Leo Dee lira la prière de Yizkor lors d’une cérémonie nationale pour Yom HaAtsmaout
Le rabbin qui a perdu sa femme et ses filles dans une fusillade terroriste au début du mois a plaidé pour l'unité d'Israël face aux conflits liés à la réforme du système judiciaire

Le rabbin Leo Dee, qui a perdu sa femme et deux de ses filles dans un attentat terroriste au début du mois, récitera la prière commémorative de Yizkor lors de la cérémonie nationale de mardi soir marquant le passage de Yom HaZikaron à Yom HaAtsmaout, ont déclaré dimanche les organisateurs de l’événement.
Lucy Dee, 48 ans, et ses filles Maia Dee, 20 ans, et Rina Dee, 15 ans, ont été tuées par des terroristes palestiniens qui ont ouvert le feu sur leur voiture alors qu’elles circulaient dans le nord de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie, le 7 avril. Les deux sœurs ont été déclarées mortes sur place, tandis que Lucy a été transportée d’urgence à l’hôpital dans un état critique, mais est décédée trois jours plus tard. Les tireurs sont toujours en fuite.
La famille Dee, qui réside dans l’implantation d’Efrat, au sud de Jérusalem, a enterré Lucy deux jours après avoir enterré Maia et Rina. La famille, qui a immigré du Royaume-Uni il y a neuf ans, possède la double nationalité.
Lors de l’enterrement de ses filles, Dee a lancé un appel à l’unité des Israéliens, alors que les dissensions se creusent autour du projet du gouvernement de remanier le système judiciaire, en évoquant le flot de condoléances et de messages de soutien qu’il avait reçus, ainsi que la grande foule présente aux funérailles.
« Lorsqu’une simple famille d’Efrat est dévastée et que le pays tout entier souffre, il n’y a pas de plus grande preuve de notre unité », a-t-il déclaré, ajoutant que la véritable menace pour le pays venait des terroristes « qui sont prêts à détruire vos vies en un instant ».
Yom HaZikaron commencera lundi soir, lorsqu’une sirène d’une minute retentira dans tout le pays. Le lendemain soir, la cérémonie emblématique d’allumage des flambeaux se tiendra au cimetière national du mont Herzl à Jérusalem, alors que le pays passera du deuil des soldats tués et des victimes des attaques terroristes à la célébration du 75e anniversaire de l’indépendance d’Israël.
La cérémonie, habituellement apolitique, a pris un ton différent cette année, en raison des projets du gouvernement visant à radicalement transformer le pouvoir judiciaire. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a annoncé qu’il ne participerait pas à l’événement en raison des divisions sociétales que le gouvernement, selon lui, a attisées avec son programme radical.
La juxtaposition de Yom HaZikaron et Yom HaAtsmaout est un élément clé de l’expérience qu’ont les Israéliens de l’anniversaire de leur pays, garantissant qu’aucune commémoration n’exclut complètement le sacrifice de ceux qui sont tombés au combat et de leurs familles, et que l’exaltation de l’indépendance n’est jamais très éloignée de la prise de conscience de ce qu’elle a coûté.

Parallèlement à la cérémonie de mardi soir, un grand rassemblement – présenté comme le plus important de l’histoire d’Israël – se tiendra rue Kaplan à Tel Aviv à 20h30 mardi soir.
Samedi soir, des dizaines de milliers de manifestants se sont mobilisés contre le plan de réforme largement controversé du gouvernement, exhortant les responsables politiques à ne pas se rendre dans les cimetières à Yom HaZikaron, l’une des rares fêtes nationales non religieuses d’Israël, au cours de laquelle de nombreux Israéliens se rendent sur les tombes de leurs proches et de leurs camarades.
La semaine dernière, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que les députés de l’opposition Lapid et Benny Gantz, ont exhorté les Israéliens à mettre de côté leurs profondes divergences lors des commémorations de mardi en l’honneur des soldats tombés au combat. Le chef d’état-major de Tsahal s’est fait l’écho de leur appel dimanche matin.