Le cas Leifer risque de nuire aux liens avec l’Australie – responsable israélien
Des responsables de Canberra et de Jérusalem s'inquiètent du traitement par l'Etat juif de l'affaire de l'ex-directrice d'école, réclamée par l'Australie depuis 2012
La décision interminable d’extrader une présumée prédatrice sexuelle d’Israël vers l’Australie semble avoir mis à rude épreuve les relations diplomatiques jeudi, les responsables des deux pays se disant préoccupés par la longueur de la procédure judiciaire.
Mercredi, le juge Ram Vinograd, du tribunal de district de Jérusalem, a ordonné que Malka Leifer, qui risque d’être extradée vers l’Australie pour violences sexuelles contre d’anciennes élèves, soit assignée à résidence, ce qui a provoqué un tollé international.
Les deux parties ont ensuite interjeté appel devant la Cour suprême, la défense exigeant une libération sans restriction et l’accusation demandant qu’elle reste derrière les barreaux.
La Cour suprême a statué jeudi qu’elle maintiendrait Leifer en détention pendant qu’elle examinerait les appels.
La ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne, a déclaré dans un communiqué qu’elle avait soulevé la question avec son homologue israélien, Yisraël Katz, pas plus tard que la semaine dernière.
Le procureur général d’Australie, Christian Porter, a déclaré que « le temps qu’Israël met pour finaliser la demande d’extradition de l’Australie est regrettable », selon le Sydney Morning Herald.
« Le gouvernement australien considère qu’il est vital que Mme Leifer retourne en Australie pour faire face aux accusations portées contre elle et continuera de faire pression pour son extradition vers l’Australie », a déclaré M. Porter.
Le député travailliste Josh Burns a qualifié de « profondément décevante » la décision prise mercredi de libérer Leifer en résidence surveillée et a déclaré que le Premier ministre australien Scott Morrison « devrait prendre contact directement avec Israël pour exprimer la ferme opinion de l’Australie que Mme Leifer doit être extradée en Australie pour être jugée sans autre délai ».
L’ambassadeur d’Israël en Australie s’est montré, autant qu’un diplomate puisse le faire, très critique envers la décision d’un tribunal de son propre pays. »
« Si les tribunaux israéliens sont indépendants, il existe beaucoup de personnes en Israël, y compris le ministère public, qui trouvent incompréhensibles les récentes décisions juridiques concernant Malka Leifer et travaillent d’arrache-pied pour les annuler », a tweeté Mark Sofer.
« A leurs yeux, l’affaire dure depuis beaucoup trop longtemps et rien de moins qu’une justice complète ne peut être acceptable. Le plus important dans leur esprit est l’extradition immédiate de Malka Leifer vers l’Australie pour y être jugée. »
La juge Anat Baron de la Cour suprême a déclaré à la fin de l’audience de jeudi qu’elle prolongerait le délai de 48 heures pour ses délibérations, avant de rendre une décision sur la libération de cette ancienne directrice d’école de 52 ans, après une audience très animée où elle a fréquemment rappelé à l’ordre les avocats de Leifer.