Israël en guerre - Jour 538

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Nouvelle tentative de référendum BDS à Pittsburgh après l’échec du premier

Not On Our Dime veut que Pittsburgh se désinvestisse d'Israël et des entreprises liées à Israël, ce qui, selon les responsables, pourrait être très difficile pour la ville

Des bénévoles de Not On Our Dime se tenant devant le Giant Eagle de Squirrel Hill pour tenter de recueillir des signatures en vue d'un référendum qui obligerait Pittsburgh à se désinvestir d'Israël. (Crédit : David Rullo)
Des bénévoles de Not On Our Dime se tenant devant le Giant Eagle de Squirrel Hill pour tenter de recueillir des signatures en vue d'un référendum qui obligerait Pittsburgh à se désinvestir d'Israël. (Crédit : David Rullo)

Pittsburgh Jewish Chronicle – Les activistes qui souhaitent que Pittsburgh se désengage d’Israël sont déterminés à imposer leur volonté à cette ville, bien qu’ils aient perdu une bataille devant le tribunal l’année dernière.

Not On Our Dime, une campagne menée par des bénévoles et composée d’une coalition de résidents de la ville, selon son site Internet, tente de recueillir plus de 12 500 signatures avant le 18 février, dans l’espoir d’imposer un référendum sur le bulletin de vote des primaires de mai, qui imposerait des changements à la Charte de l’autonomie de Pittsburgh. S’il aboutit, le référendum obligerait la ville à cesser de faire des affaires avec ce qu’elle appelle « des gouvernements engagés dans des comportements moralement répréhensibles – tels que le nettoyage ethnique par Israël des civils palestiniens à Gaza et les politiques d’apartheid dans les Territoires palestiniens occupés ».

Le groupe poursuit en affirmant que les actions d’Israël sont en « décalage flagrant avec les valeurs des habitants de Pittsburgh », il exige que la ville cesse de s’engager avec « des sociétés et des entités qui développent des outils et des technologies utilisés dans des actes de violence d’État contre des civils » et il allègue que ces outils pourraient être utilisés par la ville contre ses habitants.

Le référendum exigerait également que la ville mette à jour ses politiques d’investissement afin de « réduire la production d’armes » et de promouvoir « la dignité humaine et les droits de l’Homme ».

La question que Not On Our Dime cherche à ajouter au scrutin de mai est la suivante :

« La Charte d’autonomie de Pittsburgh doit-elle être amendée pour aligner les finances de Pittsburgh sur les normes morales de la ville : (1) en établissant une politique financière pour détourner les fonds des gouvernements engagés dans le génocide et l’apartheid – comme l’État d’Israël – et des entreprises qui font des affaires avec eux ; (2) en mettant en œuvre des politiques d’investissement avec des objectifs de réduction de la production d’armes et de promotion de la dignité humaine ; et (3) en augmentant la transparence des relations d’affaires et des investissements de la ville. »

Des tags antisémites devant la Pittsburgh Jewish Federation (à gauche) et une synagogue du mouvement Habad Loubavitch (à droite), à Pittsburgh, le 29 juillet 2024. (Crédit : Pittsburgh Jewish Federation)

Le site web de l’organisation mentionne le Project for Responsive Democracy comme son sponsor fiscal.

Project for Responsive Democracy est une organisation 501(c)(4) créée en septembre 2024. Elle compte Adeline Lord parmi ses fondateurs.

Lord est une élue démocrate qui a précédemment travaillé comme assistante à temps partiel dans le bureau du 5ᵉ arrondissement de la conseillère municipale Barb Warwick et comme vice-présidente du 15ᵉ arrondissement de la ville, composé de Hazelwood, Glen Hazel, Glenwood, Greenfield et d’une petite partie de Squirrel Hill.

En tant que 501(c)(4), les dons faits au Project for Responsive Democracy ne sont généralement pas déductibles des impôts et, en tant que tels, ils ne doivent pas être divulgués.

