L’ambassadrice de France aborde à travers un entretien fleuve la relation avec Jérusalem
Hélène Le Gal évoque la start-up nation, les liens économiques, politiques et culturels - et son goût pour la société israélienne, "à la fois unie et divisée"
Le Times of Israël : Madame l’ambassadrice, la relation entre la France et Israël s’articule sur de nombreux volets que nous allons nous employer à explorer. La visite en Israël du ministre Bruno Le Maire n’est pas passée inaperçue d’autant qu’il s’est affirmé déterminé à bousculer les données dans les échanges entre la France et Israël. Il a même joué la provocation en disant que le niveau des échanges n’était pas à la hauteur de l’amitié qui scelle cette relation France Israël. On s’interroge donc immédiatement, que faut-il comprendre dans ce discours ?
Hélène Le Gal : Ce que Bruno Le Maire a constaté, c’est que la richesse des liens qui existent entre la France et Israël, notamment les liens humains du fait de la forte communauté française en Israël et de l’importance également de la communauté juive en France, ne se traduisent pas forcément en termes économiques.
Il y a certes beaucoup d’entreprises françaises présentes en Israël, mais il y aurait certainement matière à ce qu’il y en ait beaucoup plus. On a pu constater, en particulier, le succès formidable de l’ouverture d’une nouvelle marque française en Israël avec ‘Décathlon’.
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A l’inverse, il y a peu d’investissements israéliens en France. Après ce constat le ministre a demandé qu’il y ait un doublement du niveau des investissements israéliens en France. Pour cela, il faut renforcer la créativité de la France et montrer que la France est en train de se réformer sur le plan économique. Avec les ordonnances sur le travail, la réforme de la fiscalité, auxquels s’ajoutent des mesures qui sont en cours en France et destinées à rassurer les investisseurs étrangers.
Quels sont les domaines les plus concernés qui pourraient profiter de cette embellie ?
Tous les domaines, dans le sens de la France vers Israël. On repère les domaines où il existe de grands projets israéliens, comme les infrastructures, l’énergie, les transports mais aussi le commerce courant, la grande distribution, l’agro-alimentaire.
Quant à Israël en France, on pense à l’innovation, à tout ce réseau de start-ups, d’entreprises High Tech très orientées vers la Silicone Valley et pas assez vers la France et l’Europe. La France peut parfaitement être la porte d’entrée de l’Europe pour toutes ces entreprises.
Le monde du travail en France, dans le contexte actuel, est-il préparé à faire réellement une place à des entreprises israéliennes qui s’installeraient sur le sol français ?
Complètement et en plus il y a des dispositifs nouveaux qui ont été pris comme le ‘French Tech Visa’. Ce qui facilite l’obtention de visa dans des conditions nouvelles de rapidité pour des innovateurs, des gens qui travaillent dans les start-ups, pour eux mais aussi pour leur famille, un accompagnement et des mesures supplémentaires sont prévues.
Il y a déjà, à Paris la station ‘F’ le plus grand incubateur d’Europe, on voit la présence d’entreprises américaines déjà installées avec des start-ups. Dans ce lieu, il y aura un guichet unique pour l’administration quelque soit le problème : les impôts, la sécurité sociale, l’URSSAF et autre, ce guichet pourra répondre à toutes les questions des investisseurs étrangers.
Ça ressemble à un vrai bouleversement ?
C’est ce que le président de la République a annoncé notamment, la France devient une start-up nation.
Les investissements israéliens sont présents de quelle façon ? On sait que la France et Israël sont partenaires dans la recherche mais quels projets phares ont illustré la réussite de cette collaboration ?
Dans la recherche. Pour l’industrie on peut penser à la pharmaceutique.
Teva, grande entreprise israélienne, grande entreprise mondiale et première pour les génériques a des usines en France pour sa production européenne.
C’est un bon exemple d’industrie basée sur la recherche, car les chercheurs dans le domaine de la médecine, la pharmacie, sont impliqués dans énormément de coopérations franco-israélienne, les gens se connaissent et publient ensemble.
La France est le troisième partenaire d’Israël après les Etats Unis et l’Allemagne pour la publication scientifique. Dans ce domaine on se place plutôt bien, les grands esprits se rencontrent !
Il y a également les coopérations dans le secteur du spatial…
Ah Vénus ! C’est un formidable projet, technologiquement. C’est un nano-satellite, donc de très petite taille comparé à ce qui se faisait avant et dans le même temps, c’est révolutionnaire parce que c’est un satellite d’observation du changement climatique.
