Israël en guerre - Jour 649

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Israël juge les exigences du Hamas « inacceptables » mais envoie une délégation au Qatar

Les familles d'otages réclament un accord global, comparant les accords partiels à la "sélection" nazie ; le Premier ministre discutera de Gaza lors de sa réunion lundi avec Donald Trump

Des manifestants protestant contre le gouvernement israélien et pour la libération des ptages retenus à Gaza, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 5 juillet 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Des manifestants protestant contre le gouvernement israélien et pour la libération des ptages retenus à Gaza, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 5 juillet 2025. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Une équipe de négociateurs israéliens devrait se rendre dimanche au Qatar pour mener des pourparlers indirects avec le groupe terroriste palestinien du Hamas concernant la libération d’otages et la conclusion d’un cessez-le-feu, alors que les médiateurs intensifient leurs efforts pour parvenir à un accord.

Samedi soir, le bureau du Premier ministre a annoncé ces plans, mais a également averti dans un communiqué que le Hamas avait proposé plusieurs amendements « inacceptables » à une proposition en cours d’élaboration soutenue par les États-Unis et Israël.

Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a envoyé cette équipe au Qatar alors qu’il s’apprêtait à partir pour Washington, où il doit rencontrer le président américain, Donald Trump, lundi, pour discuter de Gaza, de l’Iran et d’autres sujets.

Vendredi, le Hamas a donné une réponse « positive » à la proposition-cadre sur la table, qui prévoit le retour en Israël, en cinq vagues distinctes et sur une période de 60 jours, d’environ la moitié des otages vivants et de près de la moitié des otages morts détenus par des groupes terroristes à Gaza.

Selon une source impliquée dans les efforts de médiation, le Hamas aurait proposé trois amendements à ce cadre.

Selon cette source, le Hamas souhaiterait que l’accord stipule que les négociations sur un cessez-le-feu permanent se poursuivront jusqu’à ce qu’un accord soit conclu, que l’aide humanitaire soit entièrement reprise en main grâce à des mécanismes soutenus par les Nations unies et d’autres organisations internationales, et que l’armée israélienne se retire aux positions qu’elle occupait avant la rupture du précédent cessez-le-feu, en mars.

Des manifestants appelant le gouvernement à conclure un accord avec le groupe terroriste du Hamas afin d’obtenir la libération des otages, sur la Place des Otages à Tel Aviv, le 5 juillet 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Le bureau du Premier ministre a répondu que les modifications proposées avaient été communiquées vendredi soir et qu’elles « n’étaient pas acceptables pour Israël », mais qu’une délégation se rendrait tout de même à Doha dimanche.

Il n’a pas précisé quelles modifications étaient jugées inacceptables.

Alors que le pays attend de savoir si un accord sur la libération des otages sera réellement conclu, et quelle forme il prendra s’il aboutit, les familles des otages et leurs alliés se sont rassemblés samedi soir dans tout le pays pour exhorter le gouvernement à conclure un accord prévoyant la libération immédiate de tous les otages, même si cela implique d’accepter la demande du Hamas de mettre fin définitivement à la guerre.

Dans une déclaration publiée avant les rassemblements, le Forum des familles des otages et disparus a critiqué l’accord partiel qui semble se dessiner et qui, s’il est finalisé, laissera un certain nombre d’otages à Gaza à l’issue de la trêve de 60 jours.

« En cette période critique, nous ne devons pas nous conformer aux différentes ‘listes de Schindler’ qui nous sont dictées, comme s’il n’était pas possible de tous les ramener depuis longtemps », a déclaré le forum, évoquant la mémoire des quelque 1 200 Juifs qui ont survécu à la Shoah après avoir été choisis pour travailler dans l’usine d’Oskar Schindler.

Le forum a déclaré que la méthode consistant à libérer les otages par listes sélectives et par étapes crée une « incertitude insupportable » pour les familles.

