications entre autres sources.
Dans l’étude de 2022, Israël se targuait d’avoir l’accessibilité à l’Internet (mobile et haut débit) la plus abordable au monde. L’indice a pris en compte le nombre d’heures de travail mensuelles nécessaires pour s’offrir un accès Internet et a révélé que les Israéliens peuvent acheter 1 Go d’Internet mobile pour l’équivalent de 5 secondes de travail par mois, soit 58 fois moins qu’aux États-Unis. L’accès à l’Internet à haut débit est plus cher, représentant 19 minutes de travail, alors qu’au niveau mondial, il s’élevait à environ six heures de travail.

Les résultats d’Israël sont mitigés dans les autres catégories. En ce qui concerne la qualité de la connexion à Internet, un paramètre qui prend en compte la vitesse et la stabilité des connexions mobiles et à large bande, Israël est passé de la 11e place en 2021 à la 21e place. Le Chili s’est hissé à la première place, suivi du Danemark et des Émirats arabes unis. Les États-Unis arrivent en sixième position.
En ce qui concerne l’infrastructure électronique, qui détermine le degré de développement et d’intégration de l’infrastructure électronique existante d’un pays, Israël se classe 28e, contre 29e en 2021. Le Danemark, la Suède et les Pays-Bas figurent dans le trio de tête.
En ce qui concerne l’administration en ligne, qui mesure le degré d’avancement et de numérisation des services gouvernementaux d’un pays, Israël est tombé au 33e rang, contre le 29e l’année dernière, et bien en deçà des États-Unis – qui ont obtenu la première place dans cette catégorie – et de tous les pays européens.
« Un meilleur e-gouvernement permet de minimiser la bureaucratie, de réduire la corruption et d’accroître la transparence du secteur public. Elle améliore également l’efficacité des services publics et aide les gens à gagner du temps, influençant ainsi la qualité de leur vie numérique », a précisé l’organisation en charge de l’enquête.
En matière de cybersécurité, qui examine l’état de préparation d’un pays à la lutte contre la cybercriminalité et son engagement à protéger les données personnelles en ligne, la « Startup Nation », dont le secteur de la cyber-sécurité est l’un des plus solides au monde, est tombée au 32e rang, contre le 29e l’année dernière. La Grèce s’est classée première pour la deuxième année consécutive, selon l’indice, suivie par la Belgique et la Lituanie.
L’infrastructure peu reluisante d’Israël
D’une manière générale, l’Internet israélien est relativement lent en raison du manque de concurrence. Une réforme visant à moderniser l’infrastructure a été retardée de plusieurs années et a, par ailleurs, été à l’origine d’une affaire de corruption contre l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Selon le rapport le plus récent de M-Lab – un partenariat entre l’Open Technology Institute de New America, Google Open Source Research, Planet Lab de l’université de Princeton entre autres, qui est compilé par Cable – Israël s’est classé 67e sur 224 pays pour la vitesse de son Internet en 2021.
Selon les données, Israël a une vitesse de téléchargement moyenne de 34,97 mégabits par seconde, ce qui est supérieur à la moyenne mondiale de 28,69 Mbps mais inférieur aux Pays-Bas avec environ 107 Mbps, à Singapour avec 97,61 Mbps et aux États-Unis avec une vitesse de téléchargement moyenne de 92,42 Mbps.
Les efforts déployés par le pays pour mettre en place une infrastructure Internet à haut débit à l’aide de la fibre optique ont donné des résultats médiocres jusqu’à présent, bien que le ministère des Communications ait déclaré cet été qu’environ 70 % des foyers israéliens devraient y avoir accès d’ici la fin de l’année.
Les réseaux à fibres optiques, qui utilisent des signaux lumineux diffusés le long de câbles creux plutôt que de l’électricité le long de fils de cuivre, comme l’utilisent les systèmes actuels, offrent des débits de plusieurs gigabits par seconde. Les vitesses actuelles sont mesurées en dizaines de mégabits par seconde.
Les réseaux optiques sont considérés comme le meilleur moyen de fournir des connexions plus rapides dans un monde de plus en plus connecté à Internet – des voitures intelligentes aux maisons intelligentes, en passant par les réfrigérateurs et téléviseurs. Des débits supérieurs sont également nécessaires pour utiliser des technologies avancées telles que la réalité virtuelle ou artificielle et pour les exigences avancées de livraison de données ou même les transmissions de télévision en haute définition.
Des études ont montré que des débits plus élevés stimulaient la croissance du PIB et contribuaient à réduire les inégalités sociales.