Le mot de l’employée à Sara Netanyahu: « Désolée pour le verre dans les lasagnes »
Une employée de maison aurait servi un plat contenant des bris de verre ; elle indique que Sara Netanyahu, faute de cuisiniers compétents, devait parfois se faire livrer

La chaîne Hadashot a diffusé samedi le contenu d’une lettre supposée écrite par une employée de la résidence officielle du Premier ministre, dont les collaborateurs du Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara ont dit à la chaîne de télévision qu’elle démentait les accusations portées contre elle. La lettre a été écrite par une employée de la résidence qui, selon le rapport, est considérée par l’État comme étant une cuisinière, mais qui était manifestement si peu qualifiée pour un tel rôle qu’elle a servi des lasagnes à la famille contenant des éclats de verre.
Jeudi, Sara Netanyahu a été inculpée avec Ezra Saidoff, ancien directeur-général adjoint du cabinet du Premier ministre, pour fraude et abus de confiance. Les deux sont accusés d’avoir frauduleusement facturé quelque 359 000 shekels (100 000 dollars) en repas gastronomiques aux frais de l’État entre 2010 et 2013, en violation de la réglementation interdisant la commande de plats cuisinés lorsqu’un chef est en poste à la résidence officielle.
Hadashot a indiqué que la lettre a été écrite par une employée de maison qui, selon les Netanyahu, effectuait un certain nombre de tâches à la résidence. Il s’agissait notamment de préparer et de servir les repas, bien qu’elle ne fut ni cuisinière ni chef de cuisine.
Dans la lettre manuscrite adressée à Mme Netanyahu qui figure dans le reportage télévisé, l’employée s’est excusée pour un incident au cours duquel des lasagnes avec des morceaux de verre provenant d’un pot de sauce tomate cassé auraient été servies. Le reportage télévisé indiquait que l’employée avait ramassé le pot brisé sur le sol et servi une partie de la sauce renversée qu’elle croyait exempte de verre.
L’employée dont le nom n’a pas été divulgué s’excuse à maintes reprises pour l’incident, demandant pardon et assumant la responsabilité de la « terrible erreur ». Elle écrit : « Il y avait beaucoup de pression au travail… Je n’ai aucune idée comment les morceaux de verre se sont retrouvés dans la sauce. Le pot [contenant la sauce] était dans un sac [et apparemment est tombé], et quand je l’ai ramassé, j’ai vu qu’il était un peu cassé… mais je n’ai utilisé que la partie propre pour la sauce ».
Elle ajoute : « Je ne voulais pas vous faire du mal… Je vous considère vraiment comme ma famille… Mille excuses. »

La lettre vise apparemment à renforcer l’affirmation de Mme Netanyahu – comme elle l’a déclaré à la police – selon laquelle la résidence officielle du Premier ministre à Jérusalem ne disposait pas toujours de chefs ou de cuisiniers compétents, et qu’il était donc nécessaire de commander des repas chez les restaurateurs.
Les accusations contre Netanyahu sont fondées sur le fait que la résidence disposait de cuisiniers en interne – travaillant par équipes – et que Sara Netanyahu a faussement prétendu qu’aucun de ces cuisiniers n’était disponible pour justifier l’achat de repas gastronomiques à faire livrer à la résidence.
Vendredi, la même chaîne de télévision a révélé les détails du témoignage d’un ancien conseiller en communication de la famille Netanyahu sur le détournement présumé de fonds publics par Sara Netanyahu dans les résidences de la famille.
Nir Hefetz, qui est devenu en mars témoin de l’Etat contre le Premier ministre, a donné tous les détails de ce qu’il savait de l’affaire à la police dans le cadre de son accord.
Hefetz a dit qu’il a souvent été mis au courant des querelles de Sara Netanyahu avec le conseiller juridique et comptable du cabinet du Premier ministre, alors qu’ils refusaient ses démarches récurrentes pour que l’État couvre les dépenses des maisons.
« Sarah s’est parfois servie de moi aussi pour [me faire] les convaincre d’approuver les dépenses », a-t-il déclaré. » C’est arrivé des douzaines de fois… C’était une lutte de Sisyphe ».

Un détail – s’il s’avère vrai – est particulièrement mesquin, l’épouse du Premier ministre aurait exigé « que l’Etat paie 10 shekels (2,80 dollars) pour l’abonnement au programme de télé-réalité ‘Big Brother’ [24/7 live feed] » pour la chambre de son fils Yair à la maison privée de la famille à Césarée.
« Elle voulait remplacer toutes les fenêtres de la maison de Césarée, parce que quelqu’un pourrait tirer sur le Premier ministre », a ajouté M. Hefetz. « Elle voulait refaire tout le plâtre de la villa, affirmant qu’un morceau de plâtre pourrait tomber sur la tête du Premier ministre.
« Il y a beaucoup d’autres exemples, il y a eu une multitude d’incidents qui ont épuisé le système », a affirmé M. Hefetz, selon Hadashot.