Warwick, qui a qualifié Lord de « bon amie » et de « personne incroyablement gentille et attentionnée », a déclaré qu’elle comprenait que les gens aient « de sérieuses inquiétudes concernant la capacité de la ville à exécuter la directive du référendum, s’il était soumis au vote et adopté », mais elle a ajouté que « toutes les personnes que je connais veulent que cette guerre horrible prenne fin » et « ils veulent que les otages soient restitués ».

Au fond, a dit Warwick, le référendum vise à essayer d’agir dans un monde où « nos dirigeants semblent incapables ou peu désireux de mettre un terme à toutes ces terribles souffrances ».

Néanmoins, par respect pour ses électeurs juifs, elle a déclaré qu’elle ne signerait pas la pétition.

Le référendum est promu en ligne par les Socialistes Démocrates d’Amérique de Pittsburgh.

Des manifestants au port d’Oakland ont arrêté un porte-conteneurs appartenant à la société Zim Integrated Shipping Services Ltd. basée en Israël, dans le cadre d’une campagne liée au mouvement BDS, le 4 juin 2021. (Crédit : Brooke Anderson via J : Jewish News of Northern California)

L’initiative référendaire est également soutenue et promue par Pitt Divest from Apartheid, Students for Justice in Palestine (SJP) at the University of Pittsburgh et Jewish Voice for Peace (JVP) Pittsburgh, des organisations anti-Israël qui soutiennent le mouvement anti-Israël Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). Elles ont exprimé leur soutien aux campements de l’année dernière à Pitt et elles ont appelé à un cessez-le-feu inconditionnel de la part d’Israël à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre 2023, dans le sud d’Israël.

Les tentatives de Not On Our Dime de faire ajouter un référendum similaire au scrutin de novembre 2023 avaient été contrecarrées après que les signatures de la pétition ont été contestées devant le tribunal, par le bureau du contrôleur municipal et par la Fédération juive du Grand Pittsburgh. L’organisation a retiré l’initiative plutôt que de faire face à la décision d’un juge sur la question.

Aujourd’hui, le groupe se concentre sur la formation des requérants aux conditions requises pour que les signatures soient valides et il examine la meilleure manière de répondre aux questions et aux contestations des citoyens.

Julie Paris, directrice régionale de StandWithUs pour la région Mid-Atlantic, s’est déclarée préoccupée par la diffusion de fausses informations par Not On Our Dime, notamment l’affirmation selon laquelle Israël était un État d’apartheid qui commettait un génocide et qui participait à un nettoyage ethnique.

Une pancarte « We Stand With Israel » dans la vitrine d’un commerce local à Squirrel Hill, le cœur de la communauté juive de Pittsburgh, à Pittsburgh, le 27 septembre 2024. (Crédit : Jessie Wardarski/AP)

« Je suis troublée par l’impact potentiel de ce flot de mensonges dangereux sur la sécurité physique et émotionnelle de notre communauté juive, ainsi que sur le sentiment d’unité qui définit depuis longtemps Pittsburgh comme la ‘ville des ponts’ », a déclaré Paris.

Le référendum, a-t-elle ajouté, risquerait de priver Pittsburgh de technologies et d’innovations mondiales développées par Israël, notamment dans le domaine de la recherche médicale et scientifique. Le désinvestissement d’Israël est presque impossible et causerait des dommages irréparables. Elle a également noté que la Pennsylvanie a exporté plus de 263 millions de dollars de produits manufacturés vers Israël au cours de l’année dernière. Depuis 1996, le total s’élève à 5,4 milliards de dollars, ce qui fait d’Israël le 31ᵉ partenaire commercial de la Pennsylvanie.

StandWithUs, a déclaré Paris, s’engage à travailler avec des partenaires tels que la Fédération juive du Grand Pittsburgh pour contester le référendum.

