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Liberman se déclare candidat au poste de Premier ministre

Malgré ses sept sièges seulement à la Knesset, le chef de Yisrael Beytenu, estimant que Netanyahu veut un nouveau scrutin, dit être le seul à pouvoir défier le Premier ministre

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) avec le ministre de la Défense de l'époque Avigdor Liberman lors d'une conférence de presse conjointe le 30 mai 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) avec le ministre de la Défense de l'époque Avigdor Liberman lors d'une conférence de presse conjointe le 30 mai 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le chef du parti Yisrael Beytenu, Avidgor Liberman, a affirmé mardi qu’en se basant sur le contenu de la conférence de presse du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans la soirée de lundi, il estimait qu’un nouveau scrutin aurait lieu en Israël – le quatrième en moins de deux ans – et il s’est déclaré comme étant la seule alternative à l’autorité de Netanyahu.

« Je pense que tous ceux qui ont vu ce qui est arrivé jusqu’à présent le savent : le seul à être capable d’entrer en concurrence avec Netanyahu, c’est Avidgor Liberman », a indiqué le responsable de la droite laïque lors d’un entretien avec le site d’information Ynet.

« Je veux incarner une alternative à son autorité », a-t-il ajouté, affirmant que Netanyahu prévoyait clairement d’utiliser la bataille devant la Haute Cour sur l’accord de coalition conclu avec le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, pour annuler ce pacte et appeler à l’organisation de nouvelles élections à la Knesset pour l’été prochain.

Liberman, dont la formation n’a remporté que sept mandats au Parlement israélien, fort de 120 sièges, a indiqué qu’il ne s’associerait pas à l’alliance Yesh Atid-Telem de Yair Lapid ou à tout autre parti, disant que les fusions récentes « n’ont pas fait leurs preuves ».

Commentant la longue conférence de presse tenue par le Premier ministre lundi soir au sujet du coronavirus, Liberman a évoqué un « discours électoral ».

« Le Premier ministre prépare le terrain pour de nouvelles élections. Il a probablement tiré comme conclusion que c’était la solution préférable pour lui dans ce contexte de confrontation avec la Haute Cour », a-t-il continué.

Devant un graphique montrant le déclin des nouveaux cas de COVID-19 ces dernières semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahu annonce l’assouplissement de nombreuses restrictions en matière de confinement, lors d’une conférence de presse à Jérusalem, le 4 mai 2020. (GPO)

Liberman a déclaré qu’il pensait que le Likud de Netanyahu, ses alliés et Kakhol lavan pourraient remettre au président Reuven Rivlin au moins 61 signatures de députés pour éviter l’organisation immédiate d’un scrutin, alors que Kakhol lavan préside la très importante Commission des arrangements à la Knesset.

Mais il a estimé qu’au cours des deux prochaines semaines – qui devraient précéder l’annonce officielle du gouvernement – Netanyahu « trouvera un prétexte » pour annuler l’accord et précipiter de nouvelles élections en espérant un meilleur résultat pour son parti et ses alliés, ce qui lui permettrait de faire adopter une loi le protégeant des poursuites judiciaires dont il fait l’objet dans trois affaires de corruption.

Des sondages récents ont suggéré que le parti du Likud de Netanyahu tirerait des bénéfices d’un nouveau scrutin – même si une telle initiative peut également être considérée comme risquée dans le contexte de pandémie actuel, dans la mesure où il est impossible de savoir dans quel état sera le pays dans trois mois.

« Il ne pense qu’à lui-même… il tente d’échapper à un procès et à une commission d’enquête d’État au sujet du coronavirus », a affirmé Liberman, se référant au procès pour corruption de Netanyahu qui doit débuter le 24 mai.