On fait le lien entre les deux comme c’est un satellite franco-israélien à la pointe de tout cela. C’est bien un modèle extraordinaire pour l’ensemble du monde.
Le ministre a appelé au doublement des investisseurs israéliens en France d’ici 2018, tandis que le président Emmanuel Macron, au mois de juin dernier, au salon VIVATECH, promettait la création d’un fonds de 10 milliards d’euros, les entrepreneurs israéliens seront-ils concernés ?
Le fonds est essentiellement destiné aux start-ups qui sont en France, mais peuvent être concernées les start-ups israéliennes qui souhaitent investir dans des start-ups françaises ou les start-up israéliennes qui veulent ouvrir un bureau en France.
La visite du secrétaire d’état chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, a suivi celle de Bruno Le Maire.
A cette occasion on a rencontré justement les start-ups israéliennes déjà installées en France ou qui projettent de le faire parce qu’elles interviennent dans des secteurs où le marché européen peut être plus important que l’américain. Il ne faut pas oublier que le marché européen est le double du marché américain en nombre de personnes [Au 1er janvier 2017, la population de l’UE est évaluée à 511,8 millions d’habitants par Eurostat. Elle se classe derrière la Chine (1 384 millions) et l’Inde (1 318 millions) mais devant les États-Unis (325 millions)].
Existe-t-il un enthousiasme côté israélien d’aller s’installer en France aujourd’hui dans ce domaine performant israélien ?
Il y a je crois, un frémissement dans ce sens et un grand intérêt pour les réformes mises en place depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
II faut compter avec le Brexit qui conduit à ce que pour toucher le marché européen, les entreprises se posent la question de savoir où s’installer ailleurs qu’au Royaume-Uni.
La France offre beaucoup de possibilités.
Je crois qu’il faut persévérer et ces visites de ministres permettent de passer le message à tous les niveaux : gouvernemental, médiatique et en direction des acteurs eux-mêmes.
Avez-vous ressenti une nouvelle confiance en la France depuis l’élection du président de la République ?
En tout cas ici en Israël, je ressens un grand intérêt pour ses actions et pour sa personnalité, de la part du gouvernement israélien comme d’acteurs économiques et même de la société civile.
Je pense que la France est en train de marquer des points au niveau international.
Le ministre français a pu évaluer lors de sa rencontre avec le président de l’Institut Weizmann, le physicien Daniel Zajfman, la différence des méthodes qui président à la recherche en Israël, en particulier l’énorme liberté dont disposent les chercheurs israéliens au regard de leur administration. Son interlocuteur israélien a souligné le rôle de l’administration de l’Institut et il a précisé qu’il s’agissait de donner les clefs aux gens qui font le travail. Cette coopération israélo-française peut-elle faire bouger les lignes des habitudes en France ?
Très certainement et d’ailleurs l’exemple de Weizmann est à sa place parce que nous avons développé une coopération Pasteur-Weizmann [depuis 41 ans] qui est un excellent exemple, parce que Pasteur fonctionne exactement comme Weizmann avec cette liberté que vous décrivez, la différence c’est que Pasteur ne travaille que sur le biomédical alors que Weizmann a une gamme de recherche plus large.
C’est un partenariat qui doit se poursuivre et être élargi, avec d’autres participants.
Il faut tenir compte de la concurrence qui n’est pas négligeable, vu le bouillonnement des projets. Les entreprises israéliennes sont très sollicitées par des entreprises étrangères, friandes de leurs technologies, elles viennent faire leur marché en Israël et on peut souligner la vente de sociétés israéliennes spécialisées, comme Mobileye à Intel, pour des milliards de dollars, de même que la vente de la société pharmaceutique Neuro-Derm acquise par le géant japonais Mitsubishi en juillet. Le temps fait son œuvre, alors y a-t-il une urgence pour des accords franco-israéliens ? Le secrétaire d’état au Numérique Mounir Mahjoubi a suggéré que des entreprises israéliennes et françaises s’associent pour partir ensemble à la conquête du monde.
Oui, je crois que tout cela est déjà entamé, il y a des start-ups israéliennes qui s’adressent à des grands groupes français pour faire des Pilots et commencer leurs expérimentations. Il se passe également des choses au niveau Capital risque.
En Israël il existe de nombreux fonds qui investissent dans les start-ups ; dans ces fonds israéliens sont présents de grands groupes français. Il existe une espèce d’interaction engagée à tous les niveaux. On le constate aussi au DLD. La délégation française, cette année comme l’année dernière et comme il y a deux ans, s’est trouvée être la plus grande délégation étrangère avec 400 personnes
Avec l’arrivée des Marseillais !
