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Jérusalem pourrait changer le nom du Forum du Néguev pour le rendre moins israélien

Washington a transmis le souhait des pays arabes ; le ministère israélien des Affaires étrangères envisage de nouveaux titres pour tenter d'intégrer la Jordanie

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, à gauche, accueilli par le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, à l'aéroport Ben Gurion près de Tel Aviv, le 30 janvier 2023. (Crédit : Sivan Shahor/GPO)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, à gauche, accueilli par le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, à l'aéroport Ben Gurion près de Tel Aviv, le 30 janvier 2023. (Crédit : Sivan Shahor/GPO)

Israël est enclin à accepter une récente demande américaine de changer le nom du Forum du Néguev pour la coopération régionale en un titre moins spécifiquement identifié à l’État juif, a déclaré un fonctionnaire israélien au Times of Israel mardi.

Un diplomate d’un pays arabe a confirmé qu’une telle demande avait été faite, la qualifiant de développement positif qui pourrait ouvrir la voie à l’adhésion d’autres pays.

Lundi, la Treizième chaîne a rapporté que les États-Unis avaient rejeté une demande des membres arabes du groupe – l’Égypte, le Bahreïn, le Maroc et les Émirats arabes unis – en faveur d’un nom plus générique.

Le sommet inaugural du Néguev, organisé en mars dernier à l’initiative de Yaïr Lapid, alors ministre des Affaires étrangères, avait réuni dans le désert israélien les ministres des Affaires étrangères de l’Égypte, premier État arabe à avoir fait la paix avec Israël, des États-Unis, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc, qui ont normalisé leurs relations en 2020 dans le cadre des Accords d’Abraham.

Le Forum du Néguev est né de cette première réunion et comprend six groupes de travail qui ont été convenus à cette occasion.

La Jordanie a été invitée, mais a choisi de rester à l’écart et n’a pas rejoint les groupes de travail ultérieurs.

La volonté d’Israël de changer le nom du sommet pourrait être une tentative de faire adhérer la Jordanie et d’amener les pays à s’engager à organiser un sommet cette année.

Elle pourrait également refléter la volonté du ministre des Affaires étrangères du gouvernement actuel, Eli Cohen, de se défaire du nom instauré par Lapid, aujourd’hui chef de file de l’opposition.

Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Sheikh Abdullah bin Zayed al-Nahyan, à droite, faisant des remarques lors du Sommet du Néguev, avec, de gauche à droite, le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Abdullatif bin Rashid al-Zayani, le ministre des Affaires étrangères d’Égypte, Sameh Choukri, le ministre des Affaires étrangères d’Israël, Yaïr Lapid, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, à Sde Boker, en Israël, le 28 mars 2022. (Crédit : AP Photo/Jacquelyn Martin, Pool)

Le Maroc, Bahreïn et les Émirats arabes unis ont refusé de commenter l’information.

Lundi soir, Lapid a blâmé – sur Twitter – le gouvernement de Netanyahu pour avoir envisagé le changement de nom, déclarant que « céder de la sorte est une honte, et que ce gouvernement ne comprend pas ce qu’est la fierté nationale ».

Aucune date n’a été fixée pour le second sommet, qui devrait avoir lieu au Maroc. Il devait initialement se tenir en mars, mais a été repoussé en raison des craintes de violences à Jérusalem pendant le mois du ramadan.

Au cours des semaines précédentes, il semblait que le sommet de mars était en bonne voie. Le comité directeur du forum du Néguev s’est réuni en personne pour la première fois en janvier, rassemblant des dizaines de fonctionnaires à Abou Dhabi pour planifier la deuxième réunion des six ministres des Affaires étrangères.

Le comité directeur du Forum du Néguev, à Abou Dhabi, le 9 janvier 2023. (Crédit : Ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis)

La demande des États-Unis intervient dans un contexte de discorde modérée dans les liens entre Israël et ses partenaires arabes. Il n’y a pas eu de visites de haut niveau dans les deux sens, et les deux pays du Golfe – les Émirats arabes unis en particulier – ont ouvertement et à maintes reprises condamné les dirigeants et les politiques israéliens sous le nouveau gouvernement.

Les ambassadeurs des alliés israéliens du Golfe se sont abstenus d’assister au dîner d’iftar organisé par le ministère des Affaires étrangères en avril pour envoyer un message à Jérusalem.

Les données révèlent également une tendance inquiétante et indéniable : au fil du temps, les Accords d’Abraham deviennent de moins en moins populaires dans les rues des nouveaux pays alliés d’Israël.

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