Yoaz Hendel : 70% des Israéliens auront accès à la fibre d’ici la fin de l’année
Le ministre des Communications assure que le déploiement de l’Internet à haut débit est en bonne voie
Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël
Quelque 70 % des ménages israéliens devraient avoir accès à Internet à haut débit d’ici fin 2022, conformément au plan gouvernemental visant à déployer la fibre optique dans tout le pays, a déclaré cette semaine le ministre des Communications Yoaz Hendel.
Selon les données présentées par le ministère des Communications à la commission de l’économie de la Knesset en juin, il y avait à cette date 670 000 abonnés à Internet par fibre optique en Israël et plus de 1,6 million de ménages éligibles.
Le ministère a indiqué qu’une enquête récente menée pour son compte par le Smith Research Institute avait montré que 78 % des personnes connectées à la fibre étaient satisfaites du service et que 43 % de celles qui n’y étaient pas connectées faute d’éligibilité seraient intéressées à l’avenir.
Le ministère n’a pas publié de conclusions ni indiqué comment les données avaient été collectées.
Partant du constat qu’Israel pâtissait de débits Internet médiocres, le ministère des Communications a lancé une initiative en 2019 pour généraliser l’accès au haut débit à l’ensemble des ménages. La même année, le ministère créait un fonds, alloti via un processus d’appel d’offres, aux entreprises de télécommunications qui déploient des réseaux optiques, avec un accent sur la périphérie, moins densément peuplée, où les avantages financiers du déploiement seront probablement plus faibles.
Le fonds est financé par une taxe imposée aux entreprises de télécommunications qui utilisent actuellement l’infrastructure de téléphonie fixe du pays, totalisant 0,5 % de leurs revenus annuels totaux, soit environ 90 millions de shekels.
Bezeq, la principale entreprise de télécommunications d’Israël et ex-monopole, est responsable du déploiement de câbles à fibre optique dans les zones qu’elle dessert, soit 82 % des ménages israéliens. D’autres sociétés telles que Partner Communications Co. et Cellcom Israel Ltd. ont également commencé à déployer des réseaux optiques, en utilisant l’infrastructure Bezeq. Hot Telecommunication n’a, pour sa part, pas encore déployé de réseau.
Les réseaux à fibres optiques, qui utilisent des signaux lumineux diffusés le long de câbles creux plutôt que de l’électricité le long de fils de cuivre, comme l’utilisent les systèmes actuels, offrent des débits de plusieurs gigabits par seconde. Les vitesses actuelles sont mesurées en dizaines de mégabits par seconde.
Les réseaux optiques sont considérés comme le meilleur moyen de fournir des connexions plus rapides dans un monde de plus en plus connecté à Internet – des voitures intelligentes aux maisons intelligentes, en passant par les réfrigérateurs et téléviseurs -.
Des débits supérieurs sont également nécessaires pour utiliser des technologies avancées telles que la réalité virtuelle ou artificielle et pour les exigences avancées de livraison de données ou même les transmissions de télévision en haute définition.
Des études ont montré que des débits plus élevés stimulaient la croissance du PIB et contribuaient à réduire les inégalités sociales.
En Israël, le déploiement du haut débit a été lent car Bezeq et Hot, tous deux disposant de licences pour déployer l’infrastructure, ont longtemps traîné des pieds.
Israël a donc longtemps eu un Internet lent en raison du manque de concurrence mais aussi de l’échec de la modernisation des infrastructures, à la base d’une affaire de corruption contre l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Selon le rapport le plus récent de M-Lab – partenariat entre l’Open Technology Institute de New America, Google Open Source Research, Planet Lab de l’Université de Princeton et d’autres, compilé par Cable – Israël s’est classé 67e sur 224 pays en matière de débit Internet en 2021.
Selon les données disponibles, Israël a un débit moyenne de 34,97 mégabits par seconde, certes au-dessus de la moyenne mondiale de 28,69 Mbps mais bien inférieure à celui des Pays-Bas avec environ 107 Mbps, de Singapour avec 97,6 Mbps ou des États-Unis avec un débit moyen de 92,42 Mbps.
Les entreprises de télécommunications israéliennes affirment que le déploiement des réseaux de fibre optique, très coûteux, a entraîné des retards, en particulier dans les zones périphériques du territoire.
Bezeq a ainsi commencé à déployer son réseau optique en 2021 et a déclaré avoir connecté un million de foyers environ à la fin de l’année.
Le mois dernier, le ministère des Communications a annoncé une réduction du tarif pour les entreprises de télécommunications tirant parti de l’infrastructure déployée par Bezeq, afin de réduire les coûts de déploiement pour les entreprises concurrentes dans les zones où Bezek choisit de ne pas déployer d’infrastructure à fibre optique, et d’inciter Bezek « à étendre la portée du déploiement dans tout le pays ».
Hendel a déclaré à l’époque que la décision allait « renforcer la viabilité économique des entreprises en concurrence pour déployer la fibre optique dans les zones d’incitation plus tôt que prévu, et encourager la concurrence ».
Un processus d’appel d’offres pour le déploiement des infrastructures en périphérie devrait commencer en octobre, a annoncé le ministère cette semaine. Son objectif est de parvenir à ce que tous les ménages, ou a minima la plupart d’entre eux, aient accès à la fibre optique d’ici 2026.
Le ministère a évoqué les « déploiements massifs » opérés dans des immeubles résidentiels de grande hauteur dans le centre, ces dernières années, indiquant que la priorité allait désormais au déploiement dans le nord et le sud du pays.
Hendel a déclaré lundi dans un communiqué que « la révolution de la fibre optique était passée du rêve à la réalité en l’espace de deux ans ».
« Il y a une énorme demande pour la fibre optique… D’ici la fin de l’année, 70% des [ménages] israéliens y auront accès », a-t-il déclaré.
Shoshanna Solomon a contribué à cet article.