Nucléaire: Israël se rend « régulièrement » en Iran pour surveiller le programme
Le Premier ministre a déclaré aux diplomates que des agents israéliens œuvrent à contrecarrer les ambitions nucléaires de l'Iran et vont à Téhéran pour "prendre des nouvelles"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche à un groupe de diplomates que des agents israéliens continuent à opérer en Iran dans le cadre des efforts déployés par Israël pour saboter les ambitions nucléaires du régime islamique.
« Nous luttons dans le monde entier à propos du programme nucléaire iranien », a-t-il déclaré depuis le siège du ministère des Affaires étrangères à Jérusalem.
« Nous nous y rendons régulièrement… pour ‘prendre des nouvelles' », a ajouté Netanyahu sans rentrer dans les détails.
Netanyahu continue de manifester son opposition à l’accord sur le nucléaire conclu entre l’Iran et les puissances occidentales en 2015, qui avait levé des sanctions économiques lourdes en échange de limitations par l’Iran sur son programme nucléaire.
Le chef du gouvernement israélien avait inlassablement répété que l’accord signé sous Obama n’empêcherait pas l’Iran de s’équiper en armes nucléaires en une décennie, une fois l’accord arrivé à expiration. Le président américain Donald Trump, allié de Netanyahu, s’est retiré de l’accord en mai et a restauré les sanctions.

Israël avait admis avoir mené des opérations d’infiltration en Iran pour contrecarrer son programme nucléaire et saboter l’accord.
En avril, Israël avait annoncé avoir extrait d’Iran plus de 100 000 documents des archives de Téhéran qui détaillaient le programme nucléaire du pays.
Netanyahu avait déclaré à l’époque que le butin prouvait que les dirigeants iraniens avaient caché leur programme d’armement nucléaire avant de signer l’accord sur le nucléaire. L’Iran n’a jamais reconnu cette opération.
En septembre, lors de son discours à l’Assemblée générale de l’ONU, Netanyahu avait révélé un « entrepôt atomique secret » aux abords de Téhéran qui contenait des matières nucléaires que l’Iran n’avait pas le droit de posséder sans en notifier l’Agence internationale de l’Energie atomique.
Les archives, et cet entrepôt, avait-il dit à l’ONU, prouvaient que l’Iran n’avait pas renoncé à son programme nucléaire.
Il avait accusé l’AIEA d’avoir échoué à mettre la main sur les documents saisis par des agents israéliens, et avait dit avoir révélé l’existence de l’entrepôt de Téhéran afin d’aiguiller les efforts de l’agence onusienne.

Le mois dernier, le site Axios avait rapporté que l’administration Trump avait promis à Netanyahu qu’il comptait sur l’AIEA pour étudier les découvertes israéliennes.
En visite en Israël en novembre, l’envoyé spécial américain Brian Hook avait déclaré que l’agence de l’ONU « traînait des pieds » dans son enquête et s’était engagée à ce que les autorités israéliennes « travaillent agressivement pour que l’AIEA se penche sur les informations fournies par Israël, les Etats-Unis et les autres pays sur le programme nucléaire iranien ».
Les liens arabes
Netanyahu a également parlé des liens naissants avec le monde arabe, motivés par une inquiétude commune face à l’Iran.
« Je ne vais pas suspendre les efforts de paix avec le monde arabe en attendant que les Palestiniens fassent la paix avec nous. Je ne le ferais pas », a-t-il dit en parlant du processus de « normalisation » avec la région.
« Nous allons vers [le monde arabe] et nous ne sommes pas soumis aux lubies des Palestiniens », a-t-il dit, réaffirmant son espoir que les relations avec le monde arabe ouvriraient de nouvelles opportunités pour un accord de paix avec les Palestiniens.
Le monde arabe avait initialement conditionné toute normalisation avec Israël à la conclusion d’un accord de paix avec les Palestiniens.
Netanyahu s’est rendu à Oman le mois dernier et les relations avec l’Arabie saoudite évoluent considérablement, avec d’importantes coopérations en coulisses.

Il a également indiqué que les relations commerciales avec la Turquie étaient sur la bonne voie, malgré de vives tensions diplomatiques entre les deux anciens alliés.
Recep Tayyip Erdogan a encore une fois comparé l’État juif au régime nazi.