Jeremy Kazzaz, directeur exécutif de la Beacon Coalition – un groupe de défense et d’éducation basé à Pittsburgh et axé sur la lutte contre l’antisémitisme dans le paysage politique américain – a déclaré que la nouvelle initiative de désinvestissement allait au-delà de la réponse à la guerre d’Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Une veillée pour la paix en soutien à Israël organisée par la Fédération juive de Pittsburgh, le 21 mai 2021. (Crédit : Gene J. Puskar/AP)

« Elle s’appuie vraiment sur les clichés du mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions », a-t-il déclaré, en précisant « qu’elle n’a rien à voir avec le conflit actuel ».

Le référendum, a-t-il dit, créerait des tâches supplémentaires pour le contrôleur de la ville et d’autres bureaux municipaux.

« On ne sait pas très bien d’où vient le financement de ce projet », a-t-il estimé.

« Combien cela va-t-il coûter en fin de compte aux contribuables et au gouvernement de la ville si cela devait être mis en œuvre et jusqu’à quel point cela va-t-il faire reculer la ville ? »

Les tentatives de modification de la Charte de l’autonomie locale de la ville, note Kazzaz, s’inscrivent dans le même activisme anti-Israël qui se manifeste depuis le 7 octobre 2023.

« Je pense que certains de ces groupes ont l’impression d’avoir le vent en poupe parce que les gens viennent à leurs événements », a-t-il déclaré.

« Je ne pense pas qu’ils s’intéressent vraiment à l’électorat et qu’ils comprennent que la grande majorité des gens dans ce pays veulent un gouvernement local qui fonctionne et qui se concentre sur les questions locales, sur une économie en croissance et sur des communautés sûres. »

Le maire de Pittsburgh, Ed Gainey, qui n’a pas contesté la pétition du premier référendum, a déclaré dans un communiqué qu’il avait reçu le texte du nouveau référendum lundi et qu’il commençait à l’examiner.

Le maire de Pittsburgh, Ed Gainey, s’exprimant devant le président Joe Biden, au siège des Métallurgistes unis, à Pittsburgh, le 17 avril 2024. (Crédit : Gene J. Puskar/AP)

« Ici à Pittsburgh et dans le monde entier, les conversations et les efforts se poursuivront pour mettre fin à la guerre à Gaza et en Israël et pour ramener les otages chez eux », a déclaré Gainey.

Le maire a dit être conscient des préoccupations de la communauté juive, ajoutant qu’il continuera à les entendre et à les prendre en compte.

Gainey a indiqué que son bureau ne pouvait pas dire s’il contesterait la pétition tant qu’il n’aurait pas eu l’occasion de l’examiner. Cependant, il a indiqué que si le libellé de la pétition était similaire à celui de la proposition précédente, il s’inquiéterait des restrictions qu’elle imposerait sur la capacité de la ville à remplir les fonctions les plus élémentaires, étant donné que bon nombre des entreprises avec lesquelles la ville fait des affaires sont des entreprises mondiales qui font des affaires en Israël. « Il ne fait aucun doute que nous devons prendre des mesures pour nous protéger contre des perturbations massives des services essentiels de la ville », a-t-il expliqué.

Le contrôleur du comté d’Allegheny, Corey O’Connor, qui a contesté la candidature de Gainey à la mairie lors de la primaire de mai, a déclaré dans un courriel qu’il s’opposait au référendum proposé parce qu’il « empêcherait sérieusement Pittsburgh de fournir les services les meilleurs et les plus rentables pour votre ville ».

« L’année dernière, par exemple, en réponse à une proposition de référendum similaire, les pompiers de Pittsburgh ont fait remarquer que le principal fournisseur de notre équipement de sécurité incendie est une entreprise locale qui aurait été empêchée de faire des affaires avec la ville. Ce référendum va encore plus loin et, s’il est adopté, il coûtera cher aux contribuables de Pittsburgh, à la fois parce qu’ils devront payer des coûts plus élevés et parce qu’ils limiteront l’accès à des produits disponibles. »

O’Connor a critiqué la réponse de Gainey à la tentative datant de l’année dernière de faire inscrire le référendum sur le bulletin de vote, accusant le maire de ne pas avoir « adopté une position ferme ».