Oui en force, mais aussi avec ceux de Toulouse, de Montpellier. C’était beaucoup le sud de la France qui était présent au DLD.
A LIRE : Au Festival DLD, Marseille en première ligne pour des partenariats de choix avec Israël
Des accords ont été signés ici pendant la visite du ministre, y a-t-il eu une préparation garantissant des résultats ?
Au niveau des accords signés on a tout ce qu’il nous faut avec une coopération qui date des années 60. On n’a pas vraiment besoin d’un nouveau cadre législatif, ce dont nous avons besoin c’est d’actions concrètes à l’intérieur de ce cadre.
C’est la recherche d’un nouveau dynamisme ? Plus d’enthousiasme mutuel, refaire connaissance en quelque sorte ?
Et mettre en contact les esprits les plus agiles et les plus brillants.
Ça vient au bon moment parce qu’en Israël et en France ont émergé, entre temps, de nouvelles générations. Les Israéliens, les jeunes, ont donc un regard nouveau face à des perspectives en France, un grand pays bien placé en Europe.
Oui et tout ce domaine de l’innovation dont on parle, c’est un domaine ou Israël excelle depuis une vingtaine d’années. Donc, effectivement, ceux qui ont connu la relation Franco-Israël avant, ne connaissent pas ce temps de coopération possible. Israël a été un pionnier dans ce domaine comparé au reste du monde et aujourd’hui où la France est bien engagée aussi dans ce domaine, il faut multiplier les coopérations.
Qu’est-ce que Mounir Mahjoubi a ajouté à son programme français spécifiquement pour les Israéliens ?
Le secrétaire d’état est venu pour deux choses, d’abord regarder le modèle israélien, et je pense au déplacement que nous avons fait avec lui à Beer Sheva. C’était extrêmement intéressant parce qu’il y avait une ville qui était un peu en développement et qui devient une ville très dynamique grâce au croisement de trois domaines.
D’abord l’Université Ben Gourion, devenue la spécialiste mondiale de la Cyber, deuxièmement l’armée, qui devrait déplacer un certain nombre de ses services à Beer Sheva et puis, le gouvernement, la municipalité et les pouvoirs publiques qui accompagnent tout cela.
On voit soudain fleurir de nouveaux quartiers à Beer Sheva, c’est très intéressant à observer pour s’en inspirer en France dans certaines régions. Et aussi montrer que la France avance…
A LIRE : Mounir Mahjoubi est venu vendre une France numérique à la start-up nation israélienne
Au-delà des sujets économiques, il y a eu des rencontres politiques Netanyahu, Mahmoud Abas. La France soutient la solution à deux états avec Jérusalem Est comme capitale d’un futur état palestinien. Elle condamne les implantations, mais parallèlement, elle rejette toute forme de boycott contre Israël. Dans ces conditions, Paris est-il favorable à la publication par l’ONU de cette fameuse liste évoquée, concernant les entreprises israéliennes installées dans les Territoires ou celles qui collaborent avec elles ?
La position de la France, c’est d’être une puissance qui peut favoriser le dialogue entre les Israéliens et les Palestiniens, grâce à la bonne relation que nous avons avec Israël et celle, tout aussi bonne, avec les Palestiniens.
C’est pourquoi Bruno Le Maire a rencontré Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abas. Et il a toujours proposé le même message des deux côtés ‘reprenez les discussions, à vous de trouver une solution au conflit israélo-palestinien.’ La position de la France c’est que la seule solution au conflit israélo-palestinien demeure celle des deux états, et dans ce cas, la poursuite des implantations ne favorise pas cette solution des deux états.
Pour ce qui est de votre question sur l’ONU, il existe des discussions en cours mais il n’y a pas de position exprimée publiquement pour l’instant.
La position de la France, vous venez de la rappeler, est constante mais n’est-ce pas simplement une position de façade en attendant des initiatives de relance ? Car nous sommes loin de cela. Aujourd’hui Israéliens et Palestiniens avouent ne plus vraiment croire à la résolution du conflit pour cette génération mais continuent à vouloir se comporter comme s’ils pouvaient vraiment résoudre ce problème, et ce pour une raison très simple, c’est que les remontées du terrain politique aussi bien israélien que palestinien sont très décevantes. On ne voit pas aujourd’hui, au moment où nous parlons, de percées possibles dans le contexte actuel.