« Tous les otages auraient pu être rendus à leurs familles pour être soignés, réintégrés ou enterrés depuis plusieurs mois déjà, si le gouvernement avait choisi d’agir plutôt que de se soucier de sa survie politique. »

Les familles des otages ont déjà comparé les accords partiels, comme la trêve d’une semaine en novembre 2023 qui avait permis la libération de 105 otages, ou la pause de deux mois dans les combats au cours des premiers mois de 2025, au cours de laquelle 30 otages avaient été relâchés, à la « sélection » nazie des Juifs arrivés dans les camps de la mort, entre ceux qui étaient envoyés directement dans les chambres à gaz et ceux qui étaient maintenus en vie pour être soumis au travail forcé.

Des manifestants appelant le gouvernement à conclure un accord avec le groupe terroriste Hamas afin d’obtenir la libération des otages, sur la Place des Otages à Tel Aviv, le 5 juillet 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

S’exprimant samedi soir lors du rassemblement organisé par le forum sur la Place des Otages à Tel Aviv, Maccabit Meyer, la tante des jumeaux Gali et Ziv Berman, a fait référence à cette déclaration devant une foule d’environ 2 000 personnes : « Il est temps de conclure un accord qui sauve tout le monde, les vivants comme les morts, un accord sans ‘sélection’. »

Yuval Sharabi, fille de l’otage assassiné Yossi Sharabi et nièce de l’ex-otage Eli Sharabi, a déclaré aux manifestants que les résultats obtenus par Israël au cours de la guerre de douze jours contre la République islamique le mois dernier étaient « incroyables », mais que si le pays ne profitait pas de cette situation pour conclure un accord global unique, ce serait un « échec diplomatique insupportable ».

« Ce pays, papa, n’est plus celui que tu as connu », a-t-elle déclaré.

« Nous travaillons chaque jour pour rétablir les valeurs qui allaient autrefois de soi. Pour rappeler aux gens que les otages vivants doivent rentrer avant que nous les perdions comme nous vous avons perdus. »

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent 50 otages, dont 49 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 28 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont exprimé de vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes. Le Hamas détient également le corps d’un soldat de Tsahal tué à Gaza en 2014.

Alors que les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu sont en cours, les combats se poursuivent dans la bande de Gaza et deux projectiles ont été tirés en direction d’Israël, déclenchant les sirènes d’alerte dans la communauté frontalière de Kissufim. Les deux projectiles ont été interceptés par l’armée de l’air israélienne et aucun blessé ni dégât n’a été signalé.

Le frère d’un otage fustige les « terroristes » Ben Gvir et Smotrich

Lors d’une manifestation anti-gouvernement distincte menée par les familles des otages sur la rue Begin à Tel Aviv, Yotam Cohen, le frère du soldat captif Nimrod Cohen, a vivement critiqué l’accord qui se profile.

« Pourquoi diable acceptons-nous un accord partiel ? », s’est-il emporté devant une foule d’environ 1 500 manifestants.

Montage photos (de gauche à droite) : le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, le 16 janvier 2025 ; le ministre des Finances Bezalel Smotrich, le 13 janvier 2025. (Crédits : Yonatan Sindel/Flash90)

« Un accord qui laisserait le Hamas en place pendant au moins deux mois aurait et aurait encore de lourdes conséquences sur l’économie israélienne, et pire encore, laisserait dix otages vivants en captivité. »

Il a accusé le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui s’étaient opposés aux précédents accords de trêve et avaient menacé de faire tomber le gouvernement si la guerre prenait fin alors que le Hamas restait au pouvoir dans la bande de Gaza, d’entraîner Israël dans une « guerre religieuse » interminable.

« Nous ne devons pas laisser les terroristes Ben Gvir et Smotrich sacrifier davantage de soldats [et] condamner davantage d’otages à mort sur l’autel des implantations et du messianisme », a déclaré Cohen.

Selon la chaîne publique Kan, Netanyahu, qui espère éviter que les deux ministres ultranationalistes ne mettent à exécution leur menace de démissionner, leur aurait déclaré qu’il ne permettrait pas que la guerre prenne fin sans la démilitarisation de la bande de Gaza.

Il les a également exhortés à ne pas démissionner avant le congé estival de la Knesset, fin juillet, et à attendre de voir comment se déroule la première phase de 60 jours du cessez-le-feu avant de prendre toute décision, a rapporté Kan.

