Israël en guerre - Jour 346

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Analyse

Les partis haredim sont dans l’opposition, mais pour combien de temps ?

Les Haredim dépendent des fonds publics, la coalition a besoin de Shas et de Yahadout HaTorah pour se maintenir au pouvoir ; alors pourquoi ne veulent-ils pas travailler ensemble ?

Haviv Rettig Gur

Haviv Rettig Gur est l'analyste du Times of Israël

Le leader de Yahadout HaTorah, Moshe Gafni, à gauche, le dirigeant du Shas Aryeh Deri et le député de Yahadout HaTorah, Yaakov Litzman, lors d'une conférence de presse à la Knesset, le 8 juin 2021. (Crédit :Yonatan Sindel/Flash90)
Le leader de Yahadout HaTorah, Moshe Gafni, à gauche, le dirigeant du Shas Aryeh Deri et le député de Yahadout HaTorah, Yaakov Litzman, lors d'une conférence de presse à la Knesset, le 8 juin 2021. (Crédit :Yonatan Sindel/Flash90)

Les partis haredim – ultra-orthodoxes – ne veulent rien avoir à faire avec le gouvernement. Rien du tout. Ils ont été très clairs sur ce point. Tellement clairs et tellement fermes que certains ont fini par se demander si cette opposition n’était pas un peu démesurée.

Le 8 juin, une fois l’accord de coalition rendu public, les députés haredim ont organisé une conférence de presse à la Knesset. Leur discours était univoque : « Le gouvernement dirigé par [Naftali] Bennett va détruire et démolir tout ce que nous avons défendu pendant 70 ans », martelait Aryeh Deri, chef du parti Shas.

Qualifiant Bennett et le Premier ministre par alternance Yair Lapid « « d’impies », le chef du parti Yahadout HaTorah Moshe Gafni a exhorté la communauté sioniste religieuse, la base électorale de Bennett, « à vomir ces personnes, les excommunier et les bannir, les exclure du peuple d’Israël… Nous secouerons ciel et terre » contre le nouveau gouvernement, promettait-il.

« Retirez votre kippa », avait demandé un autre député haredi au Premier ministre, qui est le premier chef de gouvernement israélien à arborer le traditionnel couvre-chef des Juifs pratiquants,

Les partis haredim avaient défini leur interprétation du nouveau gouvernement, et elle ne leur était pas favorable : l’identité et le caractère mêmes d’Israël en tant que pays juif faisaient l’objet d’une attaque en règle de la part d’une clique de Juifs traîtres et avides de pouvoir.

Deux semaines plus tard, leur position est inchangée.

Moshe Gafni, leader de Yahadout HaTorah, lors d’une déclaration à la presse après avoir rencontré le président Reuven Rivlin à la résidence du président à Jérusalem, le 5 avril 2021. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Mais personne n’y croit

Ce qui est curieux avec ce nouveau militantisme, ce n’est pas qu’il est soudain, ni que les plaintes des députés ne portent quasiment que sur les questions de religion et d’État – les transports publics pendant Shabbat ou la réforme du rabbinat –, qui sont loin des préoccupations de la plupart des Israéliens.

Non. Ce qui est étrange, c’est que très peu d’Israéliens prennent ce discours au sérieux.

« Ils se moquent toujours des partis haredim en affirmant qu’en échange de budgets pour le monde de la Torah, nous serions prêts à intégrer n’importe quel gouvernement », disait Deri le 8 juin.

Et il a raison. C’est la supposition générale au sujet des partis haredim, qui ont fait partie de la quasi-totalité des coalitions, de droite, de gauche et du centre, depuis les années 1970. Le parti séfarade ultra-orthodoxe de Deri a très volontairement siégé dans des gouvernements Olmert et Rabin et son homologue ashkénaze Agudat Israël (qui compte pour moitié dans la liste de Yahadout HaTorah) a rejoint le gouvernement Sharon en 2005 aux côtés du Parti travailliste avant qu’Israël ne se retire de la bande de Gaza.

Le ministre de la Défense Naftali Bennett (à droite) s’entretient avec le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri lors d’une réunion avec des partis de droite à la Knesset à Jérusalem, le 18 novembre 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Traditionnellement, les partis haredim ignorent très largement les questions de sécurité intérieure, de stratégie régionale ou d’indépendance palestinienne. Leur priorité est, et a toujours été, le financement de leurs institutions et de leurs communautés.

Et ce n’est pas par hasard. La communauté ultra-orthodoxe israélienne est très dépendante des fonds publics, parce que sa natalité est élevée et parce qu’elle est très peu représentée dans la population active, notamment parce que de nombreux hommes s’adonnent à l’étude de la Torah à temps plein.

À chaque fois que Shas et Yahadout HaTorah entrent dans des négociations pour la formation d’une coalition, l’enjeu est immense. Près d’1,3 million de shekels de fonds publics sont alloués chaque année aux yeshivot et plusieurs milliards sont injectés dans les organisations caritatives haredim, dans les réseaux scolaires et les institutions communautaires.

Une partie de cet argent est explicitement destinée aux Haredim, mais une grande partie ne l’est pas. Les avantages fiscaux accordés aux ménages dont un adulte travaille, par exemple, ne sont pas marqués « haredi » dans le budget de l’État, mais les bénéficiaires sont en grande majorité issus de cette communauté. Il en va de même pour les allocations familiales, les budgets des « événements culturels » remis aux municipalités par le ministère du développement du Néguev et de la Galilée, et ainsi de suite ; le financement total s’élève à plusieurs milliards de shekels par an. La société haredi pourrait difficilement se maintenir sans cela.

Et ce financement pourrait bien être menacé maintenant que Shas et Yahadout HaTorah se retrouvent dans l’opposition et que le ministère des Finances et la commission des Finances de la Knesset sont entre les mains du parti laïc Yisraël Beytenu.

Des étudiants à la yeshiva Ateret Yisrael à Jerusalem, le 19 novembre 2019. (Crédit : Aharon Krohn/Flash90)

La dernière fois que les Haredim se sont retrouvés dans l’opposition, en 2013, les allocations pour les institutions et les ménages haredim ont été impitoyablement réduites par le ministre des Finances de l’époque, Yair Lapid (et avec l’aide du ministre de l’Economie de l’époque, un certain Naftali Bennett). Les budgets des yeshivot ont diminué de moitié, passant d’un milliard de shekels en 2012 à moins d’un demi-milliard en 2013.

Mais cette expérience douloureuse n’est rien comparée au traumatisme infligé par nul autre que Benjamin Netanyahu dans le gouvernement Sharon en 2003. Le parti laïc Shinui, sous l’égide de Tommy Lapid, père de Yair Lapid, a mis les partis haredim hors du gouvernement. Netanyahu, alors ministre des Finances, avait lancé un vaste programme de coupes budgétaires afin de sortir de la récession qui avait accompagné la Seconde intifada.

Privé de pouvoir dans l’opposition, les partis haredim regardaient les allocations familiales – l’une des principales source de revenu pour de nombreux Haredim – se réduire à peau de chagrin. De nombreux foyers ont perdu jusqu’à plusieurs milliers de shekels par mois, ce qui a entraîné une baisse de la natalité dans le milieu haredi, parce que les familles repensaient leurs projets familiaux à la lumière de leurs moyens.

Les élections ont bel et bien des conséquences.

Ultra-Orthodox Jewish children, April 2010 (photo credit: David Vaaknin/Flash90)
Des enfants ultra-orthodoxes à Jérusalem, en avril 2010. (Crédit : David Vaaknin/Flash90)

Malgré les fanfaronnades de Deri et de Gafni, il est difficile d’imaginer que les partis haredim puissent rester très longtemps dans l’opposition. Le danger pour leur communauté est trop grand.

Couvrir leurs risques

Et en effet, alors que les politiciens haredim ont affiché leur dédain pour le nouveau gouvernement au cours des deux dernières semaines, d’autres centres d’influence haredim ont commencé à se frayer un chemin politique vers la nouvelle coalition.

Dans des commentaires qui ont été opportunément divulgués lundi à la chaîne publique Kan pour un reportage, Yanki Kanievsky, petit-fils et porte-parole du rabbin Chaim Kanievsky, le sage le plus influent de la communauté haredi ashkénaze d’Israël, a expliqué que la « vraie raison » pour laquelle les partis haredim ne faisaient pas partie de la nouvelle coalition, « c’est que personne ne nous l’a proposée. C’est la vraie réponse, et je dis cela en tant que personne qui a été un peu impliquée ».

« Ils ne sont jamais venus et n’ont jamais dit : ‘Venez avec nous au gouvernement et nous vous promettrons [des choses]' », explique Kanievsky dans l’enregistrement qui a fuité.

Le rabbin Chaim Kanievsky et son petit-fils Yaakov Kanievsky au domicile du sage dans la ville ultra-orthodoxe de Bnei Brak, le 22 septembre 2020. (Crédit : Aharon Krohn / Flash90)

« Ce n’est pas un hasard », a-t-il poursuivi. « C’était le but recherché : que les Haredim ne soient pas à l’intérieur. »

« Que ce soit clair. Le rabbin n’a aucun problème avec la gauche ou la droite. Son positionnement n’est pas à droite en ce qui concerne la terre d’Israël », a dit le jeune Kanievsky en parlant de son grand-père, évoquant l’idéologie nationaliste juive qui estime que toute la terre biblique d’Israël devrait intégrer l’État juif.

« C’est complètement le contraire », a-t-il continué. « Le rabbin répète encore et encore qu’il ne faut pas provoquer les Arabes et qu’il ne faut pas vivre dans les implantations. »

Un interlocuteur non identifié dans l’enregistrement demande ensuite : « Et si on propose d’entrer dans la coalition ? »

« Il faudrait que nous étudions l’offre, que nous examinions ce que la coalition serait prête à nous offrir », répond alors Kanievsky. « Il faut qu’ils viennent nous en parler. »

Jouer les intouchables

Si le besoin de financement de la coalition est si grand et que, selon Kanievsky, ils attendent essentiellement une offre pour rejoindre la coalition, pourquoi la rhétorique est-elle si vive ? Pourquoi traiter Bennett de « morceau de rien« , comme l’a fait Gafni lundi ? Pourquoi parler des « destructeurs d’Israël », une expression utilisée par plusieurs députés haredim pour décrire le nouveau gouvernement ces derniers jours ?

Les membres du nouveau gouvernement israélien : le ministre de la Défense Benny Gantz, le Premier ministre par alternance et ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, le Premier ministre Naftali Bennett, le ministre de la Justice Gideon Saar, le ministre des Transports Merav Michaeli, le ministre de la Santé Nitzan Horowitz, le ministre des Finances Avigdor Liberman après une session spéciale pour voter sur un nouveau gouvernement à la Knesset à Jérusalem, le 13 juin 2021. (Crédit : EMMANUEL DUNAND / AFP)

Les partis haredim ont deux raisons principales de rejoindre une coalition gouvernementale. La première et la plus souvent citée est le financement désespérément nécessaire à l’éducation, à la protection sociale et à un large éventail d’organisations et d’œuvres de bienfaisance.

Mais il y a une autre raison : les politiciens haredim sont désireux d’influencer la société et l’espace public israéliens, de garder leur emprise sur les institutions religieuses de l’État et, dans un sens plus large, de revendiquer l’histoire d’Israël.

Ce nouveau sentiment est une révolution lente mais profonde. Autrefois, la société haredi rejetait d’emblée l’Israël « laïque ». Lentement, par à-coups, la situation s’est inversée. La plupart d’entre eux s’identifient désormais profondément à l’État et, à mesure que cette identification se développe, les Juifs ultra-orthodoxes veulent avoir leur mot à dire dans le façonnement de la société israélienne qui grandit avec elle.

Les récentes études révèlent que les Haredim mainstream ressentent une affinité culturelle avec les électeurs traditionnels de droite, selon le Dr. Gilad Malach, directeur du programme « Ultra-orthodoxes en Israël » au sein de l’Institut israélien de la démocratie.

« Ils sont plus de 90 % à dire dans les sondages qu’ils se considèrent de droite », explique Malach.

« Et quand on les sonde sur certaines questions, qui divisent la droite et la gauche », ils sont systématiquement à droite. « Sur la Cisjordanie, mais pas seulement. Aussi sur l’égalité pour tous les pans de la société, les questions sur la loi de l’État-nation (qui consacre Israël comme État hébreu) ou la réforme de la Haute-Cour. Sur toutes ces questions, le public et les politiciens haredim penchent à droite. »

Le président du parti Yahadout HaTorah, le député Moshe Gafni, et d’autres membres du parti en compagnie du rabbin Baruch Mordechai Ezrachi lors d’une tournée de campagne électorale à Beit Shemesh, le 14 mars 2021. (Crédit : Yaakov Lederman/Flash90)

Et cette tendance « n’a fait que se préciser au cours des deux dernières années », analyse Malach. « Sociologiquement, les politiciens haredim parlent de cela – la droite à tendance à être plus traditionnelle. Ainsi, lorsqu’État ‘juif’ et État ‘démocratique’ s’opposent, l’aspect ‘juif’ tend à être plus important. Le public haredi s’identifie à l’État, et principalement à son aspect ‘État juif’. »

Comme l’a expliqué un responsable de Yahadout HaTorah cette semaine à la Douzième chaîne, la loyauté du parti envers Netanyahu n’a pas grand chose à voir avec Netanyahu. Elle se manifeste plutôt comme une alliance à un parti de Juifs traditionnalistes, séfarades pour la plupart, qui, ils l’espèrent, leur rendra cette loyauté.

Ou, comme l’a dit Deri il y a deux semaines, « au cours de nombreuses années, et surtout ces dernières années, un véritable partenariat s’est développé entre le public haredi et les segments religieux, nationalistes et observants de la Torah autour des valeurs communes que sont l’amour de la terre d’Israël, le renforcement des implantations en Judée et en Samarie, la protection du caractère juif de l’État d’Israël et la protection du monde de la Torah, ‘Yavneh et ses Sages’. »

Par conséquent, quiconque suit la rhétorique effrénée des députés haredim ces derniers jours ne manquera pas de remarquer qu’ils ont soigneusement évité toute discussion sur l’argent et se sont plutôt concentrés sur la guerre culturelle religieuse.

Les députés de Yahadout HaTorah, dont le député Moshe Gafni, deuxième à gauche, rendent visite au maire de Safed, Shuki Ohana, dans le cadre d’un événement de campagne électorale de la faction Degel Hatorah, dans la ville de Safed, dans le nord d’Israël, le 26 février 2020. (Crédit : David Cohen / Flash90)

« L’État juif est en danger », a averti Deri le 8 juin. « Le gouvernement dirigé par Bennett détruira le saint Shabbat, la conversion [au judaïsme, en l’ouvrant à des rabbins orthodoxes plus libéraux], le grand rabbinat, la cacheroute – et pire que tout, déchirera le peuple juif en lambeaux, le forçant à revenir vivre comme en exil, avec des communautés [séparées] et des livres de généalogie. »

D’abord la réforme religieuse, ensuite les fonds

Il est vrai que certaines réformes profondes de la religion et de l’État figurent dans les accords de coalition avec les partis progressistes : unions civiles étendues aux couples homosexuels, ouverture des transports publics le jour du shabbat, etc. Mais selon les règles internes de la nouvelle coalition, le parti Yamina de Bennett, religieusement conservateur, détient un droit de veto sur des changements aussi radicaux.

Aryeh Deri, ministre de l’Intérieur. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le fossé entre le discours public et la réalité est incommensurable. Si les partis haredim grincent des dents à l’idée d’une privatisation du grand-rabbinat – « qui déracinera la religion de l’État », à en croire Deri – les partis de la coalition n’ont aucunement l’intention de laisser le rabbinat intact. Ils ont l’intention de grossir ses rangs. Le ministre des Affaires religieuses Matan Kahana, issu de la liste de Yamina, travaille d’arrache-pied pour dresser une liste de rabbins orthodoxes religieux-sionistes qu’il compte nommer à des postes au sein du système.

Yamina souhaite aussi élargir la reconnaissance de la certification de cacheroute assurée par l’organisation orthodoxe rabbinique Tzohar, qui est dirigée et effectuée par des rabbins nommés par l’État, dans l’espoir qu’un peu de compétition renforce l’efficacité et réduise la corruption qui est légion dans l’appareil public de cacheroute.