C’est vrai que le dialogue est rompu au niveau politique et à plusieurs niveaux et c’est bien dommage, depuis déjà plusieurs années. En même temps il y a des initiatives, notamment américaines, avec les navettes réalisées par les envoyés de Donald Trump, pour mener ces discussions. Ce sont bien des initiatives, nous les soutenons.
Parce que quel que soit le pays qui prend en charge cette mission et les Etats-Unis sont bien placés pour passer des messages aux uns et aux autres, il faut continuer à essayer de rétablir le dialogue.
La France ne compte pas s’immiscer à un moment donné dans le processus pour aider dans quelque domaine ? Profiter justement de la relation que vous avez évoquée tout à l’heure pour amener des idées peut-être un peu nouvelles, parce que pour l’instant les Américains ont annoncé beaucoup mais on n’a pas constaté énormément de résultats. Est-ce que la France est informée des plans américains ?
Bien sûr nous avons des contacts permanents avec les Américains à Washington ou avec mon homologue américain [David Friedman] ici. Ce que nous transmettons à toutes les parties : aux Israéliens, aux Palestiniens, aux Américains, dans le cadre de leur initiative, mais aussi aux pays arabes qui peuvent avoir un intérêt à cette question, c’est que nous sommes à leur disposition avec notre force diplomatique, notre capacité à parler avec tout le monde. Nous sommes prêts à aider à la reprise du dialogue.
On sait que le ministre Jean-Yves Le Drian a évoqué la tenue d’une seconde édition du séminaire inter-gouvernemental franco-palestinien à Ramallah au premier semestre 2018. Quel devrait être le contenu de cette rencontre ?
Ce qu’on appelle un séminaire gouvernemental en fait, c’est une rencontre qui se fait au niveau des Premiers ministres avec plusieurs ministres pour discuter de l’ensemble des sujets de la relation bilatérale.
En l’occurrence, la relation bilatérale entre la France et les Palestiniens est essentiellement consacrée aux questions de développement des Territoires palestiniens. Il faut que les Territoires palestiniens puissent se développer dans les domaines économiques, sociaux et autres et puis aussi préparer leur administration à des solutions qu’on attend.
Une aide structurelle administrative ?
Administrative, financière, de coopération dans le domaine des infrastructures, de la santé, de l’éducation.
La position française est restée stable sur ce point puisqu’elle a renouvelé sa participation financière aux Palestiniens.
Oui tout à fait, le niveau de l’aide au développement palestinien est maintenu en 2018 [près de 40 millions d’euros].
Le président Emmanuel Macron a récemment déclaré, ‘je souhaite me rendre au printemps prochain au Proche Orient, en visite au Liban, en Jordanie, en Israël et dans les Territoires palestiniens’, qu’est-ce qu’il faut comprendre ?
Que le président de la République va, d’ici quelques mois, être présent ici et je vais déjà commencer à préparer sa visite. Je pense que cette double visite de Bruno Le Maire et Mounir Mahjoubi était déjà une forme de préparation de ce que peut être le volet économique et innovation de cette visite.
Evidemment la visite d’un président de la République, ça ne concerne pas que les innovations mais l’ensemble des sujets de notre relation, politique et culturelle.
C’est une prise de conscience de l’état psychologique de la qualité de la relation puisque finalement cette coopération économique a montré un vif intérêt des deux côtés ?
Oui exactement, le président de la République lui-même, manifeste beaucoup d’intérêt pour Israël. Vous vous souvenez qu’il est venu il y a deux ans en tant que ministre de l’Économie, un peu dans les mêmes circonstances que Bruno Le Maire, et il s’intéresse énormément à la façon dont Israël a créé cette écosystème de l’innovation.
Abordons la culture, c’est toujours le point fort et réconfortant de la relation franco-israélienne. Eternellement au bon rendez-vous, on peut dire. La saison France-Israël de 2018 est annoncée comme une nouvelle et importante étape dans les relations entre les deux pays. Elle mettra à l’honneur dans tous les domaines de la création, les liens étroits et de haut niveau qui existent déjà tout en traçant des lignes d’horizon pour l’avenir. Que promet le programme déjà à ce stade ?
La saison croisée va être l’occasion de multiplier les événements autour de la culture mais aussi de l’innovation, de la gastronomie et d’autres affaires, entre juin et novembre de l’année prochaine simultanément en France et en Israël, je ne peux pas vous révéler le programme, il sera dévoilé à un moment, mais on est autour de tous les thèmes de la culture, la danse, la musique, le cinéma, les arts plastiques, la littérature.
