Près de 9 ans de conflit en Syrie
Le 15 mars 2011, dans le sillage du Printemps arabe, un mouvement de protestation éclate en Syrie, gouvernée d'une main de fer depuis 40 ans par la famille Assad
Rappel des étapes-clés de la guerre en Syrie, où le président russe Vladimir Poutine a effectué mardi une visite surprise. Le conflit a fait plus de 380 000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis 2011.
Révolte et répression
Le 15 mars 2011, dans le sillage du Printemps arabe, un mouvement de protestation éclate en Syrie, gouvernée d’une main de fer depuis 40 ans par la famille Assad.
De petites manifestations ont lieu à Damas avant d’être dispersées. Mais c’est à Deraa (sud) que le mouvement prend de l’ampleur. Les manifestations, qui s’étendent à d’autres villes, sont réprimées.
En juillet, un colonel réfugié en Turquie crée l’Armée syrienne libre (ASL), composée de civils ayant pris les armes et de déserteurs de l’armée. Le mouvement d’opposition se transforme en rébellion armée, soutenue par les Occidentaux ou des pays arabes.
L’aviation, atout du régime
En mars 2012, l’armée prend le fief de la rébellion à Homs. D’autres opérations sanglantes avaient été menées, notamment à Hama (centre).
En juillet, des rebelles lancent la bataille de Damas. Le gouvernement garde le contrôle de la capitale, mais des zones de sa banlieue passent aux mains des insurgés.
En 2013, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et des militants dénoncent l’utilisation de « barils d’explosifs ».
Hezbollah, Iran
Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah reconnaît en avril 2013 son engagement aux côtés d’Assad, issu de la minorité alaouite, branche du chiisme. Il va envoyer des milliers de combattants.
L’Iran chiite soutient financièrement et militairement le régime.
Recul américain
Le 21 août 2013, une attaque chimique, imputée au régime dans deux zones rebelles près de Damas, fait plus de 1 400 morts selon Washington. Le régime dément.
Barack Obama renonce au dernier moment à des frappes punitives, scellant avec Moscou un accord de démantèlement de l’arsenal chimique syrien.
Jihadistes
En juin 2014, le groupe Etat islamique (EI) proclame un « califat » sur de vastes territoires conquis en Syrie et en Irak.
En septembre, une coalition internationale dirigée par Washington lance, après l’Irak, ses premières frappes contre l’EI en Syrie.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) et soutenues par la coalition, vont chasser l’EI de son fief à Raqa, puis s’emparer en mars 2019 de son ultime bastion syrien, Baghouz.
En octobre, le chef de l’EI Abou Bakr al-Baghdadi a été tué lors d’un assaut américain dans le Nord-Ouest syrien.
Poutine au secours d’Assad
En septembre 2015, Moscou entame une campagne de frappes aériennes en soutien aux troupes du régime.
La rébellion subit revers après revers, et sera chassée notamment d’Alep fin 2016, puis de la Ghouta orientale, près de Damas, en 2018, au prix de bombardements meurtriers et de destructions massives.
Attaques chimiques
En avril 2017, une attaque au gaz sarin imputée au régime, tue plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (province d’Idleb).
En représailles, Donald Trump ordonne des frappes sur une base aérienne dans le centre du pays.
Un an plus tard, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni frappent des positions militaires du régime en réaction à une attaque chimique près de Damas.
Troisième opération turque
Le 9 octobre 2019, la Turquie – qui a déjà mené deux opérations dans le Nord syrien depuis 2016 – et des supplétifs syriens lancent, à la faveur d’un retrait américain, une offensive aérienne et terrestre pour éloigner de la frontière la milice des YPG.
La Turquie et les supplétifs syriens ont conquis une bande frontalière dans le Nord syrien longue de 120 km et profonde de 30 km.
Bataille d’Idleb
Depuis la mi-décembre, les forces d’Assad, soutenues par l’aviation russe, ont intensifié leurs bombardements sur la région d’Idleb (nord-ouest), et des combats au sol les opposent aux jihadistes et rebelles.
Damas se dit déterminé à reconquérir la région d’Idleb, dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda).