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Les USA auraient coordonné des entretiens sur l’Iran entre Israël et les Emirats

Des responsables de Washington ont confié au "WSJ" que des entretiens secrets ont eu lieu, au-delà des gestes symboliques laissant présager d'un dégel diplomatique

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre Brian Hook, envoyé spécial américain pour l'Iran, à Jérusalem, le 15 novembre 2018. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu rencontre Brian Hook, envoyé spécial américain pour l'Iran, à Jérusalem, le 15 novembre 2018. (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Les Etats-Unis ont organisé des pourparlers secrets entre Israël et les Emirats arabes unis ces derniers mois, pour parler de la menace commune que représente l’Iran, selon un article du Wall Street Journal publié jeudi.

Au moins deux entretiens secrets entre des responsables émiratis et israéliens ont eu lieu cette année, indique l’article. Le premier aurait eu lieu au début de l’année 2019, et un second « plus récemment ». L’article relaye les propos de responsables à la Maison-Blanche proches du dossier.

Les dates exactes et les lieux des réunions n’ont pas été dévoilés.

Les responsables américains ont indiqué que les entretiens allaient plus loin que les récents gestes symboliques entre Jérusalem et Abu Dhabi, et sont destinés à renforcer les relations diplomatiques et militaires et le partage de renseignements entre les deux pays.

Brian Hook, envoyé spécial des Etats-Unis pour l’Iran et chef de l’Iran Action Group, un groupe du département d’Etat chargé de coordonner la politique de l’administration sur l’Iran à Washington et à l’étranger, a assisté aux entretiens.

« L’Iran Action Group a œuvré avec plusieurs pays pour coordonner les activités diplomatiques et sécuritaires et le renseignement en réponse à l’agression iranienne grandissante », a déclaré un responsable américain au WSJ.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo rencontre Mohammed bin Zayed Al-Nahyan, prince héritier d’Abu Dhabi et vice président des forces armées émiraties, à Abu Dhabi, le 24 juin 2019. (Crédit : Jacquelyn Martin/Pool/AFP)

« Ces efforts ont permis d’anticiper et de neutraliser plusieurs menaces iraniennes, notamment des activités terroristes et des cyber-attaques dans des pays tiers, des attaques prévues contre des navires internationaux, et du trafic d’armes », a expliqué le responsable.

Il n’a pas précisé quelles opérations iraniennes ont été contrecarrées ni quels pays tiers étaient impliqués.

Il a ajouté que le rapprochement entre Israël et les Emirats était dû à la politique de l’administration Trump au Moyen-Orient.

Israël n’entretenait aucune relation diplomatique avec les Emirats, qui, comme la plupart des pays arabes, refusent de reconnaître l’Etat hébreu à cause de sa politique envers les Palestiniens.

Mais au cours de l’année écoulée, les deux pays ont montré une plus grande ouverture mutuelle et auraient développé des liens, en coulisses, basés sur leurs préoccupations communes au sujet de l’Iran.

En octobre dernier, la ministre de la Culture Miri Regev a visité Abu Dhabi pour assister à un tournoi de judo, où l’hymne israélien a été joué pour la première fois, et Regev a eu droit à une visite de la Grande mosquée Cheikh Zayed.

Miri Regev, au centre, visite la grande mosquée Sheikh Zayed à Abou Dhabi avec des responsables émiratis, le 29 octobre 2018. (Crédit : Chen Kedem Maktoubi)

Le mois dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères Yisrael Katz s’est rendu à Abu Dhabi pour assister à une conférence de l’ONU sur le climat et discuter de la « menace iranienne » avec ses homologues émiratis.

Après la visite de Katz, le ministre émirati des Affaires étrangères Anwar Gargash a déclaré aux journalistes que le dialogue avec Israël était une étape « positive ». Tout en soutenant la création d’un État palestinien indépendant, Gargash a souligné que le boycott d’Israël longtemps prôné par son pays, était une « très, très mauvaise décision ».

L’article sur les entretiens secrets est publié dans un contexte de dégel entre Israël et les pays arabes, notamment avec l’organisation, en juin, de la conférence américaine sur le volet économique du plan de paix de Trump au Bahreïn.

Si aucun responsable israélien n’a été invité, plusieurs journalistes israéliens y étaient et le ministre des Affaires étrangères bahreïni avait confié au Times of Israël que l’existence d’Israël était un fait et que Bahreïn souhaitait, ultérieurement, faire la paix avec Israël.

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