Un ministre issu des rangs du Likud, Tzahi Hanegbi, a rejeté ces propos dans un entretien accordé à Ynet, disant avec raillerie qu’en se basant sur les prédictions passées du dirigeant de Yisrael Beytenu – comme sa promesse non tenue de faire assassiner le leader politique du Hamas, Ismail Haniyeh, dans les quarante-huit heures qui suivraient son accession au poste de ministre de la Défense – « quoiqu’il puisse dire, c’est le contraire qui se produit ».

Par ailleurs, Liberman a aussi affirmé que malgré les résultats obtenus par Israël dans la maîtrise de l’épidémie de coronavirus, l’État juif avait échoué à offrir une aide appropriée aux indépendants et que le système éducatif était dans le désarroi le plus total. Il a accusé Netanyahu d’avoir transformé la bataille contre le Covid-19 en « one-man show ».

Liberman a réclamé la formation d’une commission d’enquête qui serait chargée de se pencher sur la gestion de la crise par le gouvernement.

Le dirigeant d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, lors d’une conférence à l’Institut israélien de la démocratie, à Jérusalem, le 24 février 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Il a ajouté que si l’accord entre Netanyahu et Gantz devait être rompu, il ne coopérerait plus, au niveau politique, avec le président de Kakhol lavan pour faire adopter une loi qui interdirait à Netanyahu, mis en examen, de former un gouvernement – un plan qui avait été déjoué lorsque Gantz avait choisi de tenter de mettre en place un gouvernement d’unité avec le chef du Likud.

Dans ce cas, a dit Liberman, Gantz « pourra toujours aller pleurer devant le mur Occidental ». Il a ajouté que ce dernier était tombé dans tous les pièges que Netanyahu lui avait tendus.

Liberman, ancien allié de Netanyahu, s’était retourné contre lui l’année dernière après avoir refusé d’intégrer son gouvernement de droite à la suite des élections d’avril – une rupture qui allait entraîner deux scrutins supplémentaires, plongeant le pays dans la pire crise politique de toute son histoire.

Gantz, ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, était entré en politique au début de l’année dernière et avait formé une alliance avec Lapid et un ex-ministre de la Défense du Likud, Moshe Yaalon. La formation Kakhol lavan avait basé ses trois campagnes électorales sur la promesse de ne jamais intégrer un gouvernement placé sous l’autorité de Netanyahu tant qu’il serait accusé de corruption, le qualifiant de surcroît de clivant, corrompu et dangereux pour Israël.

Benny Gantz (à gauche), le dirigeant de Kakhol lavan, et Benjamin Netanyahu, le Premier ministre, signent leur accord de gouvernement d’union, le 20 avril 2020. (GPO)

Étant parvenu de peu à l’emporter face à Netanyahu et à ses alliés de droite et ultra-orthodoxes, Gantz, fin mars, avait néanmoins annoncé être prêt à rejoindre un gouvernement avec le leader du Likud pour vaincre la pandémie de coronavirus et contribuer à protéger la démocratie israélienne. Il avait cherché à rallier Lapid et Yaalon à cette initiative, mais les deux intéressés s’y étaient férocement opposés, ce qui avait entraîné la dissolution de leur alliance avec Gantz. C’est Lapid qui devrait prendre la tête de l’opposition à la Knesset, aujourd’hui.

Gantz a signé, le 20 avril, un accord de coalition avec Netanyahu pour former un gouvernement. Ce dernier devrait rester au poste de Premier ministre pendant 18 mois avant de laisser la place à Gantz. La Knesset débat actuellement d’un certain nombre de changements législatifs qui ont pour objectif de garantir que cette rotation pourra bien s’effectuer et que Netanyahu, sous le coup d’une inculpation, ne sera pas écarté du pouvoir.

Ces deux questions ont été au cœur des audiences de la Cour suprême, cette semaine, qui a fait savoir qu’elle ne s’opposerait pas à la formation d’un gouvernement par Netanyahu, mais qu’elle n’accepterait pas plusieurs clauses figurant dans l’accord de coalition si elles ne sont pas préalablement modifiées.

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