Négociations au Caire : la droite presse Netanyahu de rejeter un « accord irresponsable »
Ben Gvir dit compter sur Netanyahu pour mettre fin aux négociations après la non remise de médicaments aux otages ; Smotrich dit que le temps du Mossad serait mieux employé à Gaza
Dans une lettre adressée mardi à Netanyahu, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a exigé qu’il mette fin à l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, suite à la révélation par la nièce de l’otage rescapé Fernando Marman que, tout au long de sa captivité, il n’avait jamais reçu un seul médicament, malgré un accord conclu sous l’égide du Qatar qui le prévoyait.
Alors même que des responsables israéliens, sous la pression des États-Unis, sont au Caire pour discuter d’un cessez-le-feu, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est soumis à de fortes pressions internes exercées par ses alliés de la coalition de droite dure pour le pousser à rejeter ce que ces derniers considèrent comme un « accord irresponsable » visant à mettre un terme à l’offensive de Tsahal dans la bande de Gaza.
Réprouvant les informations parues dans la presse israélienne selon lesquelles le Premier ministre avait chargé l’envoyé de Tsahal auprès des otages, Nitzan Alon, le chef de l’agence d’espionnage du Mossad, David Barnea, et le chef de l’agence de sécurité du Shin Bet, Ronen Bar, de représenter Israël dans la capitale égyptienne, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré lundi que les hauts responsables des services de renseignement seraient mieux utilisés sur le terrain, dans la bande de Gaza.
Bar devrait « être envoyé à Rafah avec ses hommes et les troupes de Tsahal pour détruire, tuer et anéantir les chefs des assassins et de tous les terroristes nazis du Hamas », a indiqué Smotrich aux journalistes avant la réunion hebdomadaire de faction de son parti HaTzionout HaDatit à la Knesset.
Lors d’une rencontre avec des membres de l’unité d’élite antiterroriste Yamam de la police qui avaient sauvé deux otages israéliens à Rafah la veille, le chef du parti Otzma Yehudit, Ben Gvir, a exprimé lundi un sentiment similaire, déclarant qu’il comptait sur Netanyahu pour rejeter tout « accord irresponsable, et qu’avec l’aide de Dieu, nous nous battrons jusqu’à la fin ».
Ben Gvir a déjà menacé de quitter la coalition si l’offensive militaire devait ne pas « se poursuivre à plein régime ». Son départ ne suffirait pas à renverser le gouvernement depuis que le parti HaMahane HaMamlahti a rejoint la coalition, peu de temps après le 7 octobre.
Selon la presse égyptienne, le directeur de la CIA William Burns, le chef du Mossad David Barnea et le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani rencontreront mardi des responsables égyptiens au Caire « pour discuter d’une trêve dans la bande de Gaza ».