A l’automne, vers la fin octobre, les événements seront dévoilés. On est autour de 180 événements, c’est donc quelque chose d’ambitieux avec de part et d’autre une très forte visibilité des deux pays.
Combien de temps ces activités dureront-elles ?
Six mois, en même temps dans les deux pays.
Ce sera assez chargé ?
Oui effectivement..
La francophonie qu’est-ce qu’elle devient dans ce projet. Ici, on se préoccupe toujours de cette question. La francophonie aura-t-elle une place au cœur de cette saison croisée ?
Oui, elle aura une place avec des événements en français.
Rien de spécial, en français, c’est naturel..
HL : (Sourire de Madame H. Legal)
Cette saison France-Israël 2018, concernera-t-elle essentiellement le grand public ou va-t-elle viser aussi à nouer des relations et renforcer l’aspect bilatéral entre professionnels, étudiants, universitaires, entrepreneurs ?
Tous les publics.
Grande ambition !
Oui, parce qu’effectivement il existe plusieurs publics, on va dire d’amateurs de culture et de France, ceux qui aiment la culture en Israël aiment la France qui demeure une grande terre de culture.
D’ailleurs, sur ce point, il existe beaucoup de points communs, d’interactions des genres entre Israël et la France. Le grand public peut être intéressé par les choses plus populaires, en même temps, il y aura des échanges et des événements autour des universités.
Dans cette relation culturelle France-Israël, y a-t-il un moyen d’échapper au politique ? D’entrer dans des eaux calmes…. En mettant en avant les échanges culturels importants. Toutefois peut-on se demander si l’expression artistique en Israël n’est pas majoritairement confisquée par le politique très souvent présent dans les sujets traités au cinéma, dans les expositions de photos et même en peinture ? Alors la politique sera-t-elle présente là encore ?
Tout est politique, vous l’avez dit vous-même. L’art est politique en France, en Israël, c’est un moyen d’expression de positionnement politique, de vision des choses par des artistes qui voient la politique avec leurs yeux et c’est extrêmement intéressant.
C’est ce qu’on peut constater dans deux pays libres. Des pays qui ont une liberté d’expression totale. C’est très bien que les artistes puissent exprimer un point de vue politique sur les choses qui les touchent qu’ils soient Israéliens ou Français car les Français ne se privent pas non plus d’exprimer des opinions politiques à travers l’art.
Avec une certaine sublimation..
Oui bien sûr, c’est ce qui fait la beauté.
Faut-il parler de culture israélienne spécifique, vue de Paris ? Qu’est ce qu’il y a de plus remarquable dans cette culture ?
C’est cette diversité, Israël c’est à la fois l’Orient, l’Occident, l’histoire millénaire et la création contemporaine. C’est ce mélange qui fait l’intérêt de la culture israélienne et c’est aussi cette liberté individuelle, la qualité de la pensée, la liberté de la pensée et on peut la rapprocher de la pensée française.
La France a une énorme tradition culturelle nationale, comment en faire profiter Israël ?
Justement par des événements comme la saison croisée qui mettent à la portée des Israéliens des choses qu’ils ne voient peut-être pas tous les jours.
La culture française est parfois perçue à travers le passé, les Israéliens apprennent à l’école les grands philosophes des Lumières, c’est vrai que c’est très marquant dans notre histoire, mais il faut aussi faire connaître les philosophes d’aujourd’hui, comme avec la nuit de la philosophie qui a lieu tous les ans à Tel Aviv avec un grand succès.
A LIRE : Raphael Zagury-Orly : La Nuit de la Philosophie à Tel Aviv suscite un intérêt particulier
Madame l’ambassadrice vous êtes en Israël depuis un certain temps, comment situez-vous la société israélienne ?
Elle est complexe, c’est aussi ce qui fait son intérêt, en temps qu’observateur étranger, on est jamais au bout de ses surprises et de ses découvertes.
C’est une société à la fois unie comme une nation autour d’objectifs et de points communs et en même temps très divisée avec des modes de vie qui peuvent être à l’opposé les uns des autres et c’est ce qui rend Israël fascinant pour un diplomate.
Nous sommes en Israël à l’orée de la nouvelle année selon le calendrier juif qui marque la vie ici, avez-vous à cette occasion un message à transmettre aux Israéliens ?
Je leur dirai Hag Sameah et que l’année prochaine nous apporte la paix !
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