Le négationniste Irving interdit d’entrer en Lituanie pour 5 ans
Le Britannique, qui avait été emprisonné en Autriche en 2006 pour avoir nié la Shoah, a annoncé son intention de se rendre en Pologne cette année
La Lituanie a interdit son territoire au négationniste britannique de la Shoah David Irving pour une période de cinq ans, ont annoncé mercredi les autorités.
« Irving a été interdit d’entrée en Lituanie jusqu’en 2024, à la suite d’une demande que nous avons reçue du ministère des Affaires étrangères, a déclaré à l’AFP Evelina Gudzinskaite, responsable du département des migrations, une institution indépendante du ministère.
Le ministère des Affaires étrangères a motivé cette interdiction en indiquant que « les opinions et les efforts de M. Irving de banaliser l’Holocauste sont inacceptables et représentent un crime en Lituanie », selon sa porte-parole Rasa Jakilaitiene.
« Nous nous félicitons de l’interdiction. C’est une mesure radicale mais nécessaire pour empêcher le négationnisme de l’Holocauste », a déclaré mercredi à l’AFP Faina Kukliansky, présidente de l’association juive nationale lituanienne.
Le Britannique, qui avait été emprisonné en Autriche en 2006 pour avoir nié la Shoah, a annoncé son intention de se rendre en Pologne cette année. Selon les responsables lituaniens, il projetait de se rendre également en Lituanie et en Lettonie voisine.
En 2010, M. Irving a fait une tournée controversée de sites de la Seconde Guerre mondiale en Pologne, dont l’ancien camp d’extermination de Treblinka, suscitant l’indignation.
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Jacek Czaputowicz, a déclaré en mars que cette fois, David Irving « ne serait pas accepté en Pologne » où le négationnisme est également interdit.
« Ce sera une décision de notre gouvernement, nous avons déjà pris des mesures sur ce dossier », a déclaré M. Czaputowicz, cité par l’agence de presse polonaise PAP.
Irving est l’auteur de La guerre d’Hitler, un livre qui minimise les atrocités nazies et la responsabilité du dictateur.
En vertu de la loi lituanienne, quiconque est reconnu coupable d’avoir nié ou « gravement banalisé » la Shoah encourt une peine de trois ans de prison.
Avant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Lituanie comptait environ 200 000 personnes. Plus de 90 % d’entre elles ont péri entre 1941 et 1944 pendant la Shoah, des mains des nazis et de leurs collaborateurs locaux.