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Nir Hefetz : la vraie opposition aux yeux de Netanyahu, c’était Arnon Mozes

Nir Hefetz a dit lors d'un contre-interrogatoire que l'ex-Premier ministre, attribuant la couverture médiatique négative en Israël au Yedioth Ahronoth, voulait menacer Arnon Mozes

Nir Hefetz lors d'une audience au tribunal contre l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Cour de district de Jérusalem, le 27 décembre 2021. (Crédit :  Noam Revkin Fenton/Flash90)
Nir Hefetz lors d'une audience au tribunal contre l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Cour de district de Jérusalem, le 27 décembre 2021. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

Un témoin de l’accusation déterminant dans le procès de l’actuel chef de l’opposition, Benjamin Netanyahu, a évoqué lundi l’animosité régnant entre l’ex-Premier ministre et le propriétaire d’un journal israélien qui a été depuis mis en examen, lui aussi, dans l’un des dossiers pour corruption impliquant Netanyahu.

Nir Hefetz, ancien proche de l’ex-Premier ministre devenu témoin pour les parties civiles, a expliqué dans son contre-interrogatoire que la haine vouée par Netanyahu à Arnon Mozes, propriétaire du quotidien Yedioth Ahronoth, était « dure à traduire par de simples mots ».

« Quand Netanyahu parlait de Mozes, c’était Dr. Jekyll et Mr. Hyde. Je quittais la pièce pour ne pas être présent », a dit Hefetz lors de cette 15e journée de témoignage devant la cour.

Netanyahu est mis en cause dans trois dossiers distincts de corruption. Dans l’Affaire 2000, il est accusé d’avoir tenté de trouver un accord de compromis avec Mozes concernant une couverture médiatique positive de ses actions en échange d’une législation qui aurait entraîné l’affaiblissement d’un journal rival, Israel Hayom.

A LIRE – Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

Netanyahu reprochait à Mozes tous les articles négatifs qui étaient publiés contre lui dans les médias, même ceux qui ne figuraient pas sur le site de l’homme, a expliqué Hefetz lundi.

« Netanyahu était convaincu que toutes les lettres, sur toutes les plateformes, avaient été tapées par Mozes. Netanyahu me disait que je ne comprenais rien, que j’étais naïf », a-t-il continué.

« C’est ce que pensait la famille Netanyahu. C’était leur version. Pour Netanyahu, la vraie opposition, c’était Mozes. Et presque tout était nécessairement lié à Mozes ».

Hefetz a déclaré qu’en tant que conseiller médiatique, il avait tenté de faire changer l’ancien Premier ministre de point de vue mais qu’il avait finalement renoncé.

« Netanyahu attendait de moi que je transmette des menaces à Mozes en l’avertissant que cela ne valait pas la peine s’immiscer auprès du Premier ministre », a continué Hefetz, qui a ajouté que Netanyahu ne lui avait jamais demandé explicitement de mettre en garde l’éditeur mais que Hefetz avait compris que c’était là ce qu’il attendait de lui.

Le propriétaire du journal « Yedioth Ahronoth » Arnon ‘Noni’ Mozes à son arrivée dans les locaux de l’unité anti-corruption Lahav 433 à Lod, le 15 janvier 2017. (Crédit : Koko/Flash90)

Hefetz a précisé que la haine allait dans les deux sens, ajoutant que lui-même estimait que le Yedioth Ahronoth faisait réellement preuve de partialité à l’encontre de Netanyahu.

« J’ai entendu Mozes dire qu’il était impossible de croire un seul mot prononcé par Netanyahu », a précisé Hefetz.

Mozes, habituellement absent des audiences, se trouvait dans la salle, lundi, pour entendre les témoignages liés aux accusations dont il doit répondre.

Le contre-interrogatoire de l’ancien conseiller et principal témoin de l’accusation s’est terminé dans l’Affaire 4000 et l’audience de lundi concernait l’Affaire 1000 et l’Affaire 2000.

L’ex-Premier ministre est accusé de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 1000 et dans l’Affaire 2000, et de pots-de-vin, de fraude et d’abus de confiance dans l’Affaire 4000.

Dans l’Affaire 4000 – la plus grave – Netanyahu est accusé d’avoir privilégié de manière illicite et lucrative les intérêts de l’actionnaire majoritaire de la firme de télécommunications Bezeq, Shaul Elovitch, en échange d’une couverture positive des actions du Premier ministre sur le site d’information Walla, propriété de Bezeq.

Benjamin Netanyahu (à droite) et le producteur Arnon Milchan lors d’une conférence de presse, le 28 mars 2005. (Crédit : Flash90)

Dans l’Affaire 1000, il est accusé d’avoir accepté des cadeaux illicites à hauteur de centaines de milliers de dollars de la part de deux milliardaires – le magnat du cinéma hollywoodien Arnon Milchan et du richissime Australien James Packer.

Lundi, Hefetz a déclaré ne pas avoir eu connaissance des cadeaux faits par Milchan au couple Netanyahu tout en évoquant les liens proches qui unissaient les deux parties.

Il a ajouté avoir aussi tout ignoré des cadeaux de Packer au-delà de « dix billets pour un concert de Mariah Carey ».

Netanyahu a été mis en cause pour avoir accepté des cadeaux de luxe, notamment des cigares et du champagne. Son ex-conseiller a indiqué lundi qu’une règle stricte avait été mise en place à ce moment-là qui consistait à « ne pas prendre de photos de Netanyahu en train de fumer le cigare ou en train de manger ».

Netanyahu ne cesse, de son côté, de clamer son innocence, disant être la victime d’un complot ourdi à la fois par la police et par les procureurs de l’État – qui abuseraient d’un procureur-général « faible » – et par ses opposants politiques et les médias.

Dans un témoignage récent, Hefetz a dit que Netanyahu avait brouillé les pistes en déchirant tous les documents le concernant – même « la liste des courses » – qu’il avait tenté de « voler les fonds de l’État à des fins personnelles » à des dizaines d’occasion, ajoutant devant les juges qu’il craignait que l’ancien Premier ministre ne soit pas apte à gouverner.

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