Le cabinet n’a jamais discuté de l’annexion de la Cisjordanie, selon Benny Gantz
"C'est à Netanyahu de faire approuver la décision, en ajoutant que la vallée du Jourdain et les implantations resteront sous contrôle israélien", a-t-il dit aux députés
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le cabinet israélien et le cabinet de sécurité de haut niveau n’ont jamais discuté du plan du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’annexer unilatéralement des zones de la Cisjordanie, a révélé lundi le ministre de la Défense Benny Gantz.
« J’en ai discuté avec la Défense, mais selon l’accord de coalition, auquel nous restons attachés, ce n’est pas à nous d’en discuter au sein du cabinet [de sécurité] et du gouvernement. Aucune discussion de ce type n’a eu lieu jusqu’à présent », a-t-il déclaré aux députés lors d’une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
Selon l’accord de coalition que le parti Likud de Netanyahu a signé avec la liste Kakhol lavan de Gantz le 20 avril, le Premier ministre est autorisé à soumettre la question pour approbation « au gouvernement et/ou à la Knesset » à partir du 1er juillet.
« Si le Premier ministre veut présenter sa proposition à la Knesset, il peut également le faire par l’intermédiaire d’un député, à condition que ce dernier soit de la faction du Likud, afin de s’assurer qu’au cours de la lecture préliminaire, la législation soit adaptée à la même formulation que celle présentée par le Premier ministre au sein du cabinet et du gouvernement », peut-on lire dans l’accord.
S’adressant aux députés lundi, M. Gantz a déclaré que la proposition dite « Vision pour la paix » de l’administration américaine, qui constitue la base de l’intention déclarée de Netanyahu d’annexer la vallée du Jourdain et toutes les implantations en Cisjordanie, est un « excellent plan qui correspond aux exigences de la réalité telle qu’elle est, et non telle que certains voudraient la voir ».
La vallée du Jourdain doit rester la frontière orientale d’Israël, et les blocs d’implantation, y compris ceux qui entourent Jérusalem, « resteront sous notre contrôle », a déclaré le ministre de la Défense et Premier ministre d’alternance.
« Dans le cadre de tout plan [de paix], l’État d’Israël doit rester un État juif, démocratique et sûr », a-t-il déclaré.
Le plan de paix Trump a été rejeté par les Palestiniens, et une large partie de la communauté internationale a fermement condamné les discussions sur l’annexion israélienne.
Dimanche soir, la Douzième chaîne a annoncé que l’ambassadeur américain en Israël, David Friedman, avait quitté Jérusalem pour Washington « pour deux semaines de discussions marathon sur l’annexion ».
Mais un fonctionnaire de l’ambassade américaine a déclaré au Times of Israël que Friedman était aux États-Unis « en congé personnel ».
« Nous ne commentons pas les délibérations internes du gouvernement américain sur la politique. Nous restons engagés à soutenir la vision du président pour la paix telle qu’elle a été présentée en janvier », a ajouté le fonctionnaire.
Mercredi dernier, le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi (Kakhol lavan) a déclaré que ni Jérusalem ni Washington ne se focalisaient actuellement sur l’annexion.
« Pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour, car tout le monde est occupé », a-t-il déclaré à un groupe d’ambassadeurs de pays d’Amérique latine accueilli par le ministère des Affaires étrangères.