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Le gouvernement n’exigera pas que l’Eurovision ait lieu à Jérusalem

Ecartant Regev de la discussion, Netanyahu et d'autres responsables ont décidé de remettre la décision entre les mains du radiodiffuseur Kan, après des craintes d'une politisation

Netta Barzilai après avoir remporté la finale de la 63e édition de l'Eurovision Song Contest 2018 à l'Arena Altice de Lisbonne, le 12 mai 2018. (Crédit : AFP / Francisco LEONG)
Netta Barzilai après avoir remporté la finale de la 63e édition de l'Eurovision Song Contest 2018 à l'Arena Altice de Lisbonne, le 12 mai 2018. (Crédit : AFP / Francisco LEONG)

Le gouvernement n’interviendra pas dans la décision sur la localisation du concours de l’Eurovision l’an prochain, afin d’éviter que les ministres ne torpillent les chances d’Israël d’organiser l’évènement, selon un reportage.

Le radiodiffuseur public Kan a été chargé d’organiser l’édition 2019 du concours, mais les politiciens ont insisté pour que la capitale soit la ville d’accueil, malgré les craintes de boycott par des pays ou des artistes, qui refuseraient de politiser l’événement.

La décision du retrait du gouvernement a été prise durant un entretien téléphonique vendredi entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre des Finances Moshe Kahlon, le ministre des Communications Ayoub Kara et le procureur général Avichai Mandelblit, selon un reportage diffusé dimanche par la Vingtième chaîne.

Ils ont décidé que toutes les négociations sur le sujet seront confiées exclusivement à Kan. Les quatre villes en lice pour accueillir le concours sont Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa et Eilat.

La ministre de la Culture et des Sports Miri Regev a visiblement été écartée de cette conversation interministérielle. Jeudi, elle avait menacé d’annuler l’organisation du concours s’il n’avait pas lieu à Jérusalem, afin de promouvoir la fonction de capitale de la ville.

« L’Etat d’Israël a une capitale, elle s’appelle Jérusalem, et nous ne devrions pas en avoir honte », a dit Regev à la radio israélienne.

Jérusalem n’est pas reconnue comme capitale d’Israël par la communauté internationale, qui maintient que le statut de la ville doit être déterminé par Israël et les Palestiniens, via des négociations.

La ministre de la Culture et des Sports Miri Regev s’exprime lors d’une conférence de presse concernant l’annulation d’un match de football entre l’Argentine et Israël, à Tel Aviv, le 6 juin 2018. (Yossi Zeliger/Flash90)

L’insistance de Regev à organiser à Jérusalem un match de préparation à la Coupe du Monde, entre Israël et l’Argentine, a été citée comme un facteur majeur de l’annulation du match par l’équipe invitée, après une campagne de pression palestiniennes.

Cette affaire aura servi de leçon pour ne plus se servir des visites internationales comme moyen d’obtenir la reconnaissance de la ville.

La semaine dernière, Netanyahu avait averti que d’autres grands événements pourraient également céder à la pression internationale. Il faisait apparemment référence à l’Eurovision.

Le ministère de la Culture a diffusé un communiqué indiquant que Regev avait été notifiée de cette conversation et qu’elle « gérera cette affaire dans un futur proche ».

3 000 chambres, 10 000 places

Israël a remporté l’édition 2018 du Concours de l’Eurovision le 19 mai, avec la chanson Toy, interprétée par Netta Barzilai. Selon les règles de la compétition, le pays gagnant accueille l’édition suivante du concours.

Dans la foulée de la victoire, Barzilai et Netanyahu, entre autres, avaient dit que le concours aurait lieu à Jérusalem. Israël avait organisé l’Eurovision à Jérusalem en 1979 et en 1999.

La gagnante de l’Eurovision 2018 Netta Barzilai à son arrivée à l’aéroport international Ben Gurion, le 14 mai 2018. (Crédit : Flash90)

L’Union européenne de radio-télévision, chargée de produire l’évènement en collaboration avec le radiodiffuseur local Kan, a dit qu’il n’avait pas d’objection à ce que le concours ait lieu à Jérusalem, tant que des appels d’offres réglementaires avaient lieu, a indiqué la Vingtième chaîne.

La semaine dernière, l’UER avait fait part de ses inquiétudes quant à une politisation de l’évènement.

Lors d’une réunion à huis clos, des responsables ont déclaré qu’ils craignaient que certains pays boycottent l’évènement s’il avait lieu à Jérusalem. Ils ont demandé à ce qu’au moins deux autres villes soumettent leur candidature pour accueillir l’évènement, sous-entendant que Jérusalem n’était pas leur premier choix, selon Ynet.

« Notre objectif est d’éviter que des pays boycottent le lieu [choisi] », ont dit les Européens aux Israéliens.

La semaine prochaine, Kan devrait soumettre à l’UER les candidatures des villes en lice.

Selon Ynet, l’UER cherche une ville qui compte au moins 3 000 chambres d’hôtel et une salle de concert qui puisse accueillir au moins 10 000 personnes. Depuis 1999, où l’évènement avait été organisé au Palais des Congrès de Jérusalem, tous les concours ont eu lieu dans des grands stades.

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