Le tollé soulevé par les Haredim est peu susceptible de faire dévier ces initiatives. Yamina, que la droite accuse toujours d’avoir fait tomber un gouvernement de droite, doit montrer à ses électeurs de la communauté religieuse sioniste qu’elle est à leur service.

Le Premier ministre Naftali Bennett, face caméra, lors d’une réunion du cabinet au bureau du Premier ministre de Jérusalem, le 20 juin 2021. (Crédit : Amit Shabi/POOL)

La situation est similaire pour Lapid et Liberman, tous deux à la tête de partis laïcs. Leurs électeurs s’attendent à des réformes libérales pour le nouveau gouvernement, notamment la Loi des Supermarchés, qui augmente les pouvoirs accordés aux villes et municipalités pour décider de l’ouverture des commerces le jour du Shabbat.

En d’autres termes, comme l’a suggéré Yanki Kanievsky, le nouveau gouvernement n’est pas franchement pressé d’intégrer les partis haredim, ou du moins pas tant que ses dirigeant estiment avoir remporté des victoires tangibles pour leurs électeurs.

Les partis haredim aussi ont de bonnes raisons d’attendre de voir ce que le nouveau gouvernement leur réserve. Avec un peu de chance (pour eux !), il s’effondrera d’ici quelques mois sous la pression des contradictions qui le caractérise. Et s’il s’effondre, il vaut mieux, pour les partis haredim, ne pas en être, envoyant ainsi le subtil message à de futurs partenaires de coalition qu’une gouvernement sans Haredim est un gouvernement qui n’est pas viable.

Financièrement, les Haredim disposent d’une certaine latitude. Pendant six mois, les partis haredim ont travaillé pour s’assurer que les institutions soient éligibles à une avance sur les subventions gouvernementales, une garantie contre le fait que les négociations de la coalition n’aboutissent pas.

En décembre dernier, peu après sa nomination, le comptable général du ministère des Finances, Yaheli Rotenberg, a publié une directive à la demande des partis haredim, autorisant le gouvernement à accorder des avances sur les fonds destinés aux organisations à but non lucratif et autres institutions qui dépendent du soutien de l’État.

Les législateurs votent contre un projet de loi visant à reporter la date limite du budget au 22 décembre 2020. (Crédit : Danny Shem Tov/ Porte-parole de la Knesset).

Cette mesure, telle que décrite par le Trésor public, vise à permettre à ces institutions de survivre plus facilement aux chocs économiques des fermetures dues à la pandémie et à minimiser les dommages causés par l’incapacité de la Knesset à adopter un budget d’État pour 2020 et 2021.

Les politiciens haredim ont fait bon usage de cette nouvelle règle. En juin, les yeshivot du pays avaient reçu quelque 110 millions de shekels d’avance, en plus du financement régulier prévu au budget, un coussin destiné à leur permettre de traverser la période d’instabilité politique.

Le résultat est simple : il y a un calendrier à l’œuvre des deux côtés. La nouvelle coalition ne veut pas encore que les partis haredim se joignent à elle, et Shas et Yahadout HaTorah ont pris des mesures pour s’assurer une marge de manœuvre de quelques mois avant que les institutions de leur communauté ne soient désespérées et que leur position de négociation ne commence à se détériorer.

Au cours de ces mois, les partis haredim feront tout ce qui est en leur pouvoir pour délégitimer et tenter de faire tomber la nouvelle coalition – jusqu’au moment où ils demanderont à la rejoindre.

Au final, la nouvelle coalition, très serrée, devra prouver sa solidité en survivant aux votes de défiance, en adoptant un budget national et en mettant en œuvre les réformes attendues par ses électeurs, le tout sans aide extérieure. Les partis haredim ne la sauveront pas, comme Bennett et Lapid l’ont un jour espéré.

Mais si la coalition s’avère résistante, si elle peut survire aux premiers mois périlleux, le désespoir financier pur et simple et la pression croissante d’une direction rabbinique déjà inquiète enverront probablement les partis haredim à la recherche d’une porte de sortie. Si le gouvernement survit aux prochains mois, il y a de fortes chances qu’il survive aux prochaines années.

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