Itaï Shteinmetz, 25 ans, infirmier militaire réserviste, s’est également adressé aux manifestants anti-gouvernement lors de la manifestation sur la rue Begin, où il a appelé à la fin de la guerre au nom des soldats épuisés.

« On nous demande si souvent de passer de 0 à 100 que nous avons oublié ce que c’est que de vivre dans un pays normal, un pays où le but d’une guerre est de mettre fin aux combats », a-t-il déclaré.

« Nos dirigeants pensent que nous vivons ici dans le but de nous battre éternellement pour leurs sièges ; ils se trompent complètement. Leur travail consiste à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour que nous n’ayons plus à nous battre. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara, au kibboutz Nir Oz, le 3 juillet 2025. (Crédit : Capture d’écran/X ; utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Le Hamas exige que le cessez-le-feu soit maintenu jusqu’à ce qu’il devienne permanent

Samedi vers 22 heures, Netanyahu a convoqué son cabinet de sécurité pour discuter des pourparlers sur les otages. Lors de cette réunion, il a été décidé qu’Israël enverrait une équipe de négociation à Doha, au Qatar, dimanche, malgré les modifications proposées par le Hamas au cadre des négociations.

Selon une source impliquée dans les efforts de médiation, le groupe terroriste exigerait notamment que les pourparlers sur un cessez-le-feu permanent se poursuivent jusqu’à ce qu’un accord soit conclu.

Jérusalem a refusé tout accord qui mettrait fin à la guerre tant que le Hamas contrôle toujours la bande de Gaza. Un précédent accord de trêve, conclu en janvier, prévoyait un processus en trois phases devant aboutir à un cessez-le-feu permanent et au retrait total d’Israël de la bande de Gaza. Israël a refusé d’entamer des négociations sur la fin de la guerre et le cessez-le-feu a pris fin après la première phase.

Des Palestiniens rassemblés à un point de distribution d’aide mis en place par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation privée, près du camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 juin 2025. (Crédit : Eyad Baba/AFP)

Selon la même source, le Hamas exige que l’aide soit entièrement rétablie par le biais de mécanismes soutenus par l’ONU et les organisations humanitaires internationales.

Jérusalem, qui affirme que le Hamas détourne souvent ces convois d’aide, a préféré soutenir la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis et Israël qui cherche à éviter toute exploitation par des groupes terroristes. Cependant, la GHF a été le théâtre d’incidents presque quotidiens faisant de nombreuses victimes à proximité de ses sites de distribution, dans un contexte où des tirs de Tsahal et du Hamas ont été signalés. Dimanche, des membres d’un groupe terroriste ont attaqué un site de la GHF, blessant deux entrepreneurs américains.

Enfin, toujours selon la même source, le Hamas souhaiterait que l’armée israélienne se retire aux positions qu’elle occupait avant la rupture du précédent cessez-le-feu, en mars.

En mai, Tsahal a lancé une opération baptisée « Chars de Gideon », visant à prendre le contrôle de plus de 75 % de l’enclave. Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a déclaré à la fin du mois dernier que cette opération « atteindrait bientôt les lignes » qui lui avaient été fixées.

Le Premier ministre s’envole pour Washington dimanche ; Trump se dit « optimiste »

Alors que les pourparlers en vue de la libération des otages s’intensifient et qu’une délégation israélienne se rend à Doha, Netanyahu quittera également Israël dimanche pour se rendre à Washington, où il devrait rencontrer Trump le lendemain.

Netanyahu devrait rentrer jeudi, mais il prolonge régulièrement ses visites à l’étranger pendant Shabbat.

Tôt samedi matin, heure israélienne, Trump a déclaré aux journalistes à bord de l’Air Force One qu’il n’avait pas encore été informé de la réponse du Hamas à la proposition, mais il a ajouté : « Je pense qu’ils vont réagir positivement. Nous devons en finir avec tout ça. »

« Il pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine », a ajouté Trump.

« Je suis très optimiste. Mais vous savez, ça peut changer d’un jour à l’autre. »

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