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Tentative de meurtre d’un Juif de Chicago : Le motif terroriste et antisémite retenu

Face aux critiques de la communauté juive, le chef de la police Larry Snelling a expliqué que ces chefs accusations avaient dû être étayés et vérifiés

Sidi Mohamed Abdallahi, blessé par la police, lors d'un échange de coups de feu, à Chicago, dans le Michigan, le 26 octobre 2024. (Crédit : Capture d'écran/X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)
Sidi Mohamed Abdallahi, blessé par la police, lors d'un échange de coups de feu, à Chicago, dans le Michigan, le 26 octobre 2024. (Crédit : Capture d'écran/X ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur les droits d'auteur)

La police de Chicago va ajouter les chefs d’accusation de terrorisme et crimes de haine à ceux auxquels fait déjà face l’auteur des tirs sur un juif orthodoxe en chemin pour la synagogue à Chicago, dans l’Illinois, la semaine dernière, a annoncé jeudi le surintendant suite aux critiques des Juifs de Chicago portant sur l’omission de ces chefs d’accusation.

Lors de l’incident qui s’est produit samedi dernier, la police a expliqué que Sidi Mohamed Abdallahi, 22 ans, avait tiré sur un juif orthodoxe âgé de 39 ans dont l’identité n’a pas été révélée, et qui se rendait à pied à la congrégation KINS, dans le quartier juif de West Rogers Park à Chicago. La victime a reçu une balle dans l’épaule.

Lors d’un échange de tirs avec la police, le tireur a lui-même pris une balle et été conduit à l’hôpital dans un état critique. La victime est quant-à-elle sortie de l’hôpital samedi après-midi.

Selon des informations locales, Abdallahi serait un ressortissant mauritanien.

« Nous n’accepterons jamais la violence, la haine ou le sectarisme », a déclaré le chef de la police Larry Snelling lors d’une conférence de presse.

Repoussant les critiques selon lesquelles la police avait tardé à inculper Abdallahi de terrorisme et de crimes haineux, Snelling a expliqué que ses services devaient s’assurer d’avoir suffisamment de preuves pour étayer ces chefs d’accusation, ce qui, a-t-il rappelé, « prend du temps ».

Selon Snelling, les agents ont découvert, dans le téléphone d’Abdallahi, des preuves qu’il « avait préparé son coup et voulait s’en prendre à des personnes de confession juive. Ce sont ces preuves qui nous ont permis d’ajouter les chefs d’accusation de terrorisme et crime de haine. »

La réaction du maire de Chicago, Brandon Johnson, a elle aussi suscité des critiques de la part de la communauté juive, Johnson ayant ommis de mentionner, lors de sa condamnation des faits, que la victime était juive.

« Au nom de la ville de Chicago, j’adresse nos pensées et nos prières les plus sincères à la victime et aux proches de la victime de la fusillade de ce week-end, à Rogers Park », a écrit Johnson dans un communiqué publié mardi sur X, ajoutant que « ce tragique événement n’aurait jamais dû se produire ».

Ces critiques illustrent une fois de plus les relations difficiles que Johnson entretient avec les dirigeants juifs de Chicago.

En janvier dernier, le maire avait voté en faveur de l’adoption d’une résolution du conseil municipal appelant à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, faisant de Chicago la plus grande ville américaine à prendre cette décision qui n’avait pas manqué de s’attirer la réprobation des juifs, à commencer par la fédération de Chicago et la branche locale de l’Anti-Defamation League.

Avant la Convention nationale démocrate de cet été à Chicago, Johnson avait qualifié la guerre à Gaza de « génocidaire », accusation qu’Israël nie catégoriquement.

Néanmoins, Johnson se trouvait derrière Snelling lors de la conférence de presse du surintendant, vendredi, au cours de laquelle il a annoncé les nouveaux chefs d’accusation.

Brandon Johnson, maire de Chicago, lors du premier jour de la Convention nationale du parti démocrate (DNC), à Chicago, le 19 août 2024. (Crédit : J. Scott Applewhite/AP)

Cet incident a eu lieu à un moment d’alerte maximale au sein des communautés juives américaines. La fusillade s’est en effet déroulée quelques heures après la fin de Simhat Torah, qui marque la fin des grandes fêtes juives et était cette année, selon le calendrier hébraïque, le premier anniversaire de l’attaque commise par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Ouverte sur plusieurs fronts, la guerre qui s’en est suivie s’est accompagnée d’un regain d’actes antisémites aux États-Unis et partout ailleurs.

Cette fusillade a également eu lieu la veille du sixième anniversaire de la fusillade à la synagogue Tree of Life de Pittsburgh, qui a fait 11 victimes parmi les fidèles dans ce qui reste à ce jour l’attaque antisémite la plus meurtrière de toute l’histoire des États-Unis.

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