Menaces de mort : Ayman Odeh placé sous protection policière
La Knesset a informé le chef de Hadash-Taal du danger qui pèse sur sa vie alors que son parti accuse le gouvernement de donner aux criminels "le feu vert (...) pour (..) tuer"
Le chef de l’alliance arabe radicale Hadash-Taal, Ayman Odeh, a vu sa sécurité renforcée après que des groupes criminels ont proféré des menaces de mort à son encontre pour avoir dénoncé la violence criminelle lancinante dans les communautés arabes, a-t-il été révélé samedi.
« Nos manifestations ont commencé à déranger les organisations criminelles. La formule est claire : c’est soit notre communauté, soit les groupes criminels, et nous les vaincrons », a déclaré le député Ayman Odeh à la Douzième chaîne.
Odeh a déclaré qu’il avait été informé des menaces pesant sur sa vie par la garde de la Knesset et qu’il serait désormais surveillé de près par les services de sécurité.
« Je lance un nouvel appel aux forces de l’ordre et au gouvernement : éradiquez la criminalité dans la société arabe parce que vous n’en faites pas assez », a ajouté le député.
Hadash-Taal et le parti islamiste Raam, tous deux dans l’opposition, ont exercé des pressions sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour qu’il adopte des mesures visant à lutter contre la criminalité violente dans les villes arabes, alors que le nombre d’homicides en 2023 pulvérise les chiffres records établis ces dernières années.
« Les organisations criminelles de la société arabe ont reçu le feu vert du gouvernement pour se déchaîner et tuer, et elles se sentent maintenant à l’aise pour menacer les membres de la Knesset qui tentent de les arrêter », a déclaré samedi le parti Hadash dans un communiqué.
« Seul un pays qui ne se respecte pas est capable d’ignorer une situation dans laquelle des élus sont menacés et même assassinés par des criminels », a ajouté le parti.
La semaine dernière, le gouvernement a été critiqué pour sa réponse apportée à la vague de crimes meurtriers, après que deux hommes politiques locaux ont été tués en l’espace de quelques jours. L’un d’entre eux a été abattu dans un quadruple homicide survenu dans la ville d’Abu Snan, dans le nord du pays.
Vendredi, la police a arrêté deux autres suspects dans le cadre de la fusillade d’Abu Snan, l’un des actes de violence criminelle les plus meurtriers de l’année, deux mois après la mort de cinq personnes dans une station de lavage de voitures à Yafa an-Naseriyye.
Selon The Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui recense les crimes violents dans la communauté arabe, 156 membres de la communauté arabe d’Israël ont été tués depuis le début de l’année, principalement dans des fusillades. Au cours de la même période l’année dernière, 68 personnes avaient été tuées.
Ces meurtres s’inscrivent dans le cadre d’une vague de crimes violents qui a déferlé sur la communauté arabe, ces dernières années. De nombreux responsables de la communauté attribuent la responsabilité de cette vague à la police qui, selon eux, a été dans l’incapacité de réprimer les puissantes organisations criminelles et qui a largement détourné le regard face à ces violences. Ils évoquent aussi de longues décennies de négligences et de discrimination de la part des institutions gouvernementales, disant que cette problématique est à la racine du problème.