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Netanyahu pourrait former une alliance à droite pour contrer Gantz

Le chef du parti travailliste, Gabbay appelle à un pacte anti-Netanyahu alors que les partis semblent vouloir réagir à la montée en flèche de l'ancien chef de l'armée

Benny Gantz arrive au meeting de lancement de campagne de son parti Hossen LeYisrael à Tel Aviv, le 29 janvier 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Benny Gantz arrive au meeting de lancement de campagne de son parti Hossen LeYisrael à Tel Aviv, le 29 janvier 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu tenterait de se rapprocher du parti HaYamin HaHadash du ministre de l’Education Naftali Bennett, malgré l’hostilité qui les oppose, afin de contrer la concurrence venue du centre.

Après le bond de Benny Gantz dans les sondages suite à son premier discours politique mardi et des tentatives d’union au sein du centre-gauche, le Premier ministre étudie la possibilité d’une alliance similaire à droite, a rapporté la chaîne publique Kan jeudi.

D’après des sondages commandés par le Likud de Benjamin Netanyahu, une liste commune où Bennett serait le n°2 profiterait aux deux hommes, qui battrait toute alliance de centre-gauche.

À l’inverse, une alliance entre le Likud et le parti Koulanou du ministre des Finances Moshe Kahlon ferait perdre des voies à la droite.

Cette information survient alors que Gantz gagne en popularité dans les sondages et que le Likud montre plusieurs signes d’inquiétude.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) en compagnie du ministre de l’Éducation Naftali Bennett lors de la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem le 30 août 2016. (Crédit : Emil Salman/POOL)

Les sondages de mercredi, réalisés au lendemain de son tout premier discours politique officiel, montrent le parti de Gantz réduire l’écart avec le Likud, mais avec 6-9 sièges de moins que le parti au pouvoir s’il se lançait seul. Cependant, un sondage de la Douzième chaîne indique qu’une alliance avec Yesh Atid dirigée par Gantz se placerait devant le Likud, avec 35 sièges contre 30. Dans un tel scénario, Gantz serait bien placée pour former le prochain gouvernement de coalition du pays.

Si Lapid dirigeait la liste, néanmoins, les deux partis resteraient derrière le Likud, avec 30 sièges contre 31 pour le parti de Benjamin Netanyahu.

Lapid reste récalcitrant à une alliance avec Gantz, son parti a souligné mercredi dans un communiqué qu’il restait la « seule réponse » à Netanyahu.

Le parti Hossen LeYisrael de Gantz a commenté les sondages optimistes dans un communiqué, indiquant qu’il « ne s’emballait pas et ne s’inquiétait pas non plus de baisses » dans les chiffres. « Ce sont les électeurs qui décideront. »

Jeudi, cependant, Benjamin Netanyahu semblait vouloir écarter tout risque. Il s’est montré encore plus offensif à l’égard de l’ancien chef d’état-major, en faisant part aux médias de ses craintes prétendues que Gantz ne forme un gouvernement de gauche s’il était élu — et en laissant entendre que le député arabe Ahmad Tibi avait promis de soutenir un tel gouvernement.

Le député de la Liste arabe unie Ahmad Tibi assiste à une discussion sur un projet de loi de la Knesset, le 23 octobre 2017. (Crédit : Miriam Alster/FLASH90)

Gantz « n’a pas le choix s’il veut former un gouvernement, il devra compter sur la Liste arabe unie et sur Ta’al, » aurait confié Benjamin Netanyahu aux médias, faisant référence aux deux partis arabes israéliens qui doivent se présenter au scrutin d’avril (Tibi a quitté la Liste arabe unie en janvier pour former et diriger son propre parti, Ta’al).

Ces confidences semblent visiblement calculées, des vidéos montrant une photo du député arabe recouvert des couleurs du parti de Gantz ayant surgi sur les réseaux sociaux .

La gauche s’est également précipitée pour réagir aux nouveaux sondages.

Le député Amir Peretz du Parti travailliste israélien (à droite), Avi Gabbay, chef du Parti travailliste israélien (C) et le directeur général du Jewish National Fund – KKL Danny Atar à une conférence du Parti travailliste à Tel Aviv, le 22 janvier 2019. (Crédit : Flash90)

Le leader du parti travailliste, Avi Gabbay a réitéré son appel jeudi à destination des centristes Benny Gantz et Yair Lapid, leur demandant de promettre de ne pas rejoindre un gouvernement dirigé par Netanyahu après les prochaines élections.

« Je suis content de voir de nouvelles personnalités entrer en politique et renforcer le bloc [du centre gauche], et il peut davantage être développé », a ainsi dit Gabbay aux maires de son parti lors d’une conférence à Haïfa.

« Mais pour parvenir au changement, nous avons besoin de nous engager à un changement gouvernemental », a-t-il ajouté. « S’il y a un tel engagement, je vous promets que le 9 avril, Netanyahu ne sera pas Premier ministre. Il y aura un nouveau Premier ministre, un nouveau gouvernement, un gouvernement d’espoir. »

La popularité croissante de Gantz semble particulièrement desservir le parti travailliste, les sondages leur attribuant seulement 6 sièges contre 10 précédemment, soit seulement deux au-dessus du seuil électoral.

Une figure de l’opposition et députée du parti travailliste, Shelly Yachimovich, a pris la défense de Gabbay jeudi alors que la colère et l’inquiétude à l’égard de Gabbay montent dans les rangs du parti, qui redoutent son implosion.

Le chef du parti travailliste Avi Gabbay et la députée Shelly Yachimovich lors d’une conférence du Parti travailliste à Tel Aviv, le 14 septembre 2017. (Crédit : Flash90)

“Avi Gabbay n’est pas le problème,” affirme Yachimovich.

Elle a attribué la popularité de Gantz à son absence d’expérience en politique.

Le néophyte en politique dirige un parti, dit-elle, « qui n’a pas encore eu l’occasion d’être terni, de répondre à une question difficile, de clarifier son idéologie, à s’engager à voter de choses précises à la Knesset — nous ne partons pas du même point. »

Elle s’est cependant dit ouverte à une alliance avec Gantz — « j’ai très envie de voir des rapprochements se faire » — mais « il nous a rejetés », a-t-elle confié.

Elle a accusé les partis centristes, Hossen LeYisrael et Yesh Atid, de « ne pas rejeter l’éventualité de participer à un gouvernement Netanyahu. »

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