La contrôleuse municipale Rachael Heisler, dont le bureau a contesté avec succès le premier référendum devant les tribunaux, a déclaré dans un courriel que son bureau s’engageait à protéger la santé financière de la ville et qu’il « continue d’évaluer l’impact fiscal potentiel de ce référendum ».

« Nous sommes heureux de collaborer avec les dirigeants de la ville pour évaluer soigneusement les termes généraux utilisés dans la proposition et pour nous assurer que nous comprenons collectivement sa portée et ses effets potentiels sur les habitants et les activités de Pittsburgh. Tout en restant concentrés sur l’évaluation de ses implications, nous reconnaissons la complexité de la question et nous nous engageons à faire preuve de transparence pour répondre à toutes les préoccupations ou conséquences involontaires qu’elle peut présenter. »

Une entreprise du quartier de Squirrel Hill, au cœur de la communauté juive de Pittsburgh, affichant un drapeau d’Israël et des pancartes de solidarité avec Israël dans ses vitrines, à Pittsburgh, le 27 septembre 2024. (Crédit : Jessie Wardarski.AP)

Erika Strassburger, membre du conseil municipal du 8ᵉ district, s’est, elle aussi, inquiétée de l’impact du référendum sur la capacité de la ville à fonctionner.

« Il éliminerait la capacité de la ville à faire des affaires avec plusieurs grandes entreprises, en particulier dans le secteur des technologies, » a-t-elle déploré.

Strassburger a ajouté craindre également que le référendum ne viole les lois de l’État ou les lois fédérales. Depuis 2016, la Pennsylvanie dispose d’une loi qui empêche l’État de conclure des contrats avec des entreprises ou avec des entités qui participent à la campagne BDS contre Israël. Si le référendum aboutit, cette loi pourrait empêcher l’État de faire des affaires avec Pittsburgh.

Jeff Finkelstein, président-directeur général de la Fédération juive du Grand Pittsburgh, a déclaré que son organisation ferait une nouvelle fois échouer les tentatives d’ajouter un référendum au scrutin.

Jeff Finkelstein, président-directeur général de la Jewish Federation of Greater Pittsburgh, prend la parole lors du Yom HaZikaron de l’Agence juive pour Israël, à Jérusalem, le 8 mai 2019. (Crédit : Noam Sharon)

« Les citoyens de Pittsburgh ne veulent pas que leur ville soit impliquée dans des efforts improductifs de discrimination à l’encontre des citoyens d’Israël et de leurs partisans », a-t-il déclaré.

Le référendum, a poursuivi Finkelstein, contient des « allégations scandaleuses et fausses de génocide, de nettoyage ethnique et d’apartheid ».

Il a exhorté les habitants de la ville à rejeter l’initiative et à continuer à promouvoir une communauté fondée sur le respect mutuel, la collaboration et la prospérité partagée.

Le Pittsburgh Jewish Chronicle a contacté Not On Our Dime pour une interview. L’organisation anti-Israël a répondu qu’elle n’avait personne à proposer pour l’interview, mais elle a déclaré dans un courriel que les Juifs américains, y compris les organisateurs et les partisans de la campagne, « méprisent la guerre sans fin menée par le régime [du Premier ministre Benjamin] Netanyahu ».

Le courriel ajoute : « Nous voulons que notre ville respecte les normes morales de base, et cela signifie ne pas envoyer l’argent de nos impôts pour financer des crimes de guerre. » Il ne mentionne pas les 94 otages toujours détenus à Gaza par les terroristes du Hamas et n’explique pas à quelle norme morale le groupe souhaite que la ville se conforme.

Le Pittsburgh Jewish Chronicle a contacté les conseillers municipaux Bobby Wilson, Theresa Kail-Smith, Bob Charland, Anthony Coghill, R. Daniel Lavelle et Deb Gross, mais n’avait pas reçu de réponse avant la mise sous presse.

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