Otages: L’ultimatum de Trump a expiré mais Netanyahu reste évasif sur la suite
Le Premier ministre veut que les 6 otages en vie soient libérés dans les prochains jours ; Marco Rubio arrive en Israël après que le président a assuré son soutien aux choix d'Israël
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a tenu des consultations de sécurité samedi soir au sujet de l’avenir de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages après que le Hamas a libéré trois otages de sexe masculin en vie plus tôt dans la journée.
Selon les médias israéliens, Netanyahu souhaite accélérer la libération des six otages encore en vie, qui devrait avoir lieu les deux prochains samedis. La Treizième chaîne a rapporté qu’Israël souhaitait que les six otages soient libérés dans les prochains jours.
La semaine dernière, le président américain Donald Trump avait suggéré qu’Israël mette fin au cessez-le-feu à Gaza et reprenne les combats si tous les otages restants n’étaient pas libérés d’ici samedi, après que le groupe terroriste palestinien du Hamas a fait savoir qu’il retardait leur libération.
Des déclarations israéliennes contradictoires à celles de Trump ont menacé d’un retour à la guerre si « nos otages » , puis si « tous » les captifs n’étaient pas libérés. Un autre message a indiqué que neuf otages devaient être libérés « dans les prochains jours », faisant référence au nombre de captifs présumés vivants qui n’avaient pas encore été libérés dans le cadre de l’actuelle phase de cessez-le-feu.
Trump a déclaré samedi qu’il appartenait à Israël de décider comment réagir au non-respect du délai imposé au Hamas. Israël doit décider « de ce qu’il fera à midi, AUJOURD’HUI, soit l’échéance imposée pour la libération de TOUS LES OTAGES », a-t-il écrit sur sa plateforme TruthSocial.
« Les États-Unis soutiendront la décision qu’ils prendront ! »

Samedi soir, le bureau de Netanyahu a publié une déclaration vague qui ne donnait aucune indication sur la prochaine action d’Israël.
Netanyahu « apprécie le soutien total du président [américain] aux décisions d’Israël concernant la bande de Gaza », a déclaré le bureau du Premier ministre. « Le Premier ministre convoquera le cabinet de sécurité dès que possible pour décider des prochaines étapes pour Israël. »
Netanyahu « apprécie grandement » le leadership de Trump et la coordination continue avec les États-Unis, a ajouté le communiqué.
Netanyahu souhaite prolonger la première phase de l’accord au-delà des 42 jours prévus, qui doivent prendre fin le 1ᵉʳ mars, et obtenir la libération d’un plus grand nombre d’otages dans le cadre de cette première phase, y compris d’autres otages dont Israël sait maintenant qu’ils sont en mauvaise santé, selon la chaîne N12.

Le Premier ministre souhaiterait que les négociateurs israéliens fassent valoir auprès des médiateurs qataris et égyptiens, avec le soutien des États-Unis, qu’il est également dans l’intérêt du Hamas de prolonger la phase un, et donc le cessez-le-feu actuel, puisque la phase deux n’a pas été finalisée et que la guerre reprendrait si aucun accord n’était trouvé à ce sujet.
Netanyahu a refusé d’autoriser les négociateurs israéliens à entamer des discussions sur la deuxième phase de l’accord, qui prévoit la libération des otages restants en échange d’une fin permanente de la guerre.
Le Premier ministre espère également obtenir ce que le reportage de la chaîne N12 appelle les « libérations du ramadan », à savoir des libérations supplémentaires d’otages au cours de la première phase, qui coïncideraient avec le ramadan, le mois prochain. Le reportage n’explique pas pourquoi Netanyahu estime que les groupes terroristes islamistes de Gaza seraient prêts à le faire.
Les négociateurs israéliens ont toutefois averti qu’à moins qu’Israël n’entame de sérieux pourparlers sur la deuxième phase, qui devaient être engagés il y a près de deux semaines en vertu de l’accord, le reste des libérations prévues dans le cadre de la première phase risquait d’être compromis.

Samedi, le Hamas a appelé Washington à « contraindre » Israël à respecter l’accord de trêve, si les États-Unis tiennent vraiment à la vie des otages retenus à Gaza depuis plus de seize mois.
« Les États-Unis doivent contraindre l’occupation [Israël] à honorer l’accord s’ils se soucient vraiment de la vie des prisonniers [otages] », a affirmé Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, dans un communiqué.
Visite de Marco Rubio au Moyen-Orient
La sixième libération d’otages dans le cadre du cessez-le-feu en cours a eu lieu quelques heures avant l’arrivée du secrétaire d’État américain Marco Rubio en Israël, en vue de ses rencontres de dimanche à Jérusalem avec les dirigeants israéliens. Il s’agit de son premier voyage au Moyen-Orient en tant que principal diplomate américain.

Rubio avait indiqué la semaine dernière que la reprise des combats à Gaza ne mettrait pas fin à la menace que le Hamas représente pour Israël, deux jours seulement après avoir semblé soutenir une reprise de la guerre.
« Quelqu’un doit affronter [le Hamas]. Qui va le faire ? Ce ne seront pas les soldats américains. Si les pays de la région ne peuvent pas s’en charger, alors Israël devra le faire, et nous reviendrons à la case départ, ce qui ne résoudra pas le problème », avait déclaré Rubio dans une interview accordée aux animateurs de radio conservateurs Clay Travis et Buck Sexton.
Mardi, Rubio avait déclaré à NewsNation que « le Hamas continue d’utiliser des réseaux pour faire entrer clandestinement des armes et de l’aide afin de se reconstituer ».
« Israël ne peut pas permettre que cela se produise. Vous ne pouvez pas permettre au Hamas d’utiliser le cessez-le-feu pour se réorganiser et reprendre des forces », avait-il déclaré.

Rubio doit rencontrer Netanyahu à 10 heures dimanche dans son bureau, après quoi les deux hommes feront des déclarations.
Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar et d’autres hauts responsables israéliens se joindront à la réunion à 11 h 15. Saar et Rubio tiendront une réunion conjointe à 13 h, puis visiteront ensemble le mémorial de Yad Vashem.
Rubio doit également rencontrer le chef de l’opposition Yaïr Lapid à 16h15 à l’hôtel David Citadel, à Jérusalem.
Rubio, qui a quitté les États-Unis jeudi soir, a déclaré qu’il espérait discuter d’idées sur l’avenir de Gaza lors de ses escales en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, après s’être entretenu à Washington avec l’Égypte et la Jordanie.