Le président du conseil scolaire de Chicago démissionne après ses publications antisémites
Depuis le 7 octobre, Mitchell Johnson a tourné le dos à la communauté juive, décrivant le pogrom du Hamas comme de la « résistance contre l'oppression » et assimilant sionisme et nazisme
JTA – Le président du conseil des écoles publiques de Chicago a démissionné jeudi après avoir occupé son poste une semaine seulement, à la suite de deux jours de controverse concernant ses publications antisémites sur les réseaux sociaux.
Le révérend Mitchell Ikenna Johnson avait refusé de démissionner la veille, malgré les appels d’un nombre croissant de membres du conseil municipal et du gouverneur démocrate juif de l’Illinois, J.B. Pritzker, pour qu’il le fasse. Le maire de Chicago, Brandon Johnson (aucun lien de parenté), qui avait initialement exprimé son soutien à Johnson, a annoncé jeudi que le président avait démissionné à sa propre demande.
Le maire a déclaré que les publications de Johnson étaient « non seulement blessantes mais aussi profondément dérangeantes ».
Le média Jewish Insider a été le premier à rapporter mardi les publications de Johnson, qui évoquaient entre autres le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud Israël le 7 octobre 2023 comme des actes de « résistance contre l’oppression. » Ce massacre avait vu des terroristes infiltrer Israël, pour y assassiner plus de 1 200 personnes et en kidnapper 251.
Johnson avait également écrit que « l’idéologie des Allemands nazis a été adoptée par les Juifs sionistes » et accusait les Juifs pro-Israël de se rallier à « la droite alternative ».
« Je tiens à être clair sur ce point : tout propos à caractère antisémite, misogyne ou conspirationniste est inacceptable », a affirmé le maire Johnson dans son communiqué, ajoutant que le président du conseil d’administration « gênerait le travail important que nous devons accomplir pour nos écoles » s’il restait à son poste.
Mitchell Ikenna Johnson, qui a été désigné pour remplacer le conseil d’administration après la démission de tous ses membres au début du mois en raison de leur mécontentement à l’égard du maire, a par le passé collaboré avec des groupes de la communauté juive. Il s’est prononcé contre l’antisémitisme après la fusillade de la synagogue de Pittsburgh en 2018 et a participé à des événements organisés par la fraternité juive Alpha Epsilon Pi et le Centre Simon Wiesenthal. Pas plus tard qu’en 2020, il a publié des contenus positifs sur les Juifs. Cependant, sa trajectoire semble avoir changé après le 7 octobre 2023.
Johnson a présenté ses excuses à « la communauté juive » pour ses publications, les qualifiant de « clairement réactives et insensibles ». Il a ajouté que ces derniers mois, « j’ai demandé et reçu des retours de mes amis et collègues juifs, qui m’ont aidé à être plus réfléchi dans l’approche de ces questions délicates ».
Parmi les groupes qui ont célébré la démission de Johnson figuraient le Comité juif américain (AJC), le Jewish United Fund, la fédération locale de Chicago, et le bureau régional de l’Anti-Defamation League (ADL).
« Aujourd’hui, notre ville a pris la bonne décision », a écrit le Jewish United Fund sur Instagram. « Un antisémite, misogyne et complotiste ne dirigera PAS le conseil d’éducation des écoles publiques de Chicago. »
La polémique a éclaté alors que la ville était secouée par la fusillade d’un homme juif orthodoxe se rendant à la synagogue dans le nord de la ville. Les dirigeants juifs locaux avaient également accusé le maire Johnson d’avoir minimisé l’identité juive de la victime dans ses déclarations publiques condamnant la fusillade.
Les dirigeants juifs avaient également exprimé leur frustration face au fait que les accusations portées contre le suspect n’incluaient pas les crimes de haine. Jeudi, les charges retenues contre l’assaillant présumé, Sidi Mohamed Abdallahi, ont été élargies pour inclure des charges de terrorisme et de crimes haineux. Le chef de la police de Chicago, Larry Snelling, a déclaré lors d’une conférence de presse que des preuves trouvées sur le téléphone d’Abdallahi suggéraient qu’il ciblait des